[Concours "Voler c'est mieux en double"] RAFALE-A - Heller Hi-Tech Concept - 1/48

Parlons un peu de l'avion. Pour une fois ça n'est pas la documentation qui manque, ça serait plutôt l'inverse. Commençons par un peu d'histoire :

Au départ, il y eu une tentative de coopération européenne entre 1977 et 1979. La France et l'Allemagne, rejoints bientôt par la Grande Bretagne essaient d'élaborer un cahier des charges commun pour un même appareil répondant aux besoins des trois pays.

Dès le départ, ce projet "Avion de Combat Tactique" (ACT) est voué à l'échec car ceux-ci ne sont pas compatibles :

La France a besoin d'un chasseur-bombardier léger (8.5 tonnes) polyvalent pour remplacer à terme tous ses avions existants (Jaguar, Mirage, Etendard, Crusader, etc.) dans des missions principales de défense aérienne, attaque ou appui au sol, bombardement, reconnaissance, frappe nucléaire et même ravitaillement, pouvant être embarqué sur porte-avions. Il serait propulsé par deux Snecma M88.

Les Allemands veulent un avion de 9 tonnes dédié à la supériorité aérienne, pouvant effectuer une mission secondaire d'appui tactique, propulsé par deux General Electric F404 comme leurs F-18.

Les Britanniques veulent un avion lourd (12,5 tonnes) pouvant atteindre le Pacte de Varsovie pour des missions d'appui tactique, de reconnaissance et en mission secondaire de supériorité aérienne, propulsé par deux Turbo-Union RB199 équipant déjà le Tornado IDS.

Entre 1980 et 1983 les industriels des trois pays développent des projets de maquettes puis Les Britanniques et Allemands rejoints par les Italiens démarrent la réalisation d'un démonstrateur "Experimental Aircraft Program". Son cahier des charges incompatible avec les opérations embarquées, les Français lancent l"Avion de Combat eXperimental (ACX).

Entre 1983 et 1985, même si la coopération est toujours officiellement de mise, le torchon brûle entre les maintenant 5 pays (l'Espagne a rejoint le consortium). Les Britanniques veulent toujours un appareil principalement air-air pouvant atteindre le rideau de fer à partir de leurs bases les plus à l'ouest ; en conséquence, cet appareil serait trop gros pour être utilisé sur porte-avions.

À l'inverse, les Français veulent en priorité un appareil capable d'effectuer des opérations air-sol et air-surface, tous les jours et dans des conditions météorologiques défavorables, qui devra par ailleurs remplir toutes les missions anciennement dévolues aux Jaguar, F-8P Crusader, Mirage F1C/R/T, Mirage 2000N, Étendard IVPM et Super-Étendard des forces armées françaises et pourra donc embarquer sur porte-avions.

L'Armée de l'air italienne ne souhaite pas que l'avion soit embarqué sur leur futur porte-avions.

Les négociations continuent néanmoins mais en apprenant que son rôle dans le futur consortium ne serait que la seule présidence, toutes les activités techniques étant réparties entre Britanniques et Allemands et financières entre les Italiens et Espagnols, Marcel Dassault signale au Président Mitterand qu'il faut renoncer à cette coopération.

La France fera donc cavalier seul, sauvant ainsi sa filière aéronautique : outre Dassault Aviation, le motoriste Snecma, le radariste Thomson et la kyrielle de sous-traitants.

Ce choix s'avérera payant car l'ACX sera développé plus rapidement que L'EAP et par la suite l'avion de série qui en découlera gardera toujours des années d'avances sur l'Eurofighter Typhoon, tant en matière technologique que budgétaire.


Rebaptisé Rafale par Marcel Dassault lui-même, c'est cet avion extraordinaire, réalisé en un seul exemplaire sous le nom de Rafale-A, que je vous présente.

Initialement propulsé par deux F404 en attendant le développement du moteur Snecma, il vola pour la première fois le 4 Juillet 1986 et atteindra Mach 1.3 lors de son premier vol, et ceci en seulement 1 an et demi (9 mois d'avance sur le programme).

Ce fut le premier avion entièrement conçu sur ordinateur et produit sans maquette de soufflerie. Le logiciel CATIA créé à cet effet est devenu la référence mondiale du domaine.