Caudron C.600 Aiglon GB I/51 - SBS 1/72

Salut à tous

Je ne poste pas souvent sur le forum, car en matière maquettiste je suis pas vraiment prolifique...
Mais ces heures de confinement on finalement quelques bénef'... De mon côté pour la première fois depuis près de 15 ans j'ai pu boucler une maquette au 1/72ème !
Je la partage un peu timidement avec vous, surtout quand je vois la qualité de travail de certains :-)
Sa réalisation est le résultat d'un alignement de planète assez rare.
J'ai découvert cette déco pour le moins inédite de C.600 Aiglon lors de mes recherches actuelles sur les appareils estafettes de l'armée de l'Air. Difficile de résister en ayant entre les paluches la maquette magnifiquement réalisée par mon pote Csaba de SBS. Je vais pas vous faire l'article sur ce kit qui est une pure merveille (aller, peut être une gravure une chouillette trop profonde sur le fuselage).

Alors un peu d'histoire car à mon sens (et c'est particulièrement vrai pour les appareils français de 40) c'est ce qui détermine 1) l'intérêt du modèle 2) sa peinture et la manière de l'aborder.
Certains d'entres vous ont peut être pu découvrir dans de plus ou moins récents numéros d'Avions divers travaux que j'ai pu effectuer sur les avions estafette en 40.
D'abord les sections d'état majors (n°228) et plus récemment les appareils britanniques en service comme avion de liaison (n°236). La suite devrait couvrir l'ensemble des section estafettes "classiques". Je ne sais pas trop quand d'ailleurs car c'est un boulot de fourmi en terme de recherches en archives (et le covid simplifie pas la chose) et de recherche icono. Le volume que cela est en train de prendre fait que ce sera peut être un hors-série... wait&see comme on dit ...

Bref, là n'est pas le sujet. Mais lors de ces recherches j'ai découvert un oiseau rare alias le C.600 que vous avez sous les yeux (il sera détaillé avec photo et profil couleur dans l'article).
Le C.600 est pas un oiseau rare à proprement parler mais celui-là présente pas mal de spécificités.
Il s'agit du n/c 8155 qui d'abord n'apparait pas au registre civil et pour cause puisqu'il sort de l'usine Caudron en avril 1940 et est dument réceptionné par l'armée de l'air (CRAS) au même moment. Pas de méprise, il ne s'agit pas d'un C.600 de commande militaire mais d'un ancien avion civil réparé (sans doute lourdement) chez Caudron ce qui explique son nouveau numéro de série qui est lui même "à part" par rapport aux autres C.600. On en connait malheureusement pas son identité d'origine.
Cette situation amène son autre spécificité : il a reçu un camouflage et des marques usines typiques de chez Caudron. C'est marquant car la totalité des autres C.600 (ou presque mais c'est une autre histoire) sont des avions réquisitionnés qui répondent à des règlements de peinture différents et appliqués en unité (là encore autre sujet...). C'est ce qui explique la présence de l'inscription "Caudron Renault" sur la dérive par exemple proprement appliqué par-dessus le bariolage. On notera par contre que les cocardes de fuselage ne sont pas appliquées contrairement aux règles en vigueur à l'époque.
Sorti d'usine il ne semble pas recevoir d'affectation (en tout cas je n'en ai pas trace). Il est récupéré par le GB I/51 comme avion de liaison lors du passage du groupe à Orléans en juin 1940 (il reste sur place du 2 au 14 juin 1940). Comble du luxe il reçoit le double insigne du groupe sur la dérive (on connait quelques Bréguet 693 avec le même insigne, de même taille mais cerclé de blanc). Il se replie ensuite avec le groupe jusqu'à Toulouse (ou il est répertorié comme appartenant au Groupement 19) ou on le retrouve à l'armistice avant d'être stocké à Clermont-Ferrand. Impossible à date de savoir qui étaient ses "cochers" mais plus que probablement des membres de l'EM voir du groupement 19 dont faisait parti le I/51. Durant cette période de repli les petits coucous de ce type (affectés tout à fait officiellement dans le cadre des règles en vigueur) étaient bien pratiques pour reconnaître les itinéraires de repli, effectuer des liaisons rapides auprès des autorités de rattachement, etc.

Pour ce qui est de la peinture, j'ai utilisé les anciennes teintes Aeromaster enamel françaises qui sont à mon sens les meilleures existantes. Malgré leur aspect nocif je préfère les enamel pour la manière dont elles "rendent" la peinture et captent la lumière (c'est tout à fait subjectif) et ce qu'elles permettent en terme de patine. Pour l'anecdote, la peinture a été appliqué avec un aero "cheap" chinois à 15 balles... comme quoi... L'intérieur est peint en gris bleu clair selon les rares photos existantes (un gris bleu foncé aurait été tout à fait plausible aussi).

Les cocardes sont d'anciens décalques Carpena et le reste à été dessiné sur PS puis envoyé à Mika d'Artic decals (superbe réalisation). L'application n'a pas été des plus simple vu la finesse...
Pas de vernis (j'aime pas trop ça) et patine très légère (l'avion est neuf) à base d'huile, de térébenthine, d'Humbrol et autres... bref le tout un peu au feeling...

Au final je suis à la fois assez content d'avoir enfin terminé une maquette mais de l'autre je lui trouve pas mal de petits défauts...

Je prends tout vos commentaires avec plaisirs :-)


Amitiés à tous et un très bonne semaine :-)

Matt

Il est magnifique !!!! Merci pour ce partage.
Je lorgne régulièrement la version 1/48 et m’interdis de cliquer en regardant la liste des priorités déjà en stock...
Encore bravo!
JeF