[Concours Aéronavale] Loire Nieuport 401/411 - Special hobby 1/48 - crash à Villereau -le sacrifice des marins aviateurs du 19 mai 1940 - Mission Berlaimont

bonjour à tous,

je vous présente le (dé)montage du Loire Nieuport 401 de Spécial Hobby au 1/48.

je me suis inspiré de la mission  de bombardement du 19 mai 1940 sur Berlaimont et du "vautrage" du N°12 de l'AB 4  à Villereau

le montage est  : ici


mais avant les photos du montage,   un petit  historique sur cet  avion peu connu  s'impose .   je vous la fait  courte,  j'ai récupéré  des infos sur les sites internet  et complété celles ci par les infos  issues du livre m'ayant accompagné durant ce montage "les bombardiers en piqué Loire Nieuport" aux éditions TMA de Arnaud Prudhomme.





Extrapolé du prototype Nieuport 140, le Loire-Nieuport LN.40 avait pour mission le bombardement en piqué, l’appareil était destiné à servir sur porte-avions comme le Béarn et en particulier le futur « Joffre » .
La maquette au 1/20eme fut présentée à l’exposition aéronautique de 1937.
Il effectua son premier vol en juin 1938 et fit l’objet d’une première commande de présérie de 7 exemplaires (avant le premier vol du prototype), puis d’une seconde portant sur 15 LN.401, et enfin 36 appareils. Le LN.401 entra en service dans l’Aéronavale au cours de l’été 1939.
Le Loire-Nieuport 401 était un monoplan à aile basse en W aplati et se caractérisait par des stabilisateurs horizontaux aux extrémités desquels avaient été placées des dérives. Il disposait d’un système de repliage des ailes pour pouvoir évoluer sur porte-avions.
Il disposait également d’un train d’atterrissage s’escamotant dans des nacelles d’intrados de voilure. Une bombe était suspendue sous le fuselage à une fourche qui en permettait le largage en évitant de heurter l’hélice.
L’Armée de l’Air commanda 40 LN.411, après avoir vu l’avancement des Ju 87 en Allemagne ,  qui comportaient ailes non repliables et aucune crosse d’appontage. Mais ces derniers furent jugés inaptes au combat, l’armée de terre ne jurant que par le bombardement en ligne (…) , et reversés à la Marine, qui ne demandait que cela, qui en intégra une partie au sein de l’AB4  basé à Berck  fin 39 .

Performance :
- Envergure 14m
- Longueur 9.76 m
- Moteur hispano-Suiza 12X de 690 ch
- Vitesse max  380 km/h
- Autonomie 800 à 1200 km
- Armement
o 1 canon d’axe HS 404 de 20mm  (60 coups)
o 2 mitrailleuses MAC 34 7.5 mm (500 coups)
o Une bombe de 200 kg


bon maintenant  que les présentations   sont faites avec "la bête", voici les  photos  qui m'ont inspirées pour ce montage :

 

c'est   le N°12 de l'AB 4   piloté par le Second maître Albert Jamais .

mais, dis,  keski s'est passé  à Berlaimont le 19 mai 1940 ????  

voici dans le détail l'enchaînement des évènements ,  j'ai fait  une carte sur la fin,  en me servant de google map,  cela  permet de mieux comprendre ….

Le 18 mai,  Les unités de reconnaissance des 7e et 5e Panzer Divisions traversent la ville de Berlaimont  et se heurtent au 4e régiment de cuirassiers dans la forêt de Mormal.
Il est trop tard pour demander  un soutien aérien  immédiat   :?  

Le 19 Mai, les reconnaissances aériennes signalent des concentrations de blindés allemands au carrefour de BERLAIMONT, et une mission d'assaut à effectif maximum est demandée.

l'AB2 peut aligner ses 12 machines LN401 et  L'AB4 quant à elle ne disposera que de neuf LN.411 car à la demande du CC NOMY, sa 4ème section (EV1 DE RODELLEC DU PORZIC), va rester à BERCK en protection d'une éventuelle attaque ennemie.

Francis LAINÉ qui est plus ancien en grade que LORENZI, prend la tête de l'ensemble des deux escadrilles. Le décollage s'effectue aux environs de 18H15 mais l'un LN de l'AB2, celui du second maître HAUTIN est contraint, à la suite d'ennuis au moteur, de se reposer immédiatement.

Les autres appareils se regroupent et mettent le cap sur l'objectif. La formation est « impressionnante », vingt avions impeccablement disposés par section de trois, ne sont pas choses courantes à cette époque au sein de l'Aéronautique Navale, voir de l'Armée de l'Air.
Hélas les choses vont rapidement se gâter, un Henschel 126  les repère à la hauteur de Douai (~40 km de l'objectif) et prévient les unités de la Wehrmacht  sur le cap de la formation :   Fini l'effet de surprise !
la navigation de Francis LAINÉ amène les deux escadrilles à la verticale de la forêt de MORMAL, à l'ouest de BERLAIMONT.
C'est le piège mortel, car les sous-bois sont littéralement truffés d'engins blindés de toutes natures , alertés par le He126  :affraid: . La flak légère se déchaîne sur les avions français dont certains ne parviendront même pas jusqu'au carrefour.

Francis LAINÉ ordonne la mise en échelon refusé par la droite, l'AB4 en tête, suivie de l'AB2. Il prend rapidement de l'altitude et en vue du carrefour routier, bascule son Loire et déclenche son attaque. Sa section est composée du maître TEOULET et du second maître GOASGUEN. Avant même d'avoir pu larguer sa bombe, TEOULET est atteint par un obus qui le décapite littéralement. Son appareil vole encore quelque minutes avant de s'abattre dans un champ sur le territoire de la commune de FONTAINE-AUX-BOIS.

Francis LAINÉ et GOASGUEN s'en sortent par miracle, bien que le 411 du commandant de l'AB4 ait été touché par un obus de 20mm qui détruit le poste de radio. La 2ème section est emmenée par le LV HABERT avec le maître Marcel BILLIEN et le second maître KLEIN comme ailiers. Miraculeusement elle parvient à mener à bien son attaque et à traverser sans trop de dommages le rideau de feu tendu par la flak. Par contre la 3ème section composée de l'EV1 Patrice DECAIX et des seconds maîtres Albert JAMAIS et ROCHON tombe dans le piège. Les artilleurs allemands ont maintenant leurs éléments de visée et cela devient du tir au pigeons. Patrice DECAIX dont le moteur est touché est obligé de se poser train rentré dans un champ,  Albert JAMAIS et ROCHON bien que leurs appareils soient également atteints et truffés d'impacts, tirent quelques rafales de canon de 20 millimètres puis larguent leur bombe et s'échappent à tire d'ailes.

C'est fini, en quelques minutes, quatre appareils ont été abattus et deux pilotes tués. Au sol de nombreux véhicules ennemis brûlent et l'avance allemande sera retardée de quelques heures. Mais en l'air la tragédie n'est pas consommée, les dommages subit par certains Loire sont trop importants pour leur permettre de regagner les lignes amies et successivement : BAGOT, Marcel DOUXAMI, KLEIN et  Albert JAMAIS sont obligés de se poser sur le ventre, en campagne. L'EV1 Robert FAIVRE qui malgré l'état pitoyable de sa machine, essaie de regagner l'ouest, est intercepté et pris à partie par quatre Messerschmitt BF109. Incapable de manœuvrer son appareil, il est à nouveau touché et le moteur grillé, il est finalement contraint lui aussi de se poser dans un champ à dix kilomètres au sud de Cambrai.


une carte de la zone  avec le vol en  particulier du N°12 d'Albert Jamais :




le  bilan de l'attaque est catastrophique : 50 % de perte ….  

la stèle érigée en la mémoire de ces marins Aviateurs  à Berlaimont , résume  bien le drame .



le bilan annoncé pour la Wehrmacht est très laconique, mais il y aurait plus de 500 tués + des destructions de divers véhicules non évalués .


le décor  est   planté,    mais qu'est qui est arrivé  au LN 411 N°12 .. :

et ben  voilà ce que  l'on peu tirer des divers récits sur cette attaque :

donc  le ln 411 n°12 du SM Albert Jamais (né en 1916, engagé dans la marine en 1932 en tant que canonnier, il suit le cours de pilote en 1936.  Pour être incorporé dans l’AB4  en 193 ?) ,  s'est fait  poivré  comme  il faut  par la Flak « sous estimée »  en attaquant le carrefour de Berlaimont,     l'avion est bien  endommagé,  si bien qu'en en  retournant sur les lignes françaises, le moteur donne des signes de faiblesse avec  un début d'incendie,    le second Maitre Albert Jamais  cherche un point pour se vautrer ,  il le fera  à coté de Villereau dans un champs, à 12 km de Berlaimont, et en plein dans la zone d'avance de la 5eme panzer division ... :?

l'atterro forcé,  se passe pas trop   mal,  puisque le  SM Albert  Jamais   s'en sort ,  il sera fait prisonnier  par   un détachement allemand ayant suivi le crash,  Il quittera la Marine en 1948 (réformé médical) et finira ses  jours  en 1992.     :DD

pour le LN411 n°12,  c'est pas la même histoire :    
l'incendie du moteur après le crash continue  et  fait exploser les quelques   obus de 20 mm restant dans le chargeur du canon Hispano Suiza 404 ,  se trouvant  entre le  moteur et le pit (avec le réservoir  d'huile au milieu ..  .) ,  cela pulvérise cet espace, hâtise l'incendie  et projette des   débris enflammés autour de  l'avion, et plus particulièrement  prés du bord d'attaque, enflammant la végétation  qui  va à son tour  déclencher  l'explosion des casiers à munitions des   trimailleuse  7.5,  mettant à nue  les structures des ailes ...


bon  voilà  les photos  de ma version du  crash :

je me suis lancé un sacré  défi,   plein de scratch : le moteur en premier lieu, les structures internes  mises à nue,  les volets,  les gouvernes,  la miteuse MAC 34...  bref aucun add on …  au contraire …  je n'ai pas utilisé toutes les piéces de la boite .  +  une boite de soldats d'infanterie allemand  au 1/48 (15 €)

donc un cout  très réduit, le prix de la boite : en 17 €,    quelques consommables  (peinture, colle,  herbe, Evergreen)  et beaucoup d'huile de coude .  :mrgreen:



























des photos   "à l'ancienne"



et celle ci proche de l'originale :




et pour finir une vision   crayonnée  qui rend pas mal ...  :DD




j'espére que cette  présentation  vous aura satisfait ...  

Slt Alain,

Que dire d'autres que tous les superlatifs existants pour qualifier ton chef d'oeuvre.
Et bravo également pour l'historique de l'avion qui donne "Vie" à ton montage.

On a l'avion, son pilote,leur histoire et un dio phénoménal. Que demander de plus tant tu frises la perfection?

Friser est un terme flaible! Que faire de mieux? allumer la pipe du fridolin?