Macchi C205 Veltro - Maquette Italeri 1/72

Le C205V est le représentant pour la firme Macchi, de la 3ème génération de chasseurs monoplans (la première génération étant représentée par le G50, le C200 et le Re 2000, la seconde par le C202 et le Re 2001) produit aux côtés du G55 Centuro de chez Fiat et du Re 2005 Saggitario de chez Reggiane.
Simple remotorisation du C202 Folgore (l'Alfa Romeo RA1000 RC41.I, un DB 601 produit sous licence de 1175 cv, étant remplacé par un Fiat RC58 Tifone de 1465 cv, c'est à dire un DB605 lui aussi construit sous licence), il n'était en fait qu'un appareil de transition, le véritable chasseur de la série 5 étant le C205N Orione dont il ne fut produit que deux prototypes du fait de la tournure des évènements.

A la différence du Folgore qui fut produit en 13 séries (les séries 14 à 16 ne rentrèrent jamais en production) par trois constructeurs (Macchi, Breda et SAI Ambrosi), le Veltro ne fut produit que par Macchi en deux séries : la I et la III; la série II, qui devait être produite par Fiat, qui produisait de son côté le G55, ne fut jamais (l'administration du régime de Mussolini ne brillant ni par sa logique ni son pragmatisme).

Les avions italiens sont en général un régal pour les maquettistes avec des schémas de camouflages multiples et chatoyants. J'ai relevé pas moins de 14 schémas d'usine différents pour le C202 ! Pour le Veltro, durée de service réduite et fin de guerre obligent, il n'y a guère que 2 possibilités : le magnifique schéma en rond de fumée (qui fait tant peur aux maquettistes) et le classique schéma en 3 tons de gris de la Luftwaffe.
Par contre on ne peut pas dire que nous ayons été gâté par la production au 1/72ème : la maquette Italeri qui date quand même un peu (15 ans) a pris la succession du vénérable kit Supermodel sorti en 1973 et depuis plus rien.
Même le Folgore qui est sûrement le plus célèbre de chasseurs italien de la 2GM n'a pas eu droit à une pléthore de kit : 4 depuis 1963 (Frog en 64, Supermodel en 73, Hasegawa en 92 et Italeri en 2002), en gros un kit par décennie (on attend toujours celui de la décennie actuelle). Le kit Matchbox étant une réédition de la maquette Frog et le Tamiya n’étant que le kit Italeri (Tamiya distribue la marque Italeri au Japon sous son propre nom).
Il y a bien eu un kit artisanal chez Mister-Kit (qui a aussi produit un set de correction pour le Folgore Hasegawa et un set de conversion pour faire un Veltro à partir du même C202) au début des années 2000 mais sa distribution est restée très confidentielle et il est aujourd’hui épuisé.

Donc, si on veut faire un Veltro aujourd’hui, il n’y a pas d’alternative, il faut monter la maquette Italeri. Celle-ci est typique des productions de la marque : simple et d’un prix abordable. De plus elle est plutôt juste (plus que le C202 Hasegawa) et  la gravure est plus fine que ce qu’a l’habitude de produire Italeri.
Allez on ouvre la boite :





La maquette est simple, peu de pièces mais finement moulées.
Le cockpit est un poil simple même pour l'échelle. La structure moulée sur les flancs est gâchée par deux superbes pastilles d'éjection, on refera tout ça.
Le principal défaut est la représentation des puits de trains qui est très loin de la réalité, va y avoir du scratch.
Si j'ai choisi le camouflage, je n'ai pas encore arrêté définitivement la déco : soit une série I (avec l'armement du Folgore) de la Reggia Aeronautica soit une série III (avec les 2 canons de 20 mm) de l'ANR avec drapeau italien en forme de timbre poste sur les flancs.


Allez on attaque les puits de trains :
Après suppression du fond qui n'existait pas dans la réalité, j'ai confectionné la cloison pare-feu en CP (le longeron est une pièce en PE issue d'une planche Eduard Zoom destinée à la maquette Hasegawa).
Sur cette cloison, j'ai commencé par réaliser le bâti moteur en profilés et fil de cuivre.
Reste plus qu'à peindre tout ça et à remplir avec des fils de plusieurs diamètres (et plusieurs couleurs) pour représenter le fouillis de câbles et canalisations qui régnait dans les avions Macchi (du C200 au C205 c'est le même b...l là dedans, y'en a pas un qui a pensé à ranger).






Bon je laisse sécher tout ça et je passe à l'atelier peinture.

Je m'installe pour suivre : bon montage Michel
J'ai aussi ce kit en stock, il faudra que je le monte un jour

Pas courant les italiens. Bon montage.

Salut ,

j'ai le même en stock , il faudra que je le monte .....un jour ....

ps : super démarrage !

J'ai complété la baie des trains avec moult fils, tubes et... jurons.
Ça ressemble au méli-mélo de l'original mais au 1/72 on est obligé de tricher un peu et de jouer sur l'impression (l'illusion) sans pouvoir respecter exactement tous les cheminements (et les divers boitiers).






Pour faire la grosse canalisation j'ai allié magasin de bricolage et mercerie (du fil d'argent enroulé sur du fil de cuivre).


On vérifie que tout rentre



Pour ceux qui auraient oublié ce que ça fait au 1/72


Je déclare terminée la session trains d’atterrissage et ouvre dans la foulée la session poste de pilotage.

Whaou !!! Je suis toujours bluffé par les gentlemen du 72eme.
Excellent travail d'horlogerie Michel

Ah la vache !!!! Je m'installe pour admirer la suite...

roh P*-*:/. tu as fait un sacré travail de détaillage... pour ce qu'on en verra à la fin...

Pour l'assemblage général le seul point délicat c'est le capot moteur avec la pièce supérieure difficile à aligner proprement et pas facile à mastiquer ensuite. Il vaut mieux prendre un peu de temps pour la placer parfaitement dès le début.

Et j'attend l'étape camouflage avec impatience.

L'industrie aéronautique italienne des années 30 était en effet figée dans un immobilisme inextricable.
L'état passait des commandes de toutes petites séries, de plein d'appareils différents. Il fallait faire vivre tous les constructeurs aéronautiques trop nombreux pour les besoins de l'armée italienne.
Du coup il commandait des machines ratées, et des machines valables en petites quantités.

Petits profits, petits investissements.
Devant cette situation les constructeurs n'étaient pas motivés à innover, et ne le pouvaient pas financièrement.
Les avions italien ont mis très longtemps à passer au revêtement travaillant et autres techniques modernes. Ils savaient concevoir et travailler le bois, la toile; pas l'acier.
Idem pour les moteurs qui n'ont jamais su monter en puissance.
C'est comme ça que les Macchi du 200 au 205 sont restés des évolutions sur la même base; améliorations à minima.

Excellent ton détaillage Michel, il restitue bien le fouillis qu'on peut voir sur les photos.

moi a écrit:roh P*-*:/. tu as fait un sacré travail de détaillage... pour ce qu'on en verra à la fin...
Et encore t'as pas vu le cockpit, pas plus de détaillage mais on en verra encore moins à la fin
Pour l'assemblage général le seul point délicat c'est le capot moteur avec la pièce supérieure difficile à aligner proprement et pas facile à mastiquer ensuite. Il vaut mieux prendre un peu de temps pour la placer parfaitement dès le début.
J'ai suivi tes conseils, ça s'est passé relativement sans douleur. Merci
Et j'attend l'étape camouflage avec impatience.
Façon vautour sur un cactus attendant dans le désert que le cheval du cowboy trébuche ?  

Allez puisque c'est vous, je vous livre le cockpit :
Je ne suis allé aussi loin que pour le train (toute mon énergie étant passée dans le fouillis du dessous). Mais surtout parce que la plupart sera invisible après fermeture du fuselage.






Hormis le câblage et quelques manettes, j'ai rajouté 3 bonbonnes mais c'est juste pour le plaisir parce qu'on ne les verra pas.
J'ai également réalisé le blindage derrière le siège présent sur les dernières séries du Folgore et sur les Veltro. Il n'est pas tout à fait conforme mais seul les deux retours seront visibles. Il devrait également plus en arrière mais je n'ai trouvé une photo montrant clairement sa place qu'après réalisation. Pour cela, il aurait fallu rallonger le plancher qui est trop court.

Ce soir (après Game of Throne), on ferme le fuselage. A blanc, ça à l'air de bien se présenter mais je connais Italeri...

Vraiment chouette ce bureau !!!

c'est du vrai bon travail sur un appareil réellement superbe. beau détaillage.

Tu laisses la verrière ouverte ? Ce qui permettra de voir un peu ton travail sur le 'pit.

Du très beau boulot Michel.
Pour info, Caldwell craignait plus cet avion bien piloté, que les 109.

Remmert de Bruin a écrit:Du très beau boulot Michel.

+1, surprenant de finesse! Zetes des oufs malades à cette échelle...

C'est clair que verrière ouverte, ça serait un plus indéniable! Surmoulée pour gagner en finesse, ça serait encore plus fin, pour rester dans la belle logique du travail déjà réalisé!

Bonne suite!

Arnaud

C'est peut être même pas indispensable de surmouler. Je crois me rappeler que les vitrages étaient très fins.

Beau travail de détaillage, je suis admiratif d'autant de finesse, bravo !

Chris78

Merci à vous tous mais le travail que j'ai fait n'est pas vraiment compliqué et demande plus de patience que de dextérité.
C'est sûrement moins difficile que ce que réalisent certains avec des avions de la grande guerre (n'est ce pas cher voisin ?) ou avec des avions quasi inconnus de l'entre deux guerres à partir de maquettes de marques guère plus connues.

Pour sûr je vais laisser la verrière ouverte mais ce sera celle d'origine qui est assez fine (et puis ma boite Falcon est à Aix, je l'utiliserai sur un kit Hasegawa de Folgore qui en a plus besoin).

J'ai mis l'avion en croix, pas trop difficile mais quelques ajustements "italieresques" seront à reprendre.
La difficulté principale est le manque de rigidité de l'avant du fuselage si on ne fixe pas en même temps les capots supérieurs et inférieurs (pas facile d'utiliser des serres-joints sans déformer le tout). J'ai donc collé le fuselage en plusieurs temps (d'abord l'arrière puis l'avant puis à nouveau l'arrière qui baillait par endroits).




Les capots moteur nécessiteront un coup de mastic même si j'ai essayé de m'appliquer au mieux. Il en est de même pour le logement de la roulette arrière et de la jonction aile/fuselage à l'intrados.





Pendant que tout cela séchait, j'ai préparé la prise d'air du compresseur qui est pleine d'origine :


Il n'y aura plus qu'à insérer un volet papillon. Normalement il faudrait que je fasse pareil à l'arrière des 2 radiateurs cylindriques mais c'est trop petit.
J'ai aussi à réaliser 4 carénages en goutte d'eau à l'intrados au niveau des canons de 20 mm (c'est caractéristique des C205 série III) totalement oubliés par Italeri (de même que les orifices d'éjection des douilles que je ferai sûrement en trompe l’œil en décals car il y en a 3 dont un minuscule et un extrêmement étroit).

C'est du très beau travail, minutieux et superbe

superbe travail comme toujours bravo

Yan

Maquette mastiquée, poncée et peintures de fond appliquées :


Il faut reprendre le joint sur le capot moteur entre le parebrise et le capot des armes.
C'est maintenant que les choses sérieuses vont commencer, la peinture des ronds de fumée. Mais ça je vous le garde pour demain.

Beau début de peinture !!!

Inutile de te dire qu'on attend les ronds de fumée avec impatience : ils seront la pièce maîtresse de cette déco

Jasper Joker II a écrit:Inutile de te dire qu'on attend les ronds de fumée avec impatience : ils seront la pièce maîtresse de cette déco

Comme je sais que tu es un garçon impatient , les voilà :





Bon je vous laisse parce que j'ai encore du boulot sur la bête, trains, hélice, verrière, orifices d'éjection des douilles des canons, feux, salissures, et quelques bouts d'étiré par-ci, par là (2 dans le radiateur, un bouchon à créer devant les puits de trains...) et la déco.

La vache, belle peinture ! Ça claque sévère !!!