[Concours "les 80 ans de FAFL"] Spitfire Mk XVI "Alsace" avril 1945 Eduard 1/48

Excellent la bande smoke , je n'y aurais pas pensé !

Et excellent tes mots aussi

Bonsoir !

On continue avec l'odyssée de "Jaco"...

Andrieux se trouve en ce 19 janvier 1944 sur le terrain de Kirton-In-Lindsay dans le Nord de l'Angleterre, "la base la plus triste de la RAF" selon lui.
...il doit former et instruire de nouveaux pilotes .

Il commande le "A-Flight", heureusement l'ambiance est excellente entre les personnels, là il rencontre de nombreux pilotes français qui viennent d'arriver notamment le commandant Fleurquin, le lieutenant Marchelidon, mais aussi Lombaert, Tanguy, Alligier, Avon, Kerguelen et d'autres.

L'entrainement se fait sur Spitfire Mk II à bout de souffle mais aussi sur Miles Magister, puis après un mois, ils partent tous pour Perranporth, lieu déjà bien connu de Jaco lorsqu'il était au n°130 Sqn.
Le 28 février, un coup de fil lui confirme sa nomination pour la DFC, le commandant de la base qui connait bien Andrieux l'annonce par haut-parleur à tout le monde.

Notre breton reçoit aussi un appel de Kyneston, son ancien Squadron Leader du n°91 Sqn qui le félicite et il en profite pour lui demander de le faire revenir en opérations au Squadron.

Ce sera chose faite en avril 1944...le "91" est alors en transformation sur Spitfire Mk XIV, début mai, il est déclaré opérationnel sur le nouvel appareil et arrive sur West-Malling.



Le 9 mai 1944, Jacques Andrieux reçoit la "Distinguished Flying Cross" des mains de l'Air Vice-Marshal Cole Hamilton, de la 2nd Tactical Air Force.





Ici, avec ses camarades du n° 91 Squadron à Drem en Ecosse ou l'unité est au repos en attendant de recevoir ses nouveaux Spitfire Mk XIV, on reconnait Andrieux assis à gauche et Kyneston assis à droite, Maridor se tient un peu à gauche.



Tout le Squadron fait honneur à Andrieux, le Squadron Leader Kyneston en tête à gauche avec sa démarche de prince semble encore plus fier que lui.

Ken Kyneston est un monument, Andrieux avait déjà fait sa connaissance deux ans auparavant, c'est un chef d'unité très respecté, il prendra la place de Squadron Leader du "91" au départ de Ray Harris appelé à d'autres fonctions et nommé Wing Commander.
Andrieux dira de lui:
" Joie de vivre, bonne humeur, bonté, un charmant camarade.
Une expérience exceptionnelle, une grande autorité font de lui, bien vite, un des meilleurs commandants d'unité, et certainement un des plus aimés.
Il disparaîtra, l'année suivante, abattu par la "Flak" au dessus des côtes françaises, pleuré par tous ses camardes et le personnel du Squadron"

Les missions reprennent, toujours à une cadence infernale, Jaco vole à présent sur le nouveau Spit XIV :
"Naturellement, j'ai été très heureux de faire la connaissance du Spit' XIV, c'est un magnifique avion qui a gardé la ligne pure et élégante de ses prédécesseurs et, à des qualités reconnues, à ajouté des améliorations techniques qui nous donnent l'avantage sur l'ennemi dans n'importe quelles conditions de combat"

Les rumeurs de débarquement se font de plus en plus précises, mais sans qu'on ne puisse déterminer la date exacte ni le lieu.
Depuis le 1er juin 1944, tout le monde est consigné sur la base de West-Malling... les choses s’accélèrent, les pilotes aperçoivent sur l’île de Wight de grosses concentrations de navires de guerre de tout types: destroyers, dragueurs de mines, escorteurs...

Puis le soir du 5 juin, Maridor déboule en coup de vent dans la chambre d'Andrieux:

" Ça y est mon vieux ! quelque chose d'énorme se prépare, briefing pour tous les pilotes à 20h00, il sera fait pas le Commandant de la base lui-même...C'EST CERTAINEMENT POUR DEMAIN !!"

Religieusement et sans un mot, les pilotes écoutent le "Group Captain" Stagg visiblement ému, donner les détails du débarquement qui aura lieu dès la nuit prochaine sur les côtes Normandes.
Il précise que la météo n'est pas bonne mais qu'une accalmie se dessine, permettant les vols... il termine son Briefing.

Jacques Andrieux ne survolera pas les plages de Normandie ce jour-là, étant en "Readiness", c'est à dire brêlé dans son cockpit, prêt à décoller...finalement, il partira pour un vol de reconnaissance au dessus de Boulogne Saint-Omer et retour par Dunkerque...vol sans histoire et "insipide" pour notre héros qui aurait tant voulu être là ou se passait l'action.

Le lendemain 7 juin 1944, il effectue un vol autour d'Evreux et à son retour il apprend de la bouche de Kyneston qu'il va probablement être muté dans un "French Squadron"...

Quelques jours plus tard, le Commandant Christian Martell, chef du groupe "Alsace" ( n°341 Squadron) lui passe un coup de fil et voudrait le rencontrer.

Il lui propose le commandement d'une escadrille, le "B-flight" du groupe...au départ, Jaco est assez réticent, il est au n° 91 Sqn depuis longtemps et voudrait y rester, ayant de plus de belles perspectives d'avenir, mais Martell insiste, lui-même voudrait partir du 341 "Alsace" pour un poste non opérationnel et confier le commandement au Capitaine Michel Boudier, celui-ci laisserait donc l'escadrille "B" à Andrieux.
Notre pilote breton finit par accepter mais à une condition: prendre ce poste seulement dans un mois, Martell la lui accorde.

Mais dès le lendemain, au retour d'une mission de chasse libre entre Bruxelles-Louvain-Anvers, il est appelé par son Commandant qui lui annonce qu'il est officiellement muté au n° 341 Squadron "Alsace". Andrieux est en colère, il y voit un coup bas du général Valin avec qui il ne s'entend pas.

Il décide de ne pas y répondre mais le 15 juin, il reçoit un ordre de mission officiel qui lui enjoint de rejoindre sa nouvelle unité au matin du 17 juin .

Un pot de départ est donc organisé à la va-vite au n°91 Squadron pour fêter sa mutation...à la fin de cette petite fête, avec ses camarades, il entend un bruit bizarre de pétarade...ils lèvent les yeux et aperçoivent pour la toute première fois ce qu'il nommera "une fusée-torpille boche, avec des ailes courtes et une grande flamme à l'arrière".

Le V-1 descend et disparaît de leur vue... quelques instants plus tard ils entendent un grosse explosion.

Le jour suivant il effectue sa toute dernière mission avec le n° 91 Squadron, ils sont chargés de la chasse aux V-1.

Jaco en voit un, il tente de le poursuivre, le rattrape et au moment ou il allait faire feu sur lui, "un damné pilote de "Tempest" s'intercale entre lui et sa cible et l'abat d'une rafale de ses canons.
Furieux il se pose et son ami Henry de Bordas l'emmène illico à Merston retrouver sa nouvelle unité: le n° 341 Squadron "Alsace" .

Mais il ne digère pas sa mutation éclair...au bout d'une semaine, il trouve que les missions sont trop peu nombreuses, et ennuyeuses...de plus il vole désormais sur Spitfire Mk IX, version très performante mais moins que les Spitfire XII et XIV.
Il s'en confie au Commandant Martell :
"Si au bout de trois mois ça ne gaze pas, je retourne au n° 91"


Martell semble d'accord avec lui...Jaco a une consolation malgré tout: sa mutation s'est accompagnée d'un nomination au grade de capitaine à titre temporaire.

La seconde semaine, il remplace le Capitaine Boudier, parti en permission, il assure l'intérim du commandement de l'escadrille "B", il demande aux pilotes de le tutoyer, ceux- ci le surnommeront "Jaco-Leader".

C'est le 30 juin qu'il abat aux commandes du Spit' codé NL-Z un Me-109 du côté du Havre et atterrit pour la première fois sur le sol français à Bazenville.
A son retour de permission, Boudier joue de malchance, il est abattu d'un tir fratricide provenant d'un P-47 "Thunderbolt" américain, il saute en parachute, sera récupéré par la Résistance mais sera par la suite capturé par les allemands.

Son sentiment à propos de Boudier:

"Ce qu'après trois années de combats terribles les pilotes allemands n'avaient pas réussi à faire, un pilote allié l'a réalisé en toute tranquillité en moins de deux secondes !
journée noire...journée abominable !"

Jaco devient officiellement le nouveau chef de l'escadrille "B -Strasbourg" de l"Alsace".

A partir de ce moment Andrieux ne voudra plus partir, s'investissant totalement à sa nouvelle unité et sera comme un père avec ses pilotes...Il s'entend bien avec le Commandant Martell qui le verrait bien prendre sa suite.
Malgré cela, Jaco a gardé de bonnes relations avec son ancienne unité, et prend régulièrement des nouvelles comme le 31 juillet ou Jean Maridor lui annonce son futur mariage qui aura lieu le 11 aout...en fait de mariage, ce sera malheureusement à ses obsèques qu 'Andrieux se rendra le 19 aout...Maridor ayant en effet trouvé la mort le 3 aout en tentant d'abattre un V-1.

Ce même jour après la cérémonie, le groupe "Alsace" quitte Tangmère et l'Angleterre pour s'installer définitivement en France à Sommervieu.

Une nouvelle période s'ouvre pour Jaco qui se battra désormais depuis le sol français...

A suivre..

Bonsoir !

Pour la suite de son "épopée", ce sera pour demain probablement... si j'en ai le temps  !

En attendant, voici la suite de la maquette, il avance et est en finale.


Les décals sont posés:


Ceux-ci proviennent donc -comme indiqué plus haut- de la boîte pour les stencils, d'une autre planche Eduard pour les cocardes, d'une planche Xtradécals pour les codes (vachement fragiles ! j'ai bien failli les flinguer !) et d'une planche Renaissance pour le marquage "Commandant MOUCHOTTE".





Vue de l'intrados, même s'il s'agissait d'un avion neuf, il avait volé au moins trois fois avec Andrieux aux commandes, et puis un Spit', ça pisse de l'huile au niveau du ventre...donc...
légère patine, juste un jus sombre dans les lignes de structure, une ombre au niveau des échappements, mais quelques coulures à l'intrados.

Deux bombes viennent prendre place sous les ailes...pour suggérer la mission du 28 avril 1945, qui fut une mission de bombardement.





Juste un truc me chagrine: il me manque une partie du sérial : "TB902", je n'ai pas de "T" ni de "B", je vais encore chercher dans mon fourbi, mais j'ai la plus grande partie de mon stock dans le Lot et Garonne, et bien sûr, je ne peux m'y rendre because confinement (et couvre-feu le soir par dessus le marché!) on va donc laisser en stand-by cette partie et terminer le reste ...on verra par la suite !



Par contre j'ai mis la main sur une vieille figurine de pilote en tenue de vol...ça tombe très bien il fera un très beau "Jaco" en train de grimper sur son appareil pour son dernier vol de guerre.



Et voilà ! la prochaine MAJ le verra terminé ! mais je n'en ai pas fini avec Jacques Andrieux, je projette sérieusement de monter encore un autre de ses avions...un Spitfire Mk V cette fois, lorsqu'il volait au n° 130 Squadron...et j'aimerais bien un Spit' Mk XII, si j'en trouve un !

A plus et bon confinement !

Bien joué amigo
Et tu as encore largement le temps de trouver les lettres qui te manque

bravo ça annonce un trés beau final

Bonsoir !

Merci beaucoup les amis !
A Papy Greg, la BA 103 fut commandée en son temps par Jacques Andrieux Himself, c'est lui qui prit l'initiative de la baptiser ainsi.

A Jimvit, oui, j'ai bien le temps ! je ne stresse point...

Du coup, mon Spit' est "fini" (sans son code !) j'ai passé la touche de vernis finale...je vais attendre de trouver des lettres pour faire une présentation définitive.
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Allez, on va continuer sur la suite des aventures de notre pilote breton.

Il est désormais à la tête de l'escadrille "Strasbourg" ainsi que le commandant en second du groupe "Alsace" (n° 341 French Squadron)


Après la mort de Jean Maridor dont il fut terriblement affecté il s'investira totalement dans son unité...
Les pilotes l'apprécient beaucoup et il s'entend très bien avec le Cdt Martell.

Christian Martell est aussi une figure des FAFL, de son vrai nom Lucien Montet, évadé de France dès 1940, il participa à de nombreuses missions pour le compte du SOE, parachuté en France Occupée, il contribuera à la création d'un réseau de résistance.
Puis, il regagne l'Angleterre ou grâce à ses qualités de pilote expérimenté, il devient le second de René Mouchotte au groupe "Alsace" ...qu'il commandera à partir de décembre 1943.

Après son départ du groupe, il devient chef d'une unité d'instruction OTU (opérationnal Training Unit) sur la base d'Ouston en Angleterre.
Le 31 aout 1945, en prenant la tête d'une patrouille d'entrainement, son avion connait une défaillance moteur et il s'écrase au sol.
Titulaire de 6 victoires plus 6 probables, il est compagnon de la Libération et officier de la Légion d'Honneur.

Pour remplacer Martell, Andrieux était pressenti pour le commandement du groupe mais l'Etat-Major décida de nommer le Cdt Jacques-Henry Shloesing.


Lui aussi un vrai héros: après avoir été descendu en flammes gravement brûlé le 13 février 1943, il est capturé et réussira à s'évader, une fois rétabli il reprend du service.

Sa nomination à la tête de l'"Alsace" le 24 aout 1944 ne frustre pas Jaco...au contraire:
"sa simplicité et sa franchise nous aide à supporter le départ des anciens...en fait il est adopté d'emblée"

La difficulté pour Andrieux sera de calmer les ardeurs guerrières de son nouveau chef...en effet, dès son arrivée, celui-ci veut partir au combat, il met sur pied deux missions le matin du 25 aout, Andrieux réussit à le dissuader de prendre l'air l'après-midi en conduisant lui-même une des missions...lors du retour d'Andrieux avec son avion une fois de plus touché par la "flak", Shloesing change d'avis et décolle pour sa quatrième sortie de la journée...
Andrieux ne peut rien faire contre l'entêtement de son chef. Celui-ci avec sa section tombe sur des Fw 190 et il est abattu, le S/Lt Parent est descendu également mais il sera capturé, blessé gravement il sera finalement abandonné par les allemands et récupéré par des soldats anglais.

Le corps de Schloesing ne sera retrouvé que beaucoup plus tard...identifié par ses cicatrices au visage et la mention "France" cousue sur la manche de son blouson.

Jaco sera tenu pour responsable de la mort de Schloesing par le général Martial Valin qui décidément n'aime pas Jacques Andrieux qui selon lui n'a pas su protéger son chef .
Cela aura des conséquence sur la suite de sa carrière, en premier son avancement, restant capitaine à titre temporaire jusqu'à la fin de la guerre, il ne sera nommé à titre définitif qu'en avril 1946 et ensuite commandant en décembre de la même année sur l'intervention de son ami Yves Ezanno, autre grand nom des FAFL.

Andrieux gardera pour lui longtemps cette blessure qu'il considère comme une profonde injustice.

Mais la guerre continue, avec son lot de combats aérien et de missions d'appui au sol, il est nommé officiellement chef du groupe "Alsace" le 1er septembre 1944.




Ici posant devant un Spitfire Mk IX avec ses pilotes. on peut voir au dessus du pare-brise le petit fanion du groupe.

Anecdote:
Début septembre avec ses hommes il arrive à Bernay en Normandie, l'accueil est chaleureux pour ces pilotes, ces français libres considérés comme des héros .
ils sont invités en grande pompe dans un grand restaurant, et à la fin du repas, le patron du lieu leur demande de signer le livre d'or de l'établissement.
Après avoir dessiné une grande Croix de Lorraine sur la page blanche, les pilotes signent les uns après les autres...
Andrieux regarde les pages précédentes et reconnait une écriture gothique qui ne laisse aucun doute possible sur l'origine de ceux qui les ont précédés...il y a là les plus grands as allemands le général Galland en tête,  furieux, Andrieux déchire la page ainsi que les siennes et envoie valser le livre.

Bien des années après, il se souvient de cette incident avec le sourire, si la fraternité des pilotes est une chose bien réelle à travers les frontières, sur le moment, ceux d'en face n'étaient que des ennemis "qu'il ne fallait pas fréquenter".


A la mi-septembre 1944, il apprend la disparition de son ancien Squadron Leader Kyneston aux commandes de son Spitfire touché par la flak au dessus des côtes françaises...tentant de regagner l'Angleterre, il s'écrase en mer et il ne sera jamais retrouvé.

...A suivre

Ah oui bien passionnant Eric , j'ai adoré l'anecdote du resto

Tu continues ton gros canard Russe du coup ?

jimvit a écrit:Ah oui bien passionnant  Eric ,  j'ai adoré  l'anecdote du resto

Tu continues ton gros canard Russe du coup ?

Bonsoir ! oui moi aussi ça m'a interpellé ! c'est l'une des petites histoires qui émaillent son livre, c'est ce qui m'a fait aimer le personnage !

Pour ce qui est du Beriev, J'ai mon matos de maquettisme ici avec moi avec juste quelques boîtes et c'est tant mieux, mais la grosse partie de mon stock (avec la grosse mouette!) est à présent sur Casteljaloux...je me vois mal aller là bas en plein période de confinement... j'ai choisi aussi le Mig-21 pour cette raison.

Well2 a écrit:Salut Eric,



Toujours aussi passionnant.


Tu évoques Montet et ça me rappelle que j'avais fait un de ces spit il y a quelques années.



A plus.


William

Merci William !


C'est aussi le but, par ce montage consacré à un pilote en particulier, de parler d'autres Français Libres !
Un Spit' de Montet ? tu dis ? ça m'intéresse ! il est sur le forum ?

Merci aussi à Michel ! ta proposition est sympa, je vais d'abord tenter par bidouiller des chutes de décals dès que l'on pourra bouger, y a le temps...

D'ici ce soir je posterai la fin de l'épopée de "Jaco" durant la seconde guerre mondiale...

Re !

J' ai trouvé le montage dont tu parles William !

http://fighters.forumactif.com/t75623-spitfire-mk-ix#1452102

je me permets de le ressortir ! à parcourir pour le plaisir !