[AJP] Latécoère 26 Aéropostale 1/48

Ben alors, après toutes ces années, je n’avais pas encore croisé les romains (juste leurs amphores...). Merci pour le moment culturel !
JeF

Bonsoir les amis,

Merci beaucoup pour vos visites et messages encourageants. Voici comme promis quelques informations historico-techniques sur mon fourgon postal volant.

Je cite principalement les articles du Fana publiés dans les numéros 178, 179 et 180.

En 1927, Didier Daurat, le légendaire Directeur d’exploitation de la Compagnie Générale Aéropostale (CGA) réclame au bureau d’étude de la Société Industrielle D’Aviation Latécoère (SIDAL), un avion « tous temps, tous terrains », à long rayon d’action et capable d’opérer de nuit.

« Septembre 1927 vit la sortie des ateliers du prototype du Latécoère 26, version 28-2-R, à moteur Renault 12 Ja de 450 chevaux, premier d’une série de 34 machines semblables et d’au moins 26 Latécoère 26-6 long courriers.
Portant le numéro 651, il reçu l’immatriculation provisoire F-ESDF et entreprit aussitôt des vols d’essai particulièrement durs, reproduisant volontairement les difficultés rencontrées par les équipages des avions postaux de la Ligne sous les climats les plus rudes et aux escales de fortune du désert et de la Pampa ».



Les pilotes d’essai Enderlin, Negrin, Gonin se succèdent aux commandes et s’accordent rapidement pour « reconnaître à cet avion simple et robuste, malgré des décollages difficiles à pleine charge, des qualités de vol certaines permettant d’augurer favorablement du service qu’on attend de lui ».
Raymond Vanier nous raconte: « Le Laté 26 s’avérait une excellente machine, résistante, facile à piloter. Il était doté d’un train d’atterrissage particulièrement souple et robuste grâce à des amortisseurs spéciaux mis au point par les ingénieurs Courquin et Larcher du bureau d’études ».



Le 1er octobre 1927, Raymond Vanier, avec à son bord Negrin et Pranville, effectue le premier transport de courrier en Laté 26 entre Toulouse et Perpignan.

A suivre...

Hello, vue des travaux réalisés en fin de journée lors d’un très sympathique atelier maquette « Teams » avec Muloloco, son Chambellan et Marco...
Coussins de siège et quelques sacs postaux en Green stuff. Aucun doute y’avait de la place dans ce zinc ! Néanmoins j’ai préféré ne pas abuser et limiter la charge...




Je commence à avoir envie de peindre...

Joli chargement Jef
Prends bien soin de mon courrier hein !

Très joli l'ami bravo

@P-40 , c'est bien noté ... quoique ...
@JeF : superbo .

très chouette

Bonjour et merci pour vos messages, je poursuis l’histoire avec le premier vol longue distance...et le premier record!

« En ces premiers jours d’octobre 1927, la presse faisait une large place à l’annonce du raid préparé par Costes et Le Brix qui, à bord du Breguet XIX  « Nungesser et Coli » moteur Hispano 600 CV, allaient prendre le départ du Bourget le 10 octobre au matin pour tenter de rallier Saint Louis du Sénégal sans escale, et de réaliser ainsi la première étape de leur tour du monde, la suivante serait la traversée de l’Atlantique.
Costes, à peu de choses près, allait emprunter la route du courrier sud ; les états majors de l’Aéropostale et de Latécoère ne voyaient pas d’un très bon œil ce Breguet concurrent faire la brillante démonstration de ses qualités en devançant leur propre matériel sur l’itinéraire dont ils assuraient seuls, sous contrat, l’exploitation et l’infrastructure depuis la création de la Ligne.
Un véritable conseil de guerre se réunit en secret, se donnant quelques jours pour mettre au point le prototype 26-2 afin de précéder le « Nungesser-Coli » sur le même parcours.

Côté moteur, tout allait bien. Comparé aux précédents moteurs montés sur les Laté 17 et 25, le 12 cylindres Renault multipliait par 25 le coefficient de sécurité des machines: si l’intervalle entre deux révisions passait de 80 à 300 heures, la fréquence moyenne des pannes tombait de une pour 20.000km à une pour 500.000km parcourus.



L’ Aéropostale possédait enfin l’outil de ses ambitions. En portant à 5.000km l’autonomie du Laté 26 bourré d’essence, elle pourrait tenter avec lui la traversée de l’Atlantique Sud. La liaison spectaculaire France Sénégal et peut être Amérique fut décidée sans plus attendre.

Le départ du vol sans escale de Toulouse à Saint Louis (4.500km) aurait lieu le même jour que celui de Costes et Le Brix.
La capacité d’essence totale de 3050 litres de carburant et 120 litres d’huile répartie dans des réservoirs supplémentaires disposés dans le fuselage et les coffres avant modifie complètement le centrage de l’appareil. L’ingénieur Marcel Moine doit allonger la cellule de 35cm vers l’avant et 25cm vers l’arrière.
Daurat désigne pour ce vol exceptionnel les pilotes Negrin, qui avait effectué tous les essais, et Mermoz, l’un des plus entraînés sur ce parcours et l’un des plus adroits et chanceux de la Compagnie... Leur enthousiasme communicatif gagna très vite les ateliers de la SIDAL ou la nouvelle avait filtré. Les mécaniciens, en réplique à l’exploit de Lindbergh quelques mois plus tôt, baptisèrent l’avion « Spirit of Montaudran », nom qu’on vit malicieusement peint sur le fuselage avant son départ pour...Saint Louis!



Écoutons Louis Cavaillès, l’un des mécanos de Mermoz qui se souvient de ce vol des 10 et 11 octobre 1927, au cours duquel les pilotes de la CGA se posèrent 2 heures et 37 minutes avant « les parisiens » : « À l’atterrissage du Laté 26 à Saint Louis, tout le monde crut que c’était Costes. Mermoz et Negrin furent comblés de fleurs et de bonnes paroles. Peu après, lorsque le Breguet atterrit, les Saint Louisiens s’aperçurent qu’il y avait eu méprise. Pris par le temps, ils récupérèrent les fleurs pour les remettre aux vrais destinataires. Nous en avons bien ri mais peu de gens savent. »

Hélas en atterrissant, le Latécoère, trop centré avant, après l’épuisement du réservoir arrière, heurte en fin de roulage une termitière, passe en pylône et endommage son hélice. L’avion avait parcouru 4.470km en 23 heures et trente minutes, dont 13 de nuit, à la vitesse moyenne de 193km/h.

La semaine nécessaire pour se procurer une nouvelle hélice sera mise à profit par Costes et Le Brix pour poursuivre l’aventure vers l’Amérique du Sud, premier étape de leur tour du monde réussi (avec le Pacifique en bateau bien sûr).

Didier Daurat commente rétrospectivement « Afin de ne pas risquer d’amoindrir la portée du succès de Costes et Le Brix sur St Louis - Natal, nous décidâmes de ne pas tenter avec le Laté26 une liaison analogue ».



Le 20 octobre après remontage de l’hélice arrivée de France, l’avion reprend le chemin du retour avec un 3ième passager et 100kg de frêt postal. Il fait étape à Casablanca et embarque comme 4ième passager Raymond Vanier.

Le premier Laté 26 réussit donc incognito un exploit d’une portée considérable et qui confirme les qualités d’un avion bien né et parfaitement adapté à la mission pour laquelle il a été dessiné.

La légende veut que Didier Daurat, fidèle à sa réputation, fit effacer le nom de baptême de l’avion dès son retour à Toulouse, par souci de sérieux et d’uniformité dans la compagnie...



A suivre...












Envoyé de mon iPad

Génial, le montage et les anecdotes !

On attend la suite JeF

Ce Laté était un grand navion quand on voit les photos !

Les "frais postal"... il livraient les surgelés! De sacrés précurseurs! !!

Désolé Jef, mis celle là, je l'ai trouvé mignone!