[Concours "Les avions école"] - Dalotel DM-165 - scratch integral - 1/48

Bonjour à tous,

à mon tour de me lancer !

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je souhaite souhaiter bon montage et bon concours à tous les participants et remercier par avance le jury
Les modèles engagés sont très variés, on va se régaler

Pour ce thème “Les avions école”, j’ai choisi le Dalotel DM-165 “Viking”, un biplace de formation initiale certifié voltige conçu et fabriqué à un seul exemplaire fin des années 60 par un personnage atypique et passionné, Michel Dalotel.
L'échelle retenue sera le 1/48.

Ce montage sera peut être l’occasion (modestement) de faire sortir de l’oubli un avion apparemment méconnu dans le monde de la maquette statique (mes recherches sur le web sont restées veines). Il est revanche bien plus connu des aéromodélistes grâce à Hanno Prettner, un autrichien champion de voltige RC dans les années 70-80 qui a repéré cet appareil aux proportions quasi idéales. Sa victoire au Tournament of Champions (Las Vegas, USA) en 1978 avec une semi-maquette du DM-165 a propulsé le Dalotel sur le devant de la scène aéromodéliste internationale.




L’HOMME

Commençons les présentations par celui sans qui nous ne serions pas là : le concepteur-constructeur-pilote d’essais !

Michel Dalotel, né dans les années 30, se passionne très tôt pour les avions, réalise quelques maquettes dans sa jeunesse et réussit à s’offrir son premier vol à l’âge de 15 ans.
Côté formation, il suivra dès la sixième des cours de dessin industriel accompagnés de cours d’ajustage et tournage, ce qui le conduira à quinze ans à s’orienter vers un CAP de tourneur. Il obtiendra son diplôme à 17 ans puis sera embauché chez Hispano-Suiza comme tourneur.

Le hasard faisant bien les choses, il y a un aéroclub à la société Hispano (Pointoise/Cormeilles en Vexin), ce qui lui permet de se rapprocher des avions. Sa participation à l’entretien des avions de l’aéroclub lui permet en contrepartie de s’offrir des cours de pilotage. Il obtiendra son brevet de pilote privé (1er et 2nd degré) à 20 ans et demi.
Il en profitera pour commencer à s’initier à la voltige, sur Stampe.

Il effectuera son service militaire dans l’Armée de l’Air en tant que mécanicien de piste sur F-84G.

A son retour, il rentre chez Sud Aviation (qui possède aussi un aéroclub, à Saint Cyr) en tant que préparateur de fabrication. Il sera relâché cette fois-ci sur Tiger Moth et continuera son apprentissage de la voltige.

Il perçoit vite les limitations des machines d'entraînement biplans telles que Tiger Moth, le Stampe ou autre Bücker, dues à leur piètre finesse (synonyme de perte d’altitude importante au cours des figures) et mauvaises qualités de vol en vol inversé. Dans les années 50, d’autres machines plus performantes commencent à apparaître telles que le Pitts aux USA, l’Akromaster en Allemagne ou encore le Zlin dans les pays de l’Est.
Michel Dalotel ne se satisfait pas de ce constat, il entend participer activement au développement de la voltige aérienne en concevant un monoplan aile basse performant.
Et il se donne les moyens d’atteindre son objectif : en 1956, il quitte l’industrie aéronautique pour devenir représentant en machines outils, espérant ainsi nouer des contacts et trouver des partenaires industriels intéressés par son projet d’avion.
Représentant de commerce la journée en semaine, le weekend, il vole et le soir, il se met à la table à dessin pour concevoir son avion.
Il devient co-propriétaire d’un Stampe, vole sur l’aérodrome d’Etrepagny et perfectionne sa voltige.

Sa stratégie finit par payer quand il rencontre la société Poulet, sympathise avec un des fils. A ce stade, plus de 600 plans ont été dessinés. Il convainc le père Poulet du bien fondé de son projet et décroche la timbale : ce dernier lui propose de financer le projet et de l’embaucher en tant que chef de projet !
Fin 1964, un garage est aménagé pour la construction, les matériaux approvisionnés et la fabrication du premier prototype démarre en janvier 1965.
La première mise en croix a lieu en novembre 1965 mais la construction s’étalera finalement sur trois ans pour aboutir au premier vol en avril 1969 (sur le terrain de Meaux). Le DM-165 Viking est né (immat F-PPZE) !
Malgré quelques petits soucis techniques de jeunesse (aérofreins – on y reviendra – mal verrouillés, perte de régime moteur), le premier vol se déroule sans encombre. La campagne d’essais peut être entamée.



Michel Dalotel finalise la mise au point en voltige et, satisfait et confiant, commence à prendre des contacts notamment auprès des autorités, pour poursuivre le développement et la production du DM-165.




En 1971, pilote et prototype vont passer 4 mois au CEV d’Istres pour tests et évaluations de l’appareil. Pas moins de cinquante d’heures de vol révéleront un avion aux qualités de vol remarquables.
Le rapport du CEV précise ``Le DM-165 a été unanimement apprécié […]. Lorsque les limitations en facteur de charge seront modifiées, il s’avèrera un avion d’entraînement à la voltige, et même de compétition nationale.’'



Fort de ces recommandations et retours positifs, Michel Dalotel entame la suite de développements en vue d’obtenir le Certificat de Navigabilité, mais en 1972 les subventions espérées ne sont pas octroyées. Idem en 1973, la conjoncture se dégrade.
En 1974, la crise pétrolière met un coup d’arrêt définitif au projet de Michel Dalotel, qui ne peut que présenter en vol son unique prototype à divers meetings en France et Grande-Bretagne.

En 1978, il quitte finalement la société Poulet (sur laquelle pesait les investissements réalisés) pour devenir chef de bureau d’étude dans une société d’automatismes. Il perd contractuellement la propriété de l’avion qui reste chez la Sté Poulet mais garde celle du nom et des plans de l’avion.
M Dalotel finira sa carrière aéronautique de concepteur-constructeur-pilote d’essais ainsi et coulera ensuite une retraite paisible en région parisienne.
Michel DALOTEL est décédé le mardi 18 mai 2010 à Meaux.


LA MACHINE

Afin de répondre au renouvellement de la flotte d’appareils d’entraînement à la voltige dans les années 60-70, Michel Dalotel a conçu le DM-165, un appareil moderne dont les caractéristiques sont les suivantes :
- biplace en tandem,
- monoplan aile basse,
- train escamotable,
- pas de volets mais des aérofreins intrados-extrados à la manière des planeurs. Ces aérofreins seront condamnés suite au premier vol,
- moteur Continental IO 346 A de 165ch à injection associé à une hélice à pas fixe. Le moteur a été modifié par M Dalotel pour fonctionner sans problème d’alimentation en huile et carburant en vol inversé,
- capot en composite,




- Envergure : 8.4m
- Longueur : 6.96m
- Hauteur : 1.76m
- Surface portante : 12.3m2
- Masse à vide : 600Kg
- Masse maxi : 838Kg
- Charge alaire : 68 kg/m²
- Profil : NACA 23015-23009
- Corde emplanture 1.80m, 1.10m au saumon
- Calage de l’aile : 4° à l’emplanture, 2° de vrillage négatif au saumon.
- Dièdre : 3° (correspond à un extrados plat)
- Structure de l’aile bois, longeron caisson à semelles en spruce, revêtement travaillant en CTP de bouleau et d’okoumé, épaisseur dégressive de 3 à 1.5mm suivant l’envergure.
- Ailerons métalliques en alliage léger soudé.
- Empennage envergure : 2.90m
- Hauteur dérive : 1.42m
- Empennage et dérive en bois, coffré pour les parties fixes. Trim électrique sur la gouverne tribord.
- Fuselage en treillis de tubes d’acier 25CD soudé, entoilé.
- Hauteur au droit du cockpit : 1.05m, largeur : 0.73m
- Commandes rigides pour les ailerons et la profondeur, par câbles aller-retour pour la dérive.
- Roulette de queue type Scott synchronisée avec le volet de lacet.




Après le premier vol en janvier 1971 et la campagne d’essais menée la même année, la carrière du DM-165 s’arrếta prématurément.
En 1981, le prototype est vendu en Grande-Bretagne (immat G-BILA) et sera endommagé suite à un atterrissage de fortune dans un champ causé par une erreur de sélection de réservoir par le pilote (une aile est totalement détruite, le train plié et l’avion a capoté). L’appareil sera stocké à l’état d’épave à Bristol pendant 23 ans.
La rumeur veut que Jean-Salis, célèbre collectionneur basé à la Ferté-Alais, aurait tenté de racheter l’épave mais sans succès (quel dommage !).
Finalement, l’avion sera racheté par Ray Odorica, un passionné américain.
Le prototype arrivera en Idaho en 2006 pour être restauré par Ray. Il se séparera du projet après avoir reconstruit l’empennage et entamé la restauration de l’aile.
Le DM-165 ira ensuite au Canada dans les mains expertes de Jeff Seaborn qui depuis l’automne 2019, poursuit la restauration.




LA DOCUMENTATION

J’ai réussi à réunir la documentation suivante, sans laquelle, vu l’absence totale du DM-165 du monde de la maquette, tout montage serait impossible :

- MVM (Maquettes Volantes Magazine) No 19 de janvier-février 1997
- Aviation Magazine n° 552 du 31/12/70. Essais en vol
- description des premiers travaux de Ray Odorica dans le magazine EPOXYWORKS Number 29, Fall 2009 Resurrection of the Dalotel DM165
- le blog de la restauration du Dalotel par Jeff Seaborn : https://eaabuilderslog.org?s=jseaborn
- le dossier de construction de la réplique RC au 1/3 (2.80m d’envergure quand même !) https://rcm45.com/dalotel-dm165-lhistoire.html

Merci encore à eux    

La documentation complète de l’avion (plans, notices, etc) a été léguée par Michel Dalotel au musée d’Aviation d’Angers (https://www.musee-aviation-angers.fr/documentation).
Il va falloir que je programme une visite

Il faudra qe je fasse attention aux petites évolutions qui ont eu lieu durant la courte carrière du proto: aérofreins condamnés, arêtes de bord d'attaque supprimées, sorties de pots d'échappement déplacées des joues du capot vers le dessous de celui-ci, etc

LA BOITE LowLow Scale Model 

La boite proposée par l’artisan LLSM (LowLow Scale Model) est faite d'un carton robuste et est agrémentée d’un box-art relativement sobre.



A l’ouverture, on n’est pas surpris : c’est bien rempli, bien rangé, et le contenu promet de bien s’amuser.

En fouillant un peu, on trouve les grappes de pièces, finement moulées dans un joli plastique blanc. Il y aura juste un peu d’ébavurage à prévoir (on retrouve le côté short-run des productions confidentielles).



On trouve également une planche de photo-découpe avec laquelle on pourra s’amuser à détailler finement à la fois le cockpit, le train d’atterrissage et le compartiment moteur.



Vient ensuite la planche de décals, complète, qui permettra de reproduire les deux planches de bord, les immatriculations et les autres inscriptions qu’on trouve sur le fuselage. En revanche, pas de harnais, il faudra scratcher ces éléments pour les deux sièges.
A noter qu’il faudra prévoir de correctement détourer les motifs imprimés pour éviter tout malencontreux silvering.



Enfin, la notice, imprimée sur un joli papier, est claire et synthétique.




Deux pages supplémentaires nous donne des indications de couleurs et emplacement des décals.
A noter qu’aucune référence de peinture n’est fournie, laissant au monteur toute liberté de choix. On veillera à rester au plus proche de l’abondante doc couleur disponible sur le web notamment.





Au final, une joli boite à un tarif contenu pour un modèle qui sort des sentiers battus et qui promet des heures de bonheur maquettiste




demon7




Voilà, vous en savez à peu près autant que moi sur le DM-165.

Comme d’hab’, j’alimenterai en documentation au gré des trouvailles et besoin;)

Il ne me reste plus qu’à me retrousser les manches pour essayer de sortir de cette ‘’boite’’ quelque chose qui ressemblera de loin à un avion

Bravo Laurent, excellente revue de kit

Si éventuellement le besoin s'en fait sentir il existe les kits Ex Nihilo



Ainsi que la notice qui va bien



Allez, sans déc, très joli appareil qui donne envie de lui rendre un bel hommage
Bon courage pour ce qui me semble être ton premier scratch intégral ?

Amicalement
Mitch

bon, ben on aiguise nos regards pout ta création intégrale.