Re: [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242)

par Grey Cap Sam 28 Fév 2015 - 17:56

beau boulot, bravo !!

par **Dakota 22** Dim 1 Mar 2015 - 5:26

Ca se complique...Hmmmmm...
Philippe

par Jan Kytop Dim 1 Mar 2015 - 14:21

Première étape de peinture.
-Toute la maquette reçoit une couche de AS5 en bombe tamiya qui va servir de couche pour la partie basse et d'apprêt pour toute la maquette.
-Peinture des parties jaunes sous les ailes.
-Peinture au pinceau de RLM75 Aéromaster sous le planeur et sur les flancs de façon irréguliére pour obtenir des nuances différentes avec la teinte de fond Tamiya.
-Peinture du RLM 74 et 75,dégradé sur les bords d'attaque, la jonction avec le RLM76 puis taches sur le fuselage, tout au pinceau.
-Enlévement du Maskol et retouches diverses.
On obtient ça :

gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 P3010010

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Avez vous des suggestions pour améliorer la peinture?
Est ce que ça va comme ça?
N'hésitez pas à faire des remarques avant que je passe à la suite. Merci.

par MS-505 Dim 1 Mar 2015 - 15:45

C'est très réussi. Le mouchetis notamment rend très bien.

Il reste encore les montants de la verrière. Pas de la tarte au pinceau!

par Jan Kytop Dim 1 Mar 2015 - 16:37

MS-505 a écrit:C'est très réussi. Le mouchetis notamment rend très bien.

Il reste encore les montants de la verrière. Pas de la tarte au pinceau!

Merci, il reste aussi le camouflage hiver par dessus!

par Jasper Joker II Dim 1 Mar 2015 - 17:33

Nickel les tâches au pinceau gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 10375203

par Jan Kytop Dim 1 Mar 2015 - 18:09

"Au printemps 1943, la piste ukrainienne fût en effet relancé et je me rendis à Kiev, occupé par nos troupes. Aidé de miliciens ukrainiens qui nous étaient tout dévoués et de soldats de la Wehrmacht, réquisitionnés pour l'occasion, je fis effectuer de nombreuses rafles dans les villages environnants à la recherche d'un rabbin passionné d'occultisme qui aurait pu être l'acheteur de l'exemplaire "gotique" de Munich.
Cela ne fut pas facile car la plupart des juifs de la région avait déjà été exterminés par nos "Einsatzgruppen" ou déportés et les rares survivants s'étaient cachés au sein d'une population, qui, après nous avoir acclamés, commençait à se montrer hostile.
Qui plus est, certains de nos propres soldats, (de l'armée régulière, heureusement, pas des SS), versaient dans la sensiblerie la plus abjecte et je dûs moi même, lors de l'une de ces opérations, donner à quelques jeunes blancs becs de la Wehrmacht, une leçon dont ils se souviendraient longtemps alors qu'ils prétendaient soustraire une gamine juive à la juste colère du Reich.
Mes efforts finirent par payer car après quelques mois de recherche, nous mîmes enfin la main sur celui que nous cherchions.
Cependant, il nous avoua qu'il avait du céder le livre, contraint et forcé, à un notable collectionneur d'une ville voisine, qui, en échange le protégeait des brimades et vexations du pouvoir soviétique.
Cette personne, se nommant Julius Epstein, habitait Prokorova à deux cents kilomètres à l'Est mais nous n'apprîmes rien d'autre car le rabbin, un peu trop malmené pour son grand âge, fit une crise cardiaque et nous claqua entre les doigts.
Ce n'était pas grave car nous avions obtenu le plus utile.
Je rassemblais mes hommes et nous nous mîmes rapidement en route vers Prokorova..."

par Jan Kytop Lun 2 Mar 2015 - 20:45

Le pilote de planeur prend alors la relève pour un chassé-croisé mortel.
"Quelques semaines après mon combat aérien contre le Yak, mon unité avait reçu une nouvelle affectation et stationnait désormais sur un terrain perdu au fin fond de l'Ukraine, où mon planeur, dument retapé avait reçu les blindages que j'avais réclamé pour protéger le cockpit.
J'allais, ce jour là jusqu'à un village voisin, pour la tournée hebdomadaire de ravitaillement.
Nous avions pris l'habitude d'acheter chez les paysans locaux des produits frais qui amélioraient notre ordinaire. La plupart des ukrainiens avaient beaucoup souffert de la dictature de Staline et avaient vu d'un bon œil, l'arrivée des troupes allemandes. Cependant, leur état d'esprit commençait à changer en raison des exactions et massacres perpétrés par une partie de nos troupes. J'allais en avoir un nouvel exemple.
Un barrage de soldats de la Wehrmacht nous arrêta à l'entrée de l'agglomération. Ils nous demandèrent d'attendre avant d'y pénétrer car une opération de police y était en cours, en appui de la SS, contre des "terroristes". Je sortis de notre camion pour me dégourdir les jambes et il passa devant moi sans me remarquer, si prés que j'aurais pu le toucher. Je l'aurais reconnu entre mille : Hans Müller, le sinistre officier SS, qui menait la traque de la jeune amie d'Eva, dans le hangar à Berlin, deux ans plus tôt. Curieux, je le suivis à distance en me faufilant entre les gardes, et, caché derrière un camion, j'assistai, horrifié à la scène suivante :
https://www.youtube.com/watch?v=kE5AERj_7Zs

par Jan Kytop Mar 3 Mar 2015 - 21:01

Difficile de me concentrer sur ma maquette après de pareilles horreurs.
Je dois garder en tête que le but de mon montage n'est pas de glorifier une machine de guerre ayant participée à des abominations mais d'y piéger le monstre qui l'a pervertie afin de le mettre hors d'état de nuire pour toujours.
Je retourne donc à mon Gotha, peint la verrière, oint les surfaces d'une couche de klir, le saint liquide de la Guilde et commence la pose des décalques.

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Evy n'a plus donné signe de vie depuis son départ et cela commence à m'inquiéter et pèse sur mon moral.
Je constate aussi avec effroi, que, comme elle l'avait pressenti, je suis de plus en plus imprégné par les deux entités qui me hantent, jusqu'à me fondre en elles et m'y perdre totalement par moment, jusqu'à éprouver leurs sentiments les plus intimes ; peur, dégout et résignation ; malfaisance et jubilation mauvaise.
Il est temps que tout cela finisse et je sens bien que toutes les trames de leurs récits convergent vers un point focal unique où tout se résoudra pour le meilleur ou pour le pire et que c'est pour bientôt.
Aurais je alors encore assez de volonté pour peser sur le dénouement ou serais je inexorablement broyé par le piège que je sens se refermer ? ...

par Serge Texier Mar 3 Mar 2015 - 22:07

La force est en toi .......

par MS-505 Mar 3 Mar 2015 - 22:10

Très net la peinture des montants, bravo et vivement la "chute" de ce récit fantasmagorique!

par Jan Kytop Mer 4 Mar 2015 - 21:16

Merci à tous les lecteurs.
Soirée calme consacrée à la fin de la pose des décalques et à quelques retouches de peinture.
Re klir par dessus les décalques en attendant la suite.

par Grey Cap Jeu 5 Mar 2015 - 6:46

Jan,

Etant moi même un disciple de la difficile voie de la peinture au pinceau, et faisant face aux mêmes difficultés, me permets tu de te suggérer de peindre dans le sens du vent relatif ? Cela te permettrait, si traces de pinceau il reste malheureusement, que cela puisse passer pour de la patine. Ce n'est possible bien sûr que si tu as masqué le camo pour peinture, pas si tu as tout fait à main levée. Par exemple il est dommage que les traces de pinceau parallèles aux côtés du camo en éclat sur le dos, relativisent l'extrême finesse de la peinture de tes montants de verrière. Pareil pour les traces sur la queue.
En tout cas encore un sincère bravo pour la recherche, l'originalité, et la finesse du travail réalisé

Grey Cap

par Jan Kytop Jeu 5 Mar 2015 - 8:35

Grey Cap a écrit:Jan,

Etant moi même un disciple de la difficile voie de la peinture au pinceau, et faisant face aux mêmes difficultés, me permets tu de te suggérer de peindre dans le sens du vent relatif ? Cela te permettrait, si traces de pinceau il reste malheureusement, que cela puisse passer pour de la patine. Ce n'est possible bien sûr que si tu as masqué le camo pour peinture, pas si tu as tout fait à main levée. Par exemple il est dommage que les traces de pinceau parallèles aux côtés du camo en éclat sur le dos, relativisent l'extrême finesse de la peinture de tes montants de verrière. Pareil pour les traces sur la queue.
En tout cas encore un sincère bravo pour la recherche, l'originalité, et la finesse du travail réalisé

Grey Cap

Merci beaucoup pour ton intérêt à mon montage et pour tes conseils mais ne t'inquiètes pas car pour l'instant ce n'est pas définitif.
Pour l'instant en effet, la finition brillante du Klir fait ressortir la moindre trace de pinceau.
Mais il va maintenant recevoir une couche de vernis mat qui sera effectivement passé dans le sens du vent relatif.
Et si cela ne suffit pas, les taches et zébrures de blanc du camouflage hivernal, barbouillé à l'arrache par dessus va camoufler les imperfections restantes.

par Jan Kytop Jeu 5 Mar 2015 - 20:51

Sans me laisser le temps de souffler, Müller reprend sa narration:
-"De Kiev, un avion de transport me convoya avec les huit hommes de mon groupe jusqu'au terrain de campagne le plus proche de Prokorova. Junkers 52, Heinkels 111 et planeurs Gotha s'y livraient à une impressionnante noria en vue de l'évacuation de la zone, menacée d'encerclement par la prochaine offensive russe. Je réquisitionnai avec difficulté un camion Opel et une kübelwagen pour achever notre périple. L'armée n'était guère satisfaite de devoir nous confier deux de ses rares et précieux véhicules mais le document spécial du Reichführer me donnant plein pouvoir ouvrait bien des portes.
Par chance, la route n'était pas trop enneigée et nous arrivâmes à destination peu avant midi.
Prokorova était un gros bourg assez agréable. Au centre d'une vaste place arborée, trônait un bel hôtel particulier ancien, actuel siège de la Kommandantur. Là aussi , on était occupé à déménager en grande hâte.
Je demandais à voir le chef du secteur immédiatement.
Il me reçut, d'assez mauvaise grâce dans son bureau.
C'était un petit colonel de la Wehrmacht, replet et manifestement dépassé par les événements. Il me salua en ces termes :
-"Veuillez m'excuser, Obersturmbannführer, mais je n'ai que fort peu de temps à vous consacrer. Nous sommes en train d'évacuer la ville car les russes approchent et menacent de nous submerger."
Je lui décochai un regard glacial et répliquai suavement:
-"Je croyais que notre Führer Adolf Hitler avait demandé à chaque homme de tenir sa position jusqu'à la mort, sans reculer d'un pouce, face aux hordes bolcheviques"
Il bredouilla, gêné :
-"Je ne fais qu'obéir aux ordres. Nous devons nous replier...
Je le coupai brutalement sur un ton cassant.
-"Suffit, je ne suis pas venu pour discuter de stratégie militaire. Je cherche un notable de cette ville nommé Julius Epstein. Le connaissez vous et savez vous où je peux le trouver?
Le oberst réprima un sourire narquois qui eut le don de m'irriter.
-"Julius Epstein était l'ancien commissaire politique du temps des soviets. Nous l'avons pris et fusillé peu de temps après avoir occupé la ville, il y a deux ans. Il avait la plus belle maison du bourg et nous y avons installé la Kommandantur.
C'était ici chez lui..."

par Jan Kytop Ven 6 Mar 2015 - 21:25

-"J'ai entendu dire que c'était un grand collectionneur d'art et d'objets anciens."
-"Oui, c'est vrai. Apparemment, il profitait de sa situation pour racketter ses concitoyens. Genre : tu me donnes des objets précieux ou je te dénonce pour propagande anticommuniste et tu te retrouves dans un camp. Il écumait toute la région et les gens du coin nous ont bien remercié quand on l'a passé par les armes."
Il me regarda perplexe.
-"Ne me dites pas que vous venez pour les tableaux et les statues. Vous arrivez trop tard. Ils ont été dispersés et pour la plupart, envoyés en Allemagne. Certains auraient même rejoint le musée personnel du Reichsmarschall Goering ."
Je commence à m'impatienter sérieusement.
-"Il possédait aussi une importante collection de livres anciens. Que sont ils devenus ?"
-"Vous êtes bien renseigné, obersturmbannführer. Mais, à la différence du reste, ils n'avaient aucune valeur. C'étaient de vieux bouquins poussiéreux et moisis, plein de symboles ésotériques et écrits dans des langues incompréhensibles.
Aussi, nous les avons brulés pour nous réchauffer, l'hiver dernier..."

par Jan Kytop Sam 7 Mar 2015 - 22:01

Je lui sautai à la gorge et le plaquai contre le mur, fou de rage.
-"Vous avez brulé les livres, tous les livres ? Il y avait dans le lot un ouvrage capital pour le Reich. Je vais vous faire fusiller, sombre imbécile."
Complétement décomposé, il parvint à marmonner :
-"Attendez, nous n'avons pas tout détruit. Mon aide de camp, le leutnant Lorenz en a conservé quelques uns qui semblaient plus anciens ou plus étranges. Il y en avait même un qui était relié en peau humaine. C'est du moins ce qu'il a prétendu. Son beau frère est gardien dans un camp et il parait..."
Je le coupai :
-"Faites venir votre leutnant immédiatement."
-"C'est que... Il est parti il y a une demie heure avec le premier convoi d'évacuation. Pour le terrain d'aviation de Nietzgorov à vingt cinq kilomètres d'ici."
-"As t'il pris les livres avec lui ?"
-"Certainement, il y tenait beaucoup. Il les a chargé dans sa malle."
Je le relâchai en le menaçant.
-"Priez pour que je trouve ce que je suis venu chercher, sinon je reviendrai m'occuper de vous personnellement et, croyez moi, même tomber aux mains des russes vous semblera préférable."
Je sortis en trombe et rameutai mes hommes avant de prendre moi même le volant de la Kübelwagen et de la lancer à tombeau ouvert vers Nietzgorov.
Nous parcourûmes une dizaine de kilomètres avant d'apercevoir, devant nous des colonnes de fumée noire s'élevant au dessus de la route...

par Jan Kytop Dim 8 Mar 2015 - 14:43

Je profite de ce que Herr Müller se promène sur les routes d'Ukraine pour faire un point sur l'avancée des travaux.

J'ai passé de l'encre dans le creux des gouvernes pour donner une impression de profondeur;
gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 P3050010

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Voici le planeur dans son état actuel.
Profitez en, c'est la dernière fois que vous le voyez comme cela. Il a reçu une couche de vernis mat Pébéo, passé au pinceau. L'une des portes est collée ouverte, l'autre fermée. A part le camouflage hivernal, il reste plein de petits détails à faire (pitot, poignées, etc...).
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Dans l'hypothèse d'un diorama futur, j'ai récupéré un camion Opel Blitz.
C'est une vieille maquette Esci au 1/72, monté par mon fils quand il avait 10 ans.
Je l'ai en partie démonté pour mastiquer et supprimer les traces de colle ; j'ai rajouté des pièces perdues ou absentes telles que rétro, tiges de gabarit ; j'ai refait la bâche en papier mouchoir pour la texturer. Il a reçu une couche de gris, des zébrures vertes, le camouflage hiver blanc, des salissures foncées et claires à l'aide d'encres et de poudres. J'ai réalisé les vitres de la cabine car la maquette n'en a pas. J'ai aussi braqué les roues avant.

gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 P3080014

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par fourneau Dim 8 Mar 2015 - 14:46

la narration est toujours aussi excellente, ainsi que le montage

"BRAVO" gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 Alcooli6

Pierre

par MS-505 Dim 8 Mar 2015 - 15:01

Hello
Le planeur est magnifique, je suis curieux de voir de quoi il aura l'air avec le badigeon hivernal. Et avec le dio ce sera excellent!

La fin du recit est proche!

par Serge Texier Dim 8 Mar 2015 - 15:22

Bonne idée de laisser un porte ouverte, Jan, ça donnera vie au diorama que tu prépares,

mais comment emprisonner le démon que tu traques sans relâche avec cette porte ouverte ?

par Jan Kytop Dim 8 Mar 2015 - 15:28

Merci à tous.
Pour le démon, pas de problème gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 Demon121

, c'est prévu.

par Serge Texier Dim 8 Mar 2015 - 16:23

Je m'en doute,

Rien n'est laissé au hasard ici gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 Super021

par Jan Kytop Lun 9 Mar 2015 - 21:50

Je laisse l'affreux Müller poursuivre son récit car il n'est pas prudent de contrarier trop longtemps un démon gotha - [Italeri] 1/72 - Gotha 242 (go242) - Page 11 Demon121

.
"Nous nous rapprochâmes et arrivâmes à la hauteur d'un convoi allemand d'une dizaine de véhicules, immobilisé après une attaque. C'était un carnage. Plusieurs camions achevaient de se consumer, d'autres étaient criblés de balles et d'éclats.
Les corps ensanglantés ou carbonisés de nombreux soldats de la Wehrmacht jonchaient la route et ses abords. Les survivants s'efforçaient de soulager les blessés ou trainaient sans but, hébétés. Mes hommes, sautant de leur Opel, se déployèrent pour sécuriser la zone. Je me dirigeai vers un groupe de fantassins hagards à proximité duquel un lieutenant, blessé au bras se faisait panser. Il sanglotait comme un gosse en répétant en boucle :
-"C'est pas possible, c'est pas possible, la zone était sûre..."
Je le giflai à la volée en l'apostrophant violemment :
-"Reprenez vous, leutnant, vous êtes un officier du Reich, dois je vous le rappeler ? Que s'est il passé?"
Il se redressa un peu et tenta de me répondre entre deux hoquets :
-"Nous sommes tombés dans une embuscade. Ils ont fait sauter l'automitrailleuse de tête sur une mine puis le camion de queue. C'était affreux, les copains brulaient comme des torches. Alors, profitant de la surprise, ils sont sortis des bois et ils ont remontés tout le convoi en le mitraillant et en balançant des grenades. Leur chef a abattu tout ceux qui voulaient résister. C'était un enfer. Nous avons couru nous abriter dans le fossé ou dans la forêt."
-"Combien étaient ils? Vingt, trente?"
Le lieutenant éclata d'un rire nerveux incontrôlable et un voile de folie passa dans son regard.
-"Ils étaient trois, peut être quatre. Et attendez, après nous avoir dispersés, ils sont allés jusqu'à ma schwimmwagen qui était intacte et ils sont repartis avec. Ma schwimmwagen, hahahaha...
Vous m'entendez, ils ont attaqué et massacré le convoi pour me piquer ma schwimmwagen!!"
Et là, tandis qu'il se remettait à chialer, j'eus soudain un terrible pressentiment...

par Jan Kytop Mer 11 Mar 2015 - 13:58

Je l'attrapai par le col et secouai vigoureusement cet imbécile.
-"les livres," m'écriai je, "ils étaient dans la schwimmwagen, n'est ce pas?"
Il acquiesça, avant de recommencer à sangloter.
-"Oui, tout ça pour piquer une schwimmwagen et une caisse de vieux bouquins."
Je lui demandai alors :
-"Et leur chef, vous l'avez vu, à quoi ressemblait il?"
Sa réponse acheva de me mettre en rage.
-"Pas vraiment (et pour cause, il était planqué, le nez dans le fossé) mais je crois que c'était une femme, blonde et plutôt bien foutue".
Je poussai un terrible juron et, sortant mon pistolet, fit sauter la cervelle de cet abruti.
Eva Zwezda venait de me piquer le Necronomicon sous le nez et de filer avec.
Je regroupai mes hommes.
Nous n'eûmes aucune peine à suivre la piste de la Schwimmwagen qui s'était échappé par un chemin forestier en laissant la trace de ses pneus dans la boue des ornières et la neige.
La colère est mauvaise conseillère. J'avais baissé ma garde et je roulai vite sans prendre de précautions. A un détours du sentier, je n'aperçus qu'au dernier moment le fil métallique presque invisible et tranchant comme un rasoir, tendu entre deux arbres. Je plongeai derrière le capot tout en freinant à fond. Mais il était trop tard. Le pare brise vola en éclat et la tête de mon adjoint, décapité, s'envola vers le sous bois dans une gerbe de sang.
Cette Eva était diabolique.
Nous fîmes halte un instant. Je balayai d'un revers de mes gants les morceaux de verre éparpillés. Lorsque la tête de mon adjoint eût fini de repousser, nous nous remîmes en route, mais plus prudemment...

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