[nos plus grosses bourdes] La résine vole mal

par Typhoon67 Sam 23 Avr 2016 - 15:58

A mon tour de vous soumettre une bourde, qui, je pense, vaut largement une place sur le podium des bourdes, à défaut de celui du concours pour lequel la maquette avait été entamée (Potez 53 du concours racers 2016).

Laissez moi vous conter une histoire, empreinte d'une malchance certaine, doublée d'une maladresse crasse.
Profitant de ces belles soirées, où les jours rallongent, inondant d'une douce chaleur mon balcon, et constatant que poncer de la résine génère une abondante poussière, je m'installe sur une chaise sur ce balcon. Le vent caresse ma joue, le soleil me dore la peau. Et hop, je ponce mon petit Potez. Je l'ai bien en mains. Il s'agit de faire disparaitre divers joints (ailes-fuselage, empennage-fuselage, le capotage sur le dessus du fuselage en avant du cockpit, rattraper certaines courbes... bref, faut poncer partout).
J'étais content du résultat, les bras bien musclés par deux séances consécutives. Il s'agissait de polir, maintenant pour obtenir une peau de bébé. Donc, du vieux papier usé et doux pour ne pas rayer la surface, puisqu'il faut effacer les rayures.
Et là, le drame. Je ne sais pas comment je m'y suis pris. Je ne comprends pas. Mais voilà que le microbe m'échappe des mains, se faufile entre deux barreaux de la rambarde et s'en va prendre son envol.
Sauf que pas tout à fait. Alors que mon cœur s'arrête, plein d'effroi je me précipite au bord du balcon et vois mon bout de résine tomber. Pas tout à fait à la verticale d'ailleurs. Comme quoi la courbure des ailes ne devait pas être mal du tout. Il s'éloigne un peu de l'immeuble, évitant ainsi de se ramasser sur la pelouse. Oh non ! Il vient embrasser à pleine vitesse la bordure en béton. PAK !! Ce son mat et sec résonne encore dans mes oreilles.
Une bordée de jurons éructe de ma bouche incrédule.
Vite, je dévale les 8 étages. A pieds, puisque l'ascenseur est en panne depuis bientôt une semaine, fais le tour de l'immeuble de brique et arrive, essoufflé sur le lieu du crash.
Catastrophe !
L'avion a les ailes brisées, le moteur n'est qu'un souvenir, le fuselage est fêlé, l'empennage a disparu. Mes recherches aux alentours, dans un rayon de plus en plus large, restent infructueuses.
Penaud, dépité, je regagne mon logis avec les malheureux restes (escaladant toujours les 8 étages à pieds : ce n'est pas le jour des miracles, décidément). Le soleil est couché.
Je regarde, ausculte sous tous les angles les débris.
C'est réparable, sans doute. Refaire les empennages et bouts d'ailes manquant en carte plastique, récupérer un moteur quelque part... Pour le fuselage, je suis plus circonspect : il est fêlé et même ouvert à certains endroits. En forçant un peu, les fentes disparaissent, mais la carlingue est tordue !!!
Bref, le désespoir m'envahit.
J'erre dans l'appartement, réfléchissant à de possibles solutions, qui soient aussi à ma portée de maquettiste médiocre et, c'est désormais indubitable, malhabile.
CRAC !
Quoi ? Qu'est-ce encore ??
Oh non, je suis maudit ce soir : le capot moteur, se languissant probablement ou jaloux sans doute, a roulé par terre et n'a pas résisté à la semelle de ma chaussure.
C'est le pompon. La cerise sur le gâteau de mouise, que je dois avaler jusqu'à la dernière miette.
Là, je ne vois pas comment refaire cette pièce. Sans doute Gilles, dans sa grande gentillesse m'en renverrait un. Mais non. Le chrono galope et... non. C'est foutu.
La rage contre moi-même m'aurait conduit à des extrémités regrettables (manger une betterave entière ou une botte de céleri, par exemple, abominations suprêmes !). Heureusement, je souffre déjà depuis près de 3 semaines d'une dent qu'on m'arrache le lendemain. Inutile d'en rajouter.

A vrai dire, les morceaux ont été pieusement glissés dans le sachet, qui en sera le linceul, jusqu'au jour où le courage me viendra de lui redonner vie. (Et non, je ne l'ai pas jeté !)

Pas mal, hein ?