[Azur] 1/72 - Vought V-156F Vindicator

Ah oui, vu comme ça c'est simplissime !!!

Merci copain !!!

Olivier, québécophile

simplissime ??????????

.......truc de fou, ça...........

Si, le principe est bêtement simple.
La mise en pratique suppose peut-être de l'outillage adapté, mais surtout une dextérité qui m'est complètement étrangère...

Olivier, malhabile

Ne dis pas ça, tu as bien reussi à utiliser le truc des trombonnes pour les pots d'échappement du 714 (pas "le vol (...) pour Sidney mais le Caudron...)
Philippe

J'adore tous ces petits trucs, ça demande sûrement un peu d'adresse, mais à priori simple à mettre en pratique.
Reste à trouver un cutter-compas !

Pascal Dudu a écrit:J'adore tous ces petits trucs, ça demande sûrement un peu d'adresse, mais à priori simple à mettre en pratique.
Reste à trouver un cutter-compas !

Ces cutter-compas se trouvent très facilement dans les librairies-papeteries un tant soit peu fournies. Il m'a coûté, il y a deux ou trois ans environ 5,00 euros, je trouvais même cela un peu cher pour ce que c'était. Le côté "rapiat" qui ressortait - n'est-il jamais rentré, d'ailleurs...

fourneau a écrit:là..........................Philippe ...................................très bien écrit. Je suis au bureau, pas expressément débordé, donc j'en ai profité pour te lire. C'est un réél plaisir, je me suis senti dans la peau de Jean.

Pour le jury, ils vont devoir rajouter une colonne littérature

A ce week-end pour les photos.

Merci Pierre, je pense que le jury aura bien d'autres chats à fouetter que de s'arrêter sur ma prose ou sur ce modèle. Sortant un peu des voies traditionnelles qui ont court sur ce forum, je me serai bien amusé.
Voilà le programme de ce soir.
Il est 17h23, le train roule vers Paris, ce "chez moi " qui ne durera plus...Plus le grand déménagement approche et plus je me dis que la belle vie est maintenant devant nous. Je laisse ma place aux chantres de la vie parisienne. Je n'y viendrais plus qu'en tant que touriste. Les désagréments adjacents en moins, me disant avec un plaisir toujours aussi intact : j'ai vécu là et je m'en suis sorti.

Voilà le programme de ces trois prochaines heures, donc :
Je vais vous narrer par le menu ce que j'ai fait depuis mercredi sur l'avion, bien sûr...
D'abord, j'ai re-masqué (et c'est reparti !!) puis ai passé ce fameux voile d'uniformisation de la couleur originelle. Au final, l'affaire me plaît davantage. Et puis, en le regardant plus attentivement, les différents effets, bien que considérablement atténués, n'ont pas tout à fait disparu. Je ne sais pas si les photos sont suffisamment précises pour le voir ou si mes yeux ont encore une accuité hors du commun...mais on distingue encore le post ombrage bleu foncé des lignes de structure, la différence de teinte entre les parties métalliques et entoilées et une partie, certes (il faut encore 14/10e à chaque oeil) très atténuée, du pré-ombrage des parties entoilées.
Il me restait un fond de godet, je rallonge un poil la sauce afin de finir la dérive que j'avais honteusement oubliée, l'autre jour dans le feu de l'action.
Tiens, aussi, mes explications de ce matin me paraissant toujours aussi nébuleuses, j'ai photographié un petit tuto qui achèvera de vous dégouter de cette méthode, "dégouter" étant pris dans le sens "c'est trop compliqué, je ne le ferai jamais" plutôt que "c'est trop d'la balle !!"
Je me suis ensuite attaqué aux roues qui ont souffert d'un mauvais moulage (manque de plastique, bulle d'air, je ne sais). Bref, je mastique les faces internes de ces flasques, les parties externes restant très correctes. Ponçage et disparition des détails, évidemment. Je découpe un moyeu dans de la carte plastique. Je ponce également les bandes de roulement qui ont un gros joint de moulage et en profite pour fair un petit aplat pour figurer leur écrasement sous le poids de l'avion.
Après les roues, les jambes, Typhoon67 espérait un moment torride, ce ne sera pas avec Valentine mais ces jambes là...
Je les affine et les caresse de mon cutter afin d'en ôter toutes les impuretés. Elles retrouvent leur finesse. Je leur adjoins un fil de cuivre, représentant la durit de frein qui court sur chacune d'elle.
Voilà, voilà, voilà...
Demain, l'album photos, promis, juré...
Maintenant, je suis à Rennes, il me reste deux heures pour imaginer la suite...
Au plaisir de vous lire.
Philippe

Et bien Olivier voulait un moment torride, mais toi Philippe quand tu travailles sur les jambes ( je parle du Vough ) c'est chaud.
Bon on attend plus que d'admirer leurs galbes

Samedi matin, l'heure d'après bain...
Choses promises, choses dues...
Les photos, les photos !!
Bon, ben, voilà...
Vous n'êtes pas autorisés à jeter des pierres !!



La première couche du gris-bleu sur les parties métalliques.











J'enlève les caches, juste pour voir et se donner du courage avant d'y retourner...







Masquage des parties métalliques...



Peinture du gris-bleu de base éclairci...





Trop ?



Au moins, les cocardes sont bonnes...no comment...



L'opération sauvetage est lancée...











Verdict : premières impressions assez mitigées. Les nuances ont disparu...
Mais à mieux y regarder, il subsiste des choses, des traces...
Pas certain qu'on les voit à travers les photos...



Le tuto cocardes minablo-impossiblo-tortueux...





La boîte joue le rôle d'une maquette.









Le rouge est peint, on l'imagine, évidemment, j'allais pas peindre ma boîte, quand même...



On replace le cache sur le rouge...



On enlève le cache central pour passer le bleu final. Enfin, on enlève le tout (j'allais pas prendre une photo de la boîte sans les caches...)



Une mauvaise photo des roues. Même si on ne le voit pas, il s'agit du bon côté reproduit pas Azur.
La dérive. Finalement, c'était ce que j'aurais voulu aussi pour le fuselage et le ailes...



Une autre photo, tout aussi mauvaise, de l'autre côté reproduit pas Philippe...



Une bonne photo de la dérive. Le drapeau est correct, je sais, sans plus, mais je parlais, tout à l'heure, du petit bout, en haut...
C'est un peu court pour se faire une idée de ce que je voulais faire, mais, bon...



Une seconde, pour être sûr...

Voilà.
Alors, quid ?
Déçu, hein ?
Au plaisir de vous lire...
Philippe

dakota 95 a écrit:
Tiens, aussi, mes explications de ce matin me paraissant toujours aussi nébuleuses, j'ai photographié un petit tuto qui achèvera de vous dégouter de cette méthode, "dégouter" étant pris dans le sens "c'est trop compliqué, je ne le ferai jamais" plutôt que "c'est trop d'la balle !!"

mouaip, c'est trop de la balle ! Dommage que ce soit trop compliqué, je ne pourrai jamais le faire ....

En tout cas mes yeux bioniques à correction de luminance intégré me font percevoir parfaitement les milles nuances de ton travail de romain. (ou devrais-je dire, de bénédictin vu ta nouvelle proximité avec une célèbre abbaye sur un mont dans l'eau). Je vois bien ce que tu "aurais voulu" en regardant la dérive, eh bien, je trouve que c'est mieux comme ça. Honnêtement je ne suis pas un grand fan de ces contrastes exagérés, style école "espagnole" de ces dernières années. C'est à la mode, certes, mais c'est très éloigné de la réalité. Il suffit d'aller faire un tout dans un aero-club ou un musée pour s'en rendre compte. Au 1/72, nous devons suggérer plus que montrer , .. qui c'est qu'a dit ça déjà plus ? ...Non, vraiment, je préfère comme ça, c'est beaucoup plus subtil, plus réel, plus .. joli. (mais chacun ses gouts n'est -il-pas ? )

et puis .... quel boulot ... je n'aurais pas , je n'aurais jamais, une telle patience..

En revanche pour les cocardes j'ai pas bien compris .. tu veux pas peindre ta boite ?

Vous n'êtes pas autorisés à jeter des pierres !!

Je n'en connais qu'un seul, et je ne me permettrais pas de le jeter à qui que ce soit d'ailleurs.. (blague éculée et déja faite par Jésus himself, ce qui ne nous rajeunit pas ...) Salut Pierre )


Merci pour les photos, même si je préfère (presque ) le texte...

Bon week-end !

bon ben merci philippe ! je comprends mieux le coup des masques, c'est vraiment pas sorcier t'as raison.......quoique, quoique...
je trouve le rouge super flashy ! mais je pense que tu vas attenuer cet effet, non ? c'est vrai que ça fait de belles cibles........

bonne continuation philippe ! (ça y est, on peut t'appeler dako22 maintenant ?)

22 ! le v'la !


Pffff .... suis fatigué moi en ce moment .....

Ce sera définitivement Dakota22, fin juin, juste pour les vacances, elle est pas belle la vie ?
Philippe

Pour le roman faudra que tu m'en dédicace un exemplaire une fois édité on ne sait jamais
Sinon pour le montage que dire de plus du grand art comme à ton habitude.

euh....pourquoi tu n'utlise pas les décals pour réaliser tes cocardes ? (c'est bien plus simple, a moins qu'il y est quelques chose que j'ai loupé...)je trouve que l'emploie des masques pour réaliser la peinture des cocardes est bien réalisé mais peut-être aléatoire!!!

en attendant la suite

a+

seb

titelouze a écrit:je trouve le rouge super flashy ! mais je pense que tu vas attenuer cet effet, non ? c'est vrai que ça fait de belles cibles...

Comparées aux décals, pas tant que cela...Maintenant, je ne pense pas que je m'acharnerai sur celles ci. Les avions ne sont pas très vieux. Le soleil d'hiver n'a pas eu le temps d'affadir le rouge. Donc de l'usure, il y en aura mais avec discernement (j'espère !!)...

clubalpha a écrit:22 ! le v'la !
Pffff .... suis fatigué moi en ce moment .....

Suis pas flic, juste instit. Tiens comme Manu77...
Ceci dit, j'échange s'il veut...
Mais il ne veut pas...

fourneau a écrit:

clubalpha a écrit:

dakota 95 a écrit:
Vous n'êtes pas autorisés à jeter des pierres !!

Je n'en connais qu'un seul, et je ne me permettrais pas de le jeter à qui que ce soit d'ailleurs.. (blague éculée et déja faite par Jésus himself, ce qui ne nous rajeunit pas ...) Salut Pierre )

Je veux bien que tu essayes : 1,90, 107 kg...Entaine-toi un peu avant

Philippe superbe peinture !!!!!!!!!!!!!!

Pierre

Salut Pierre, merci pour la peinture. Pour ce qui est des mensurations, félicitations, beau bébé. Nous aurions pu aisément former une seconde ligne dans une mêlée, derrière pilars et talonneur, elle n'aurait pas été bancale...

MOUSSE49 a écrit:Pour le roman, faudra que tu m'en dédicaces un exemplaire une fois édité, on ne sait jamais
Sinon pour le montage que dire de plus du grand art comme à ton habitude.

Salut Mousse, juste du plaisir pour moi et un peu pour ceux qui le veulent bien (ou qui sont gentils...). J'expose peu mes modèles (j'ai une épouse peu compréhensive à ce niveau mais elle réussit divinement les crumbles), peut-être en 2011 à Brézillet, à Saint-Brieuc. L'écriture, enfin, l'alignement de mots, ne sortira pas d'ici...
Il se perdra ensuite dans les méandres du forum pour finir par se dissoudre dans ses profondeurs...

sebast a écrit:euh....pourquoi tu n'utlises pas les décals pour réaliser tes cocardes ? (c'est bien plus simple, à moins qu'il y ait quelque chose que j'ai loupé...). Je trouve que l'emploi des masques pour réaliser la peinture des cocardes est bien réalisé mais peut-être aléatoire!!!

Il y a aussi un côté aléatoire dans la pose de décals : les assouplissants peuvent ne pas tout à fait assouplir. La peinture par l'emploi de masques présente quelque intérêt. D'abord, la peinture ne posera pas de problème d'intégration sur les détails de l'avion (en l'occurrence, les cocardes mordent sur les volets de piqué, cette raison seule implique l'emploi de la peinture à la place des masques). Ensuite, l'application de la peinture peut présenter des flous subtils en bordure, j'aime bien car j'imagine qu'en conditions opérationnelles, elles étaient peintes au pochoir. Enfin, je voulais approfondir un peu cette technique car, lorsque j'étais affairé au Boomerang, les cocardes m'avaient posé de petits problèmes. On ne peut pas toujours surseoir, il faut affronter ses démons...
Et puis, c'est sportif, c'est valorisant, c'est...
C'est comme ça.
Ton commentaire est d'autant plus encourageant si tu les trouves bien réalisées.
A bientôt.
Philippe

bravo pour ce challenge contre la facilité je sais pas si j'aurais le courage de le faire

seb

Philippe , pas d'accord avec ce que tu as écris, mais alors pas d'accord
Ton montage et ton roman sont deux choses à garder, au moins pour toi, pourquoi ne ferais tu pas un cd avec tes photos et tes écritures, une sorte de vidéo, de présentation?
je n'irai pas dire que tu devrais le mettre sur dayli ou youtube, pourtant je le pense
Il y a beaucoup de conneries sur ces sites mais aussi de belles choses, cela en ferait partie, tu as inventé un concept : tu as réussi à lier le maquettisme et la part de rêve qui va avec.
Toi qui est dans l'enseignement, je suis certain que tu toucherais un public de jeunes et pourquoi pas faire naitre des vocations?

J'en rajoute une couche: En tant qu'adulte je te remercie pour ces moments que tu nous à fais partagé. Comme tout maquettiste lorsque l'on colle nos morceaux de plastique nous imaginons les réalités d'époques passées ou présentes; Personnages, véhicules, avions,cavaliers, nous plongeons dans les documents et parfois notre imagination franchie un petit pas.
Merci de nous l'avoir fait franchir ensemble

jolie peinture

Effectivement les nuances ne ressortent pas trop sur les photos, mais j'aurais tendance à dire que c'est pas si grave. Sur cette surface d'entoilage il vaut mieux que ça soit suggéré que trop visible et donner un effet de rayures trop marqué. c'est pas un barbarian ton Vought

Et je comprends ton choix d'éviter les décals. Ils apportent une certaine facilité, mais aussi d'autres problèmes aussi durs à traiter.

Adrien

Sympa, merci les gars !!
Ca me regonfle pour la fin du héros...
Philippe

Bien joué Philippe ! ! !

La maquette, le texte, les photos : tout est très agréable à suivre :thumleft:

Merci

A+
Pierre

Merci Pierre !!
La suite, pas encore la fin...

Chapitre 8 : 17 mai 1940
Les événements ont pris une bien curieuse tournure. Nous pensions tous que cette guerre serait certainement plus longue, que nous réussirions à vaincre les allemands. Le Traité de Versailles les avait mis à genoux. Nous sommes tous restés sur cette idée. Nous étions bien loin d’imaginer que le petit caporal avait réussi son coup à ce point là. Hier encore, nous pensions Paris presque aux mains de l’ennemi et voilà qu’aujourd’hui, après de nombreuses informations confuses, voire contradictoires, nous apprenons que les Panzer division de Gudérian progressent rapidement vers l’Ouest. Que va faire l’Etat major ? Que va-t-on nous faire accomplir ? Dès ce soir, une mission de bombardement est prévue aux environs de Flessingue. Toujours la Hollande, alors que le feu est chez nous !! Nous enrageons. Bombarder de jour avec nos avions était déjà une folie mais de nuit, ce n’est plus de la folie mais de la bêtise, sans parler des risques…
René et moi sommes encore de la partie. En fait, nous n’avons guère le choix car les avions remis en état de vol depuis la dernière mission correspondent exactement avec le nombre d’équipage de l’escadrille. Pas de réserve. L’atmosphère à la réunion de pré-vol a encore changé. Les hommes ne comprennent pas : ils sont hébétés devant un tel gâchis. Il y a trois jours encore, ils étaient relativement confiants dans la réactivité de nos armées. Ils pensaient que cette guerre, au pire, allait s’enterrer, comme en 14. Mais, les jours passants, les missions impossibles qui nous sont confiées, la retraite générale, l’incurie de nos chefs, tout concoure à nous prouver que la messe est dite. Dans ces conditions, l’esprit de corps et de sacrifice a tendance à disparaître. Pourquoi irions-nous bêtement sacrifier nos vies pour une cause perdue ? L’officier sent bien que le moral n’est pas au beau fixe. Pourtant, il continue de lire les ordres pour la mission de ce soir. Sa voix se fait pressante, il veut en finir rapidement, il est jeune mais il comprend lui-même l’inanité de ce qu’il lit. Il en a presque honte mais il obéit.
Nous devons nous rendre, de nuit, pour bombarder des objectifs d’opportunité dans la région de Flessingue : ponts, concentration de troupes, tout ce que l’on pourra trouver. Que peut-on trouver comme opportunité dans un pays en guerre où toutes les lumières sont éteintes ? Il n’y aura sans doute que les faisceaux des projecteurs qui nous éclairerons, nous !!
C’est le comble. Les hommes commencent à discuter entre eux. Les commentaires vont bon train et bientôt la voix de l’officier est couverte par le bavardage de ces bonshommes convaincus maintenant qu’on se moque d’eux. René, assez inconscient, préfère en sourire. « Notre monde s’écroule, me dit-il, autant disparaître avec lui, n’est ce pas ? »
L’officier de renseignement parvient à calmer le brouhaha avec une voix forte qui faisait le bonheur des soirées de l’escadrille du temps où nous étions à Cuers.
Cuers.
Valentine revient dans mes pensées. En fait, elle ne les a jamais quittées. L’autre jour, emporté par l’action de la mission, je l’ai protégée et enfouie au plus profond de mon esprit, pour qu’elle ne soit pas blessée. Je deviens fou ? Elle n’est pas en moi. Elle est sans doute plus à l’abri dans le sud de la France que moi, ici, dans le nord !! Pourtant, dans cet univers qui vacille, elle est une base solide sur laquelle je puis m’appuyer. Avec les opérations, le courrier s’est fait plus rare. Peut-être a-t-elle fini de penser à moi. Peut-être a-t-elle rencontré un autre pilote, qu’elle est partie…
Non. C’est impossible. Je repense à son visage pour chasser ces idées noires. Elle est belle et radieuse. Ses cheveux ondulés volent au vent et viennent cachés ses yeux rieurs. Le revers de sa main vient les balayer et les chasser doucement. Elle me regarde et son visage devient presque grave. « Jean, me chuchote-t-elle, tu m’as oublié ? » J’ai envie de la rassurer, de la serrer contre moi, de lui dire que rien ne pourrait nous séparer. « Je ne suis qu’une ombre. Je ne suis pas Valentine ». Ma main frôle presque son visage baigné de lumière. « Je t’aime ». Elle sourit tendrement. « Je suis ta Valentine, celle que tu aimes, le reflet d’une réalité que tu as vécue et que ton esprit garde à l’abri de la fureur. La vraie Valentine est loin, elle est sortie de ta vie. N’est-ce pas mieux ainsi ? » Sans doute. Garder ce souvenir comme unique espoir de le rejoindre, moi, qui mourait bientôt ? Au moins la mort ne sera-t-elle pas vaine. Valentine disparaît dans les méandres de mon cerveau et mes yeux se donnent à la réalité qu’ils voient. Les hommes notent les informations du vol. René me regarde, me sourit et ne dit surtout rien. Il semble comprendre bien des choses.
La réunion terminée, nous sortons. Le rituel est bien ancré maintenant et nous rejoignons les alvéoles construites en hâte avec des sacs de sable après que des Heinkel aient bombardé le terrain il y a quelques temps. Ils avaient alors détruits de nombreux avions. Il n’y a pas à dire, avec un viseur, on fait du meilleur boulot…
Visite pré-vol. Le soir se couche. Rien n’entrave les volets et la profondeur. Le soleil disparaît à l’horizon. Les ailes sont lisses et le tube pitot en état. J’aime ces moments, je tente désespérément de freiner le temps pour en savourer tous les instants. Les couchers de soleil sont des extraits d’éternité. Nous grimpons dans la carlingue. Le cérémonial se poursuit maintenant dans l’intimité de l’avion. Les vérifications sont autant de petits gestes qui servent à se concilier la chance. Peut-être reviendrons-nous encore cette fois ? L’avion toussote doucement avant de lancer sa musique continue, toujours aussi puissante, toujours aussi protectrice. René me lance un dernier regard et me dit, comme pour conjurer le sort et conclure la cérémonie, le rituel « on y va ? »
Lourdement l’avion décolle. L’air porteur s’est refroidi avec le soir et le Vought peine à prendre de l’altitude. Je scrute la nuit sans rien y voir. Sur le côté, je remarque que nous avons réussi à vaincre le temps. En grimpant, nous avons encore droit au flamboiement du soir, au sol, il fait déjà nuit noire. Pourtant, l’instant magique ne dure pas et là aussi, le soleil ne nous attend pas dans sa course. Nous l’avons tout juste accompagné quelques instants. Je sors de ma rêverie et vois la nuit. Les cauchemars de mon enfance ressurgissent sans crier gare. Cette sensation de perdre pied, d’être en train de tomber dans un vide sans fin. Quel vertige !! Je préfèrerai sans doute quelques monstres. Je suis vraiment mal à l’aise. Heureusement, mes yeux éblouis par les dernières lueurs du jour, s’habituent. Le noir de la nuit laisse place à un bleu nuit plus doux. Puis, les étoiles apparaissent une par une. Le ciel est aussi limpide que l’autre jour, les nuages en moins. Je m’amuse à contempler les nébuleuses. Je ne m’y suis jamais suffisamment intéressé pour les connaître toutes. Je sais, néanmoins, que leurs noms sont ceux des dieux anciens, donnés, il y a fort longtemps. Devant une telle magnificence, il est normal que les savants antiques y aient vu le domaine des dieux.
Soudain, une ombre furtive vient de passer devant plusieurs d’entres elles. Je force mes yeux à percer la nuit. Rien. Je regarde vers ce qui me semble être le sol. Soudain, les faisceaux de recherches nocturnes s’allument. Nous sommes sur l’objectif « d’opportunité » ! Soudain, un avion est pris dans le filet d’un de ces faisceaux. Il continue, imperturbable. La DCA se déchaîne alors et le prend immédiatement pour cible. Les déflagrations sont terribles. Il me semble ressentir les vibrations de chaque explosion. Comme un papillon, la lumière m’attire et je ne peux tirer mon regard de cette tragédie. Les éclats se rapprochent irrémédiablement. Pourquoi n’essaye-t-il pas de s’échapper ? « Grimpe !! Vire !! Fais quelque chose, bon sang, tu vas te faire avoir !! » Comme si ma voix pouvait leur parvenir…
Un obus de 37mm le fait vaciller, un second, de plus petit calibre, déchire sa dérive. Un troisième éclate juste près du moteur qui commence immédiatement à cracher des flammes. Il perd de l’altitude et le déchaînement s’arrête. Doucement, le Vought penche sur l’aile et vire dans le néant. Le faisceau cherche alors une autre proie. Il ne subsiste plus alors qu’une longue trainée de feu se perdant dans la nuit. L’impact est violent, rien ne subsiste. Ils sont morts.
La vision d’horreur me glace les sangs. Instinctivement, je rentre la tête dans les épaules en me répétant « la prochaine est pour nous, la prochaine est pour nous… »
En effet, les éclatements se font plus pressants. La nuit est remplie d’éclatement divers. Les obus montent vers nous marqués par les traceuses qui permettent aux tireurs de corriger. C’est un vrai feu d’artifice mais nous sommes dedans… La litanie des petits calibres est assez énervantes, c’est le moins que l’on puisse dire. Les obus de 37mm, par contre, viennent rythmés les saccades des petits. Ceux-ci font peur. Un coup direct et nous devenons lumière…Au bout d’un temps de ce régime, que j’ai imaginé assez long mais qui n’a pas duré plus de quelques secondes, je me tourne vers l’interphone du bord et crie à René « Mais largue nos dragées ! Qu’est-ce que tu attends ! Tirons-nous d’ici ! Vite ! »
Sa réponse fuse aussi rapidement : « Regarde en bas ! Les ponts ! »
Je risque un œil en dehors de l’avion où l’enfer se déchaîne toujours. René a raison. Malgré la lueur aveuglante des traceuses, je distingue les longs serpents d’argent des rivières qui se dirigent vers la mer. Flessingue ne doit pas être bien loin, ses ponts non plus. René a dû les repérer, il commence sa descente comme si de rien n’était. Le souffle des explosions bousculent les plans du Vought mais René tient ses commandes fermement et ne laisse pas les embardées prendre le dessus. En me retournant, je les vois enfin, ses ponts. René compte bien faire comme hier. Il a enclenché son piqué à environ 700 mètres en visant les ponts. La procédure est longue et terriblement dangereuse car nous devons voler en ligne droite sans discontinuer. Lorsque l’objectif disparait sous le capot moteur, René redresse le nez et largue. C’est hasardeux, nous le reconnaissons tous mais à défaut d’avoir les outils adaptés, il faut faire preuve d’imagination…
Ca y est, la vue du sol se dégage vers l’arrière de l’appareil, signe, pour moi, que l’avion redresse et s’enfuit. Je ne m’intéresse guère aux impacts de nos bombes mais attend à tout instant celui qui viendra nous perdre. René ne louvoie pas, il a préféré accélérer pour semer les éclatements de DCA qui nous poursuivent un peu au hasard mais un hasard qui me parait bien heureux…
Enfin, d’un coup, nous retrouvons la tranquillité de la nuit. Les raies de lumière s’évanouissent peu à peu. Les traceuses disparaissent également. Un dernier projecteur poursuit encore une chimère. Il traîne avec lui les derniers servants d’un affût de canon qui poursuit sont tir. Soudain, il s’éteint. Les yeux ont d’abord du mal à s’habituer à la nuit mais mon regard reste fixé sur l’endroit où le faisceau pointait. A sa place maintenant, je distingue une nouvelle trainée de feu. Celle-ci ne monte pas, elle descend et disparaît dans les eaux d’une des rivières de tout à l’heure. Un nouvel équipage vient de disparaître. Y’a-t-il des survivants ? Combien d’entre nous ont été descendus ?
Nous avons eu la chance de passer, sommes-nous pour autant invincible ?
Le retour se passe dans une atmosphère cotonneuse. Je suis choqué. Je ne me souviens pas de l’atterrissage et un des mécanos doit venir me soulever pour m’extirper du cockpit. J’entends leurs voix. Ils parlent de blessé. Qui est blessé ? René ? Il me faut bien du temps pour me rendre compte qu’ils parlent de moi !
« Jean ! Jean ! Retourne parmi les tiens. »
« Valentine ? »
« Jean ! Jean ! Tu n’as pas le droit ! Reviens ! »
« René ? »
Une autre voix lointaine affirme que je n’ai rien, que je suis juste sonné. Lorsque j’émerge enfin, René me souhaite la bienvenue avec une grande tape dans le dos.

J'ai passé une bonne couche de vernis brillant sur l'avion qui sèche en attendant mon retour ce soir pour attaquer, si je m'en sens capable, la patine...
Je me suis ensuite muni d'un ou deux pinceaux pour peindre des détails : hélice, jambes de train, roulette de queue, mât d'antenne, mitrailleuse Darne, les roues, les bombes (tout en ne sachant pas si j'allais les installer : en même temps, généralement, je ne les mets pas, donc...), les supports de bombes en résine que je trouve assez fin. D'autre part, la scénette représente un terrain aménagé avec de grands carreaux de béton confectionnés dans une feuille de papier Canson lourdement grammée. Je colle à bois...
Evidemment, la disposition des carrés n'est pas parallèle à la base afin de casser la monotonie. L'entretien de ces bases étant aléatoire, l'herbe commence à prendre beaucoup de place...En fait, c'est pour cacher les défauts de collage...
Pour ce que je viens de dire, j'ai des photos que vous verrez samedi (comme d'hab...).
Ce que je vais annoncer maintenant est plus hypothétique. Mais, ayant jusqu'au 9 avril à minuit, tout est possible, tout est réalisable (dit avec un fort accent paysan...).
Alors voilà : il s'agit de m'approcher de l'histoire que je raconte. Le genre de truc un peu décalé, genre affiche de film. Rien à voir avec la vie d'une base aérienne, en guerre qui plus est...
J'ai la Simca 5 de René (gros travail à faire dessus, pas sûr du tout que je parvienne à terminer dans les temps) et j'ai trouvé dans mes petites Preiser, une jolie petite Valentine...
Voyez vous où je veux en venir ? Non ? C'est pas grave, c'est juste pour moi. Même ma femme ne comprend pas pourquoi j'ai besoin d'aller jusqu'au 9 pour terminer...quoi déjà ?
Heureusement qu'elle fait bien les Tajines, tiens...Ah oui, c'est vrai qu'elle a un boulot, elle. Pendant que moi, j'enfile des perles, peut-être !
J'arrête, je vais m'énerver tout seul et c'est pas bon pour mes nerfs...Tiens, j'vais aller me faire un Mc Do en descendant du train. Ce soir, c'est fête !!
Le maquettisme est soit un plaisir solitaire, soit un loisir d'incompris...Sans doute les deux, mon capitaine...
Au plaisir de vous lire...
Philippe

dakota 95 a écrit:
Le maquettisme est soit un plaisir solitaire, soit un loisir d'incompris...Sans doute les deux, mon capitaine...

Il est hélas certain que de faire comprendre au commun des mortels, l'intérêt, qu'il fut historique ou esthetique, ne notre Art, relève d'un optimisme certain, on confinerait même à l'aveuglement.... C'est ainsi, nous sommes condamnés à prêcher dans le desert. Mais peu importe n'est ce pas ...

Toujours aussi captivant ton récit. J'attends désormais avec une impatience non dissimulée, non pas la Simca 5, fort belle voiture au demeurant, mais bien entendu la jolie Valentine.

hé hé ......

@+