HASEGAWA 1/72 DOUGLAS DOUNTLESS SBD Aéronavale Cognac

Echelle :1/72
Marque : Hasegawa
Référence : 00096
Type : plastique injecté
Lignes de structures : en creux







J'avais fait un pas a pas... mais toutes les photos sont en perte et profit...

L'avion :

Douglas, est un constructeur américain légendaire qui a traversé le 20 ème siècle sur la vague du succès : que dire du bon vieux Dakota ou du Boston, du DC8 transatlantique, des monstrueux Skyraider de Corée, des mythiques Skyhawk du Vietnam, du F18 Hornet actuel.
Le Douglas SBD Dauntless a un surnom... étonnant : "Slowly but deadly", c'est à dire, "LENT mais MORTEL". La lenteur de ce biplace monomoteur aurait pu lui être fatale, mais les retentissants succès de Midway, où les SBD coulèrent l'essentiel de l'aéronavale japonaise lui donnèrent une réputation dans le Pacifique égale à celle du Stuka dans les plaines d¹Europe. L'outil est râblé, compact, solide mais garde une certaine élégance.
"Slowly but deadly" aura fait toute la guerre, depuis Pearl Harbor, jusqu'aux combats des poches allemandes de l'Atlantique, dans 3 escadrilles ou flottilles françaises qui utilisèrent plusieurs versions dont le A24 terrestre.
Ses 4,8 tonnes en charge sont déplacées par un WRIGHT Cyclone R-1820-60 de 1200hp.
La documentation :

Internet regorge de sites présentant l'oiseau... Photos d'époque, de restauration, d'avion préservés dans les musées, et les photoscopes sont nombreux... Détaillistes maniaco-scratcheurs, à vos loupes et pinces fines... Vous pouvez vous en donner à coeur-joie.
Alors si vous aimez de la doc pour faire un kit... c'est le SBD qu'il vous faut... ça vous tente ? Allez, on ouvre la boite !!!
La maquette :

Pas de surprise, sur le box art, il y a marqué HASEGAWA et dedans c'est du HASEG classique, tout joli, tout propre.


Les 48 pièces sont réparties en 4 grappes plastiques du gris "haseg"assez coutumier de la marque et une grappe transparente pour la verrière qui est représentée, fixe pour le poste arrière, et ouvrable pour le poste avant (pourquoi ne pas donner la possibilité du tout ouvert !!! avec les mitrailleuses de 7,7 en position sortie???) . Le "démoulage"est parfait, les pièces sont nickel.

Du point de vue "détail", extérieurement, je trouve que c'est excellent, mais dedans ça aurait pu être mieux. Les instruments sont figurés en décals, très joulis, la partie "sièges"est une bonne base... mais les flancs intérieurs de fuselage très encombrés sur les photos sont désespérément lisses sur le kit. Hasegawa aurait-il des accords secrets avec les fabriquants de résine qui ont un créneau à combler sur ce bestiaux ? Les puits de trains et "de bombe" ont des détails satisfaisants...

L'after market s'est d'ailleurs déchaîné sur le sujet :
- Airwaves AEC72098 Etched parts SBD Dauntless ;
- Eduard ED72192 Etched parts SBD-3 Dauntless ;
- Eduard EDSS145 Etched parts SBD Dauntless ;
- Eduard EDXS062 Paint masks SBD Dauntless canopy and wheel ;
- Falcon FNCV0172 Canopies USN WWII ;
- Moskit MOS7218 Exhaust pipes (métal) Douglas SBD Dauntless ;
- MPD/Mini Print MPD72546 Décals SBD-3 Dauntless (1) White 2-5- ;
- True Details TD72032 Wheels (weighted) Douglas SBD Dauntless ;
- True Details TD72461 Detailing sets (resin) SBD Dauntless cockpit ;
- plus un bon nombre de décals que l¹on peut encore dénicher.

La gravure est en creux, jolie, précise, au goût du jour. On va se régaler avec les divers jus en fin de travail.
Quant à la planche de décals:...un peu brillante mais on ne jugera qu'à l'usage... gare aux surprises en la matière.


Hajime ! : allez-y ! .........ben oui, quoi, la boite vient du japon!
Montage :

On pulvérise le vert sale des parties internes (j'ai choisi le Gunze H58). Il faut penser à inclure l¹intérieur du capot des mitrailleuses de 12,7, une partie étant visible de l'extérieur. Quand c'est sec, on s'attaque pour changer au poste de pilotage.

Habitacle :
Les tableaux de bord sont fournis, sans aucun relief, ils subiront aussi un coup de peinture pour assurer le collage des décals, recouverts d'un coup de vernis brillant Gunze pour les fixer.

Les sièges, communs à tous le avions ricains de l'époque, en tôle, sont fournis sans harnais ni en relief, ni en décal... De fines découpes de bandes-cache TAMIYA font l'affaire. Leur couleur est sujette à caution, j'en ai vu 5 différentes sur le Web. Alors, comme j¹en avais (en stock) peintes en "RLM79"(souvenir du T2), elles font très bien sur le vert très écaillé du siège.


L¹installation de l'habitacle se fait toute seule dans un demi-fuselage. La fermeture de la cellule est tout aussi aisée... Juste un petit gratouillage des lignes de collages pour que le travail soit joli.
Par contre, nos amis nippons ont placé une des "carottes"d'injection de plastique si près de la naissance de la dérive, que son dégrappage n'est pas du plus bel effet et entraîne un ponçage ch... pardon, méticuleux en diable.
Le moteur, en une seule pièce est fin. Peint en noir, brossé à sec en alu (humbrol 27002) , et quelques petites touches cuivrées, il a très belle allure, avec son collecteur "acier".

Le capot est en 4 parties, dont l'une contient les 2 pétoires 12,7mm. Ce genre de puzzle nécessite de la minutie pour évité un joint non prévu par Douglas.

Dans le montage de toutes les maquettes, il y a un moment où votre collection de grossièreté est de sortie. Ici, c'est pour installer l'ensemble mitrailleuses arrières... Elles se placent en position repos, verrière fermée, entre le collage du fuselage et celui du verre... et la place pour le coller est inversement proportionnelle à la taille de vos
horribles doigts bouffis.
Elle est transparente et pas trop épaisse, alors on plonge dans du KLIR, on sèche, on masque à la bande-cache Tamiya et au "palmolive-vaisselle"et au maskol, et on met en place les parties que le constructeur du kit nous "impose"de fermer.
Pour faciliter mon travail, j'ai pensé masquer l'intérieur d'une grande bande cache, puis j'ai placé une boule de PATAFIX sur un bâton de sucette pour tenir le tout... et là patatras... masquer en jaune sur du jaune, GALERE. J'ai du prépeindre mes montants de bande-cache en sky pour ne pas exploser mes yeux. Pour faire taire certaines mauvaises langues... les vitres ne sont pas fournies en décals noirs dans les maquettes au 72... et y a des fois !
Cette méthode est une bonne pioche, la bande Tamiya se détache du platoc "commedab" et la PATAFIX se détache de Tamiya à la perfection. Et on peut enfin la mettre en place avec une colle PACER pour "canopy".
Avec du papier SOPALIN... mâchouillé (beurk...mais efficace), et de la bande cache, on masque le poste avant et la couronne du Cyclone.

La partie coulissante est fixée elle aussi, à un "manche"de sucette "Pierrot gourmand"(intéressants, car ils sont en plastique et non en carton paraffiné) avec de la PATAFIX, en vue des pschitages successifs (peinture intérieure, alu et faded sea blue).

Ailes :
Les ailes se présentent en classique costume 3 pièces (sans noeud pap). Leur adaptation est bonne.
On peut regretter qu'il n'y ait pas de feuillure de renfort au niveau des volets...nécessitant de garder les pièces en main un long moment pour éviter que l'extrado ne s'enfonce dans l'intrado.... heureusement à la télé, ce jour là, il y avait un bon western.
Autre regret, le traitement infligé aux freins de piqué... Ils ne sont pas troués, les trous sont juste esquissés... Je suppose qu'un artisan à réparé cette erreur avec de la résine ou de la photodec. Je me contenterai de forcer sur le jus dans les moignons de trou, et en mettant du rouge... les parties intérieures apparaissant en rouge sur nombre de photos.
Reste le ponçage ad hoc des bords d'attaque et de fuite...puis micromech.
La fixation de l'aile au fuselage est tamigawaienne, avec un léger hiatus sur les joints derrière le moteur... Les freins de piqué ventraux n'ont pas non plus de trous ni de feuillure et leur positionnement demande un peu d'attention, de lenteur et de patience. Vue l'épaisseur de la pièce...Il devait très bien freiner!!! Alors il faut poncer, désépaissir rageusement et le raboter un micro-chouia dans sa largeur pour qu'il rentre dans son logement. (mais bon avec la chaleur qu'il fait cet été on comprend qu'il
veuille rester au frais dehors, à l'ombre).


Ailerons :
J'attends d'avoir fait les masquages et la peinture pour les fixer. Ils gênent le masquage, option "malabar"dégoulinant.

Décoration :
Cocoriquiste comme je suis, passionné de la France Libre et des unités du réarmement français, la boite du "SBD french navy" m'a tout de suite attiré.
La déco des 2 zincs proposés est extèmement originale (on ne l'a jamais vu nulle part!!!!).... blanc à l'intrado, faded marine blue et intermediate blue pour le dessus. La seule chose qui change par rapport à leurs confrères US, c'est le remplacement des étoiles par les hameçons !
Les avions étaient de deuxième main, franchement dégueux, la peinture était fatiguée et passablement râpée aux endroits stratégiques, et dûment graissée de coulures et de fumées.
OPÉRATION AEROGRAPHE

J'ai vu des montants intérieurs de verrière en noir, donc première couche sur la verrière en noir XF1, suivie d¹une couche générale d'alu... j'ai pris un pot d'HUMBROL 27001 métal cote, qui traînait depuis trop longtemps dans mon tiroir.



L'avion sort de la chaîné de fabrication... je vais essayer de marier plusieurs techniques, que je maîtrisé mal, mais qui me tentent :
1- application de la méthode du gros sel sur toutes les zones qui seront "écaillées" à la fin... Certains ont essayé en taisant une "pâte" avec le sel et l'ont appliquée... entraînant de logiques traces blanches sur leur peinture. Je préfère essayer une méthode décrite dans la presse US : FINESCALE. Un coup d'eau avec un petit pinceau sur les endroits précis des rayures et éclats... on y colle des cristaux de sel de tailles différentes (l'eau sert de colle... pour les distraits, éviter la cyano). Et maintenant pendant les manipulations successives, on se dem...brouille pour ne pas faire se décoller les grains de sel....
P.S. Ca, c'est La théorie... De fait, le gros sel est trop gros pour du 72 et la technique doit être réservée aux décos mono colores...pour minimiser les manipulation.... A RESERVER AUX MAQUETTISTES DELICATS.. la méthode est prométeuse, j'insisterai bientôt.

2- préombrage au noir des extrados et gris des intrados sur les principales lignes de structure.


3- projection du blanc sur tout le dessous et le bas du fuselage, y compris les puits de train et de bombe, avec du blanc déjà sale GUNZE H21...et on laisse sécher.

4- masquage du blanc avec des boudins de PATAFIX sur les délimitations avec l'intermediate blue, les boudins doivent être assez fins car la délimitation sur les vrais était assez mince, alors au 72... et on planque le reste du blanc avec ce que l'on veut... pulvérisation de MODEL MASTER 1720 (lui aussi, je l'avais en stock depuis des lustres) à pile 90°.....et on laisse sécher.


5- masquage de l¹intermediate blue avec des boudins de PATAFIX sur les délimitations avec le US sea blue. Cette fois ci, c¹est du POLYSCALE que je projette... et on planque le reste du SBD avec ce que l'on veut...et on laisse sécher.

6- j'ai tenté de reprendre certains panneaux "sea blue", 1 à 1, avec des couleurs éclaircies, délayées, pulvérisées homéopatiquement pour rompre la monotonie du bleu marine. J'ai aussi brossé avec des pastels dans les bleus et gris clairs, les parties "intermediate blue".

7- grattage avec un coton tige des zones salées... et, en théorie le sel parti... reste l'alu. On corrige les éraillure à l'ancienne (aiguille, X-acto... ongles, canine droite, en maquettisme tout peut servir!!!)



Un premier coup de KLIR à l'aéro, et opération "DÉCAL".... on évite de placer les ancres à l'envers... (c'est si vite arrivé si madame vous demande à la cuisine ou si la petite dernière vient vous réciter sa poésie!!!!!)


Ils sont biens brillants et se révèlent un peu retords à placer et ne demandent que peu de MICROSOL pour bien couvrir les gravures... Ils sont terriblement sensibles au produit, et il faut les manier comme des jeunes filles susceptibles.
La déco choisie est le SBD avec la crosse d¹apontage et les protections noires sur les ailes, de la flottille 3F. (mais je garde la déco du 167 de la 4F pour un kit de la concurrence qui, elle, n'a jamais osé donner une version franchouillarde de Slowly But Deadly).




Finitions :

Trains : Ils sont blancs, et entretenus, j'ai mis un petit jus "sale" pour rompre la monotonie, de l'alu sur les parties coulissantes...

Bombes : Les 3 bombes sont peintes en olive drab... et si par définition, elles ne servent qu'une fois, (il n'y a pas de "consigne" sur ce genre d'engin).... elles arrivent mal peintes (à la va-vite), sales, fanées et avec des rayures et souvent des graffiti vengeurs à faire rougir ces dames. J'ai dégotté dans la boite à rabiot, le nom de 2 pilotes sur un petit stencil blanc et un décal jaune portant le doux prénom de "betty"pour égayer la bombe centrale.

Patine et vernis : L'état de l'avion a déjà été évoqué. Une partie est réglée avec la peinture. Mais il reste les traces de poudre brûlée derrière les 12,7, les traces d'échappements, les coulures d¹huiles, et les salissures diverses... sans compter le jus salasse (sépia dessus, gris moyen dessous ) que l'on ne manque pas de faire dégouliner dans la belle gravure en creux et que l'on pastissera dans le sens du vent relatif...
On passe du KLIR pour masquer les décals... et on choisit le vernis mat ou satin suivant sa religion sur ce sujet très débattu... J'ai choisi le satin (vallejo air pour essayer...et c'est bien) pour ne pas écraser la patine, et un peu de mat sur les zones les plus abîmées pour accentuer la décrépitude.
Je teste à blanc la verrière mobile du pilote...et M...!!! Dites mon bon monsieur HASEGAWA, quand on donne (vend) une pièce pour OUVRIR l'habitacle, on se débrouille avec ses ingénieurs pour qu'elle puisse être placée OUVERTE... donc on calcule que l'intérieur de la pièce soit supérieur à celle qu'elle doit recouvrir? non?? Ben là, c'est pas le cas! Et ne sachant pas thermoformer..., je la ponce un chouia en longueur et la colle, fermée, hélas.
Après le collage des antennes, on prend en photo et on dépose délicatement, que dis-je, religieusement en vitrine, l'intrépide* !

Conclusion :

J'avoue qu'en matière de vieillissement... je suis pas un cador et encore moins un Jedi de la patine comme il en sévit sur ce site, mais cet essai, ce premier entraînement sur toutes les techniques ce que j'ai découvertes à grand coup de lecture et d'assiduité sur le forum de MASTER 194 m'a beaucoup plu. La maquette est très belle... J'espère seulement ne pas l'avoir gâché avec mes peinturlurages multimarques.


Ce SBD me donne des idées. Dis, Monsieur Hasegawa, un jour, tu pourras sortir des 520, des 406, avec une déco sans pyjama et qui n'a jamais tiré sur des avions alliés??? genre groupe Doret par exemple, ou avec les marquages du zèbre d'Ezzano.

Arigato Gozaimashita monsieur Hasegawa

*intrépide se dit DAUNTLESS en grand breton

re P.S.: La technique du sel a encore un petit défaut... un peu de sel se dissous dans l'eau et reste sous la peinture...et des auréoles blanchâtres ressortent plus tard, sans faire de bruit...bon ça fait patine, mais l'effet n'est pas garanti... Si vous êtes meilleur que moi, à vos risques et périls... mon reste de gros sel est passé dans la soupe de ce soir.