[Concours ”la guerre du pacifique 1941-1945 ”] FM-2 Wildcat- Arma Hobby - 1/72

Le kit est magnifique ! Tu vas te régaler ! Bon montage !

aaah les FM-2. Les avions de l'ombre, les tacherons des porte avions d'escorte, chasse aux sous marins, appui sol, strafing... etc.
Pas la gloire des F6F et F4U, mais indispensables à la marche des flottes de l'US navy.
Ce sont eux, avec les destroyers, qui ont sauvé la flotte de débarquement des Philippines lors de la bataille de Samar.

Bref, ça sera intéressant à suivre cette affaire.

Adrien

a oui très belle maquette , elle remplace avantageusement le vieux kit airfix en sachet

amuse toi bien

Bonjour à tous,

quand on fait des recherches sur le mot “Wildcat”, on a en gros deux types de réponses:


1) Wildcat ( /ˈwaɪldˌkæt/ ): a small native Eurasian and African cat that is typically grey with black markings and a bushy tail, noted for its ferocity.

Miaou  

2) Wildcat (Grumman F4F):  American carrier-based fighter aircraft that began service in 1940 with the United States Navy, and the British Royal Navy where it was initially known as the Martlet.

Un Wildcat FM-2

Le premier ayant une aérodynamique plus que douteuse, on va plutôt s'intéresser au second

Voilà son histoire résumée:

Fin 1935, la US Navy cherchait un remplaçant au biplan Grumman F3F. Seversky, Grumman et la Brewster Aircraft Corporation remportèrent des contrats pour la construction de prototypes avec respectivement le NF-1 (P-35 navallisé), le XF4F-1 (un biplan) et le XF2A-1 (un monoplan tout métal). La Navy demanda à Grumman de revoir sa copie et de proposer un chasseur monoplan, ce qui fût fait avec le XF4-2.


Le prototype XF4F-2. Le stab est fixé bas, sur le fuselage.

Le prototype XF4F-2 fût achevé en septembre 1937. L’appareil était un monoplan à aile médiane, cantilever, tout métal avec un revêtement travaillant semi-monocoque tout métal (aluminium). Il possédait un cockpit fermé, un train d’atterrissage rétractable dans le fuselage à la manière du F3F. Motorisé par un moteur radial Pratt & Whitney R-1830-66 de 14 cylindres refroidit par air et développant 1050ch, il affichait une masse à vide 1830kg et une masse maximale de 2443 kg.
Il fit son premier vol le 2 septembre 1937.
Le prototype souffrait de problèmes de moteur et de divers accidents lors des essais (feu en vol, panne moteur lors d’essais de catapultage).
Bien que le plus rapide, le XF4F-2 perdit la compétition au profit du Brewster.
Néanmoins, ayant perçu le potentiel de l’appareil de Grumman notamment grâce à une augmentation de puissance moteur, la Navy proposa un contrat à Grumman pour améliorer leur prototype et concevoir le XF4F-3.

Premier prototype XF4F-3


Prototype XF4F-3 équipé d'une casserole d'hélice qui ne sera pas retenue par la suite. On note la position du stabilisateur horizontal qui a été remonté pour pallier les problèmes de stabilité et d'efficacité.

Celui-ci reçu un moteur plus puissant (P&W R-1830-76 de 1200 ch avec un turbocompresseur à deux étages, deux vitesses) ; la longueur, l’envergure et le dièdre furent augmentés, et toutes les surfaces portantes furent équipées de bord marginal à bords carrés (du XF4fF-2 étaient arrondis).

Le Pratt & Whitney R-1830-76

Le premier proto du XF4F-3 fût équipé d’un cône d’hélice, de nombreuses configurations capots et volets de capots furent testées pour résoudre les problèmes de refroidissement.
Sur les conseils et tests en soufflerie du NACA, le stabilisateur fût remonté pour être fixé à la dérive alors qu’il était fixé plus bas sur le fuselage sur les premiers prototypes.
La configuration générale du F4F3 de production était enfin figée (avec 11,58m d’envergure et 8,76m de long). Les 3 ans d’efforts de développement de Grumman finirent par payer car la Navy commandé en août 1939 54 F4F-3, dont le premier appareil de série prit l’air en février 1940.
Ainsi démarra la lignée des F4F.

Wildcat F4F-3 de série

Suite à l’apparition du Rufe de chez Nakajima qui permettait d’opérer dans des régions non équipées de pistes d’atterrissage, la Navy commanda fin 1942 une version équipées de deux flotteurs du F4F-3 (contre 1 central pour le Rufe), le F4F-3S Wildcatfish dont le premier vol eut lieu fin février 1943. Les performances n’étant pas au rendez-vous et la capacité de la Navy à construire des pistes sommaires très rapidement poussa la Navy à finalement annuler sa commande de 100 F4F-3S qui furent livrés au standard F4F-3.

Le F4F-3S Wildcatfish

On peut noter qu’une fournée de 81 F4F-3 (des G36-A d’après la nomenclature Grumman) était destinée à l’Aéronavale française (P.A Joffre et Painlevé), la principale différence étant le moteur qui était un Wright 9 cylindre (sur une rangée) de 1200ch. La commande fût passée fin 1939, le premier vol effectué en mai 1940. Après la défait de la bataille de France, la commande fut reprise par les britanniques et les appareils reçurent la dénomination de Martlet Mk1.

G36a prévu pour l'Aéronavale Française

Vint ensuite le F4F-4 dont les différences principales sont le capot (écope pour le carburateur sur le dessus et 4 volets de chaque côté), un moteur P&W R-1830-86 de 14 cylindres (sur deux rangées) turbo-compressé refroidi par air, 6 mitrailleuses de 12.7mm dans les ailes au lieu de 4 et des ailes repliables (manuellement). Suite à ces modifications (ailes repliables et armement), la masse maximale passa à 3397kg, affectant les performances de l’appareil.
Les livraisons du F4F-4 à la Navy commencèrent fin 1941.
Les britanniques en achetèrent 220 (re-motorisés par des Wright R-1820-40B Cyclone avec un capotage plus compact) dénommés F4F-4B aux US et Martlet Mk IV chez nos voisins d’outre-manche.
(Parenthèse pub gratuite: si vous souhaitez monter un F4F-4 au 1/72, Arma Hobby vient d'en sortir une boite, bientôt dispo je pense)

F4F-4 Wildcat de lUSS Ranger début 1942

Transfert d'un F4F-4 de l'USS Kitty Hawk vers le P.A d'escorte USS Long Island en août 1942.

Deux prototypes XF4F-5 furent construits pour tester le Wright R-1820-40 de 9 cylindres.
La Navy commanda également un XF4F-6 équipé d’un P&W R-1830-90 de 14 cylindres en deux rangées avec un compresseur à un étage et deux vitesses.

Sur la base F4F-4, des appareils de reconnaissance à long rayon d’action furent développés par Grumman à la demande de la Navy. Ces F4F-7 à ailes non repliables étaient équipés de réservoirs supplémentaires dans les ailes et le fuselage, portant la capacité total en carburant à 2544l. Un système de vidange dont les deux conduites débouchaient à la base du gouvernail, permettait au pilote de se débarrasser d’une partie du carburant pour que la masse de l’appareil soit raisonnable en cas d’atterrissage prématuré. L’armement était supprimé et l’appareil équipé d’une caméra intégrée dans le fuselage.

En 1942, alors que les plus performants F4U Corsair et F6F Hellcat arriveraient en 1943 dans la Navy et les Marines, le besoin se fit sentir de disposer d’un F4F allégé pouvant opérer à partir des portes avions d’escorte. Grumman développa le XF4F-8 équipé d’un Wright R-1820-56 Cyclone avec un compresseur 1 étage à deux vitesses de 1350ch, plus léger que le P&W R-1830-86 des F4F-4. La surface de la dérive et du gouvernail fût augmentée pour contrer le couple généré par le moteur plus puissant. Une première commande fût passée par la Navy début 1943 pour une livraison des premiers appareils à l’automne de la même année.

Premier prototype XF4F-8. Il est équipé de volets à fente pour test qui ne seront pas retenus.

La production de Wildcat par Grumman cessa début 1943 en raison de l’arrivée en production du F6F Hellcat.
La General Motors, qui avait cessé toute production automobile au début de la guerre, constitua la Eastern Aircraft Division et démarra la production d’appareil Grumman (les TBF Avenger qui devirent TBM chez GM et les Wlldcat).
La production des Wildcat pour l’US Navy et la Fleet Air Arm fût reprise par General Motors, sous la dénomination FM-1 pour les F4F-4 avec un nombre de mitrailleuses réduit de 6 à 4 et des rails d’emport ajoutés aux ailes pour deux bombes de 250kg ou 6 roquettes. Plus de 1200 FM-1 et Martlet MkV furent produits.

Gauche: Formation de 4 FM-1 à l'automne 1943; droite: un FM-1 venant de se poser sur l'USS Block Island

Sur la base du prototype XF4F-8 développé par Grumman, General Motors produit ensuite le FM-2. Les FM-2 de série étaient motorisés par des Wright R-1820-56 Cyclone de 1350 ch de 9 cylindres sur une rangée avec un compresseur simple étage à deux vitesses. L’appareil fût allégé de 227kg par rapport aux version précédentes de Wildcat.
L’armement était réduit à 4 mitrailleurses Browning M2 de 12.7mm, deux dans chaque aile. Les hublots dans la partie inférieure du fuselage, sous le cockpit censées aider le pilote, furent supprimées en fermant les ouvertures avec des plaques de métal.

Wright R-1820-56 Cyclone

Avec un masse maximale de 3371kg et une puissance de 1350ch, le FM-2 affichait une vitesse maximale de 515km/h à 8500m, avec un plafond de service de 10850m et un distance franchissable de 2173km.
Les FM-2 furent assignés d’abord aux portes avions d’escorte dans l’Atlatique et le Pacifique, pour lesquels la taille compacte du FM-2 était bien adaptée. Ces appareils participaient aux patrouilles anto-sous-marines et aux missions d’escorte de convois.
Dans le Pacifique, les FM-2 des portes avions d’escorte fournirent un appui au sol aux débarquements des Marines.
Avec 4437 FM-2 et 340 Martlet Mk VI produits, la Eastern Aircraft livra un total de 4777 appareils.

Les chaînes de production de FM-2 à la Eastern Aircraft tournent à plein régime


Formation en échelon de 3 FM-2 de la Marine Corps Air Station Ewa, Hawaï


FM-2 de l'USS Sargent Bay en février 1945


"Oups moment" pour se FM-2 à bord de l'USS Manila Bay. Le brin a été pris avec le train d'atterrissage...

La première victoire au combat acquise par un Wildcat fût le fait d’un Martlet de la FAA basé à terre sur un Ju 88 en décembre 1940.
Les britanniques inaugurèrent avec le Martlet les opérations à partir de porte-avions d’escorte (ou escort (aircraft) carriers) qui étaient des porte-avions de petite taille produit plus lents et moins bien armés que les portes-avions normaux. Conçus dans l'urgence pour assurer la protection des convois et pour suppléer le manque de porte-avions d'escadre en assurant une partie de leurs missions d'entraînement et de transport, ces navires assurèrent des missions offensives de plus en plus nombreuses, notamment la conduite de raids contre des objectifs terrestres et les missions d'appui au sol lors des opérations amphibies.
Grâce à sa taille compacte et ses ailes repliables, le Wildcat étaient bien adaptés à ces bâtiments, d’où les chasseurs plus performants n’auraient pas pu décoller.

Deux F4F-4 pouvaient loger sur l'ascenseur au lieu d'un seul F4F-3. Les capacités des squadrons ont pu passer de 18 à 36 appareils.

Après ses débuts en Atlantique avec la FAA, le Wildcat fût un acteur important sur nombre de fronts célèbres du Pacifique puisqu’il participa à la Bataille de l'île de Wake (décembre 1941), à la bataille de Midway (juin 1942), la bataille des îles Salomon orientales (automne 1942), la bataille de Guadalcanal (août 1942), la bataille du golfe de Leyte (octobre 1944).
Les Wildcat FM-1 et FM-2 équipant les porte-avions d'escorte de l'US Navy furent très efficaces dans le Pacifique en 1944-1945 comme soutien rapproché des troupes.
On retrouva également le Wildcat/Martlet à Madagascar, au Maroc et en Algérie, en afrique de l’Ouest, en Sicile, en Italie, pour la protection de convois destinés à l’Union Soviétique, en Atlantique, au large de la Birmanie et de Sumatra, sur les côtes normandes pour la protection des plages lors de débarquement du 6 juin 1944 et lors du débarquement en Provence en août 1944.


Dures conditions à Guadalcanal pour les F4F-4

F4F-4 après un raid Japonnais sur Guadalcanal


L'appareil qui nous intéresse:
Comme je vous le disais en introduction, j'ai choisi de monter un FM-2, le B19 blanc du Composite Squadron VC-10 du P.A d'escorte USS Gambier Bay, dont le pilote est le Lt., Herman J. Harders de USNR (National Reserve) (Arma Hobby a dû mal orthographier son nom, la notice donnant Hardess dont je n'ai trouvé aucune trace). Il a décédé en janvier 1999.
J'ai retrouvé sa trace là.

VC-10 Pilots, March 28, 1944, Brown Field: Otay Mesa, California, Naval Auxiliary Air Field to NAS, San Diego, California. Harders est le troisième en partant de la gauche sur la rangée du fond.

Je n'ai pas retrouvé de faits d'arme de ce pilote, seulement une mention d'un crash le 15 juin 1944 dans un autre FM-2 sur le pont du Gambier Bay dont il est ressorti indemne, durant la campagne des îles Mariannes (Operation Forager) à laquelle prit part le Gambier Bay pour de l'appui au sol lors de la bataille de Saipan.

Le Gambier Bay a été construit à Vancouver, Washington, en un tant record de 171 jours, ce qui lui valu le surnom de Bonus Baby. Il a été lancé le 22 novembre 1943



Le Gambier Bay à Pearl Harbor en Mai 1944, chargé de Wildcat

Il a été coulé le 25 octobre 1944 au cours de la guerre du Pacifique durant la bataille du golfe de Leyte.

Pour finir, un peu de technique:
avec un plan trois vues du FM-2


et un écorché du F4F-4. Même si ce n'est pas un FM-2, ça donne une idée de la structure générale de l'appareil qui n'a pas dû complètement changer d'une version à l'autre.


Il reste encore beaucoup à dire sur l'appareil et ses états de service mais je vais m'arrêter là, avant que ça devienne indigeste
J'alimenterai les posts de photos et commentaires au gré des besoins du montage



PS: de nombreuses photos sont tirées du "F4F Wildcat In Action" de chez Squadron/Signal  publications
Les autres ont été glanées sur le net.

Ça commence bien. La planche de photodécoupe est spécifique a Arma Hobby?

paul-m a écrit:Ça commence bien. La planche de photodécoupe est spécifique a Arma Hobby?

Yes Sir
En tous cas, c'est comme ça qu'Eduard la vend.

dakota a écrit:

Merci !

Merci pour cet historique très complet !

Ce n'est pas le sujet que tu as choisi, mais pour ceux qui s'intéressent à cet avion, je vous recommande chaudement la lecture de l'ouvrage de Bernard Baeza sur Guadalcanal. Le Wildcat fut véritablement le cheval de bataille des années 42/43, et on comprend à la lecture de cet ouvrage quelles étaient ses défauts (vitesse de pointe et - surtout - taux de montée très faible) et ses qualités (solidité à toute épreuve ou presque, plateforme de tir très stable, grosse accélération en piqué et armement puissant).

re-salut,

une fois n'est pas coutume, j'ai attaqué non pas par le cockpit ou même par du plastique mais par les volets en photo-découpe.
En cas de réussite, je pourrai découper l'aile sans états d'âme

- J'ai d'abord dépoli au 1200 puis dégraissé à l'eau chaude + savon la planche de PE puis fendu un cure-dent en deux dans le sens de la longueur: il me servira pour la mise en forme du bord d'attaque


- on détache les morceaux sur une surface dure et plane avec une lame courbe


- et on les ébavure à la lime


- premier pliage à la plieuse (arrière du bord d'attaque qui viendra au contact des nervures)


- deuxième pliage à la plieuse pour la base du bord d'attaque. J'ai chauffé cette partie au briquet, d'où la décoloration de la tôle à cet endroit.


- puis "roulage" du bord d'attaque sur le demi cure-dent


- collage du tout à la Super Glue (par l'intérieur pour le B.A., sur la tranche pour les nervures)



Il n'y a plus qu'à répéter l'opération pour le second volet et les deux moignons.