[AZ Model] 1/72 - Yokosuka D4Y2 Suisei 12 "Judy"

Je crois que cet avion est l'un de ceux qui m'ont poussé à m'intéresser à l'aviation japonaise. Je me souviens car je vous parle là d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, selon la formule habituelle dans le cercle très fermé des quadra nouvellement promus à la dizaine fatidique. Je me souviens, donc, d'une photo où l'on voit des Suisei survolant le mont Fuji. La photo est assez mauvaise et l'on ne distingue que peu de détails précis.



Je crois qu'il s'agissait de celle-ci.
Evidemment, l'avion a été déjà produit par des marques de maquettes mais lorsqu'AZ Model a sorti son interprétation de la machine très récemment, je n'ai pas résisté, malgré un stock conséquent qui frise l'implosion familiale a acquérir la boîte.



Le modèle semble bien né. De toute manière, après le Mirage, il me fallait quelque chose de simple et rapide à monter tant ma hargne était présente. Il me fallait plastiquer quelque chose et vite...
Et voilà qu'à peine commencer, je m'aperçois que je n'ai pas pris de photos dès le départ. Je rattrape la bévue et hop, je suis déjà à l'étape peinture...
Il faut dire que la maquette se monte très bien, que le niveau de détail intérieur est suffisant pour l'échelle. Comme au départ je voulais la monter verrière fermée...



Les ajustements sont corrects : ce n'est évidemment pas du Tamiya ou du Eduard mais quand on sort de chez Airfix et Heller, tout a une saveur douce.



J'ai ajouté quelques détails comme les durits de frein.



J'ai creusé les goulottes des mitrailleuses de nez pour y placer du coton tige étiré. Dans la catégorie creusement, j'ai également percé la prise d'air latérale, ainsi que les pipes d'échappement.





Pour ces dernières, j'ai procédé ainsi : je perce un trou au forêt puis j'"ovalise" le trou au cutter (c'est la partie la plus dangereuse, il faut procéder doucement sous peine de fusiller la pièce et de se couper profondément le doigt qui tient la dite pièce. c'est du vécu !!). Pour terminer je mets de la colle Tam bouchon vert dans les dits trous...



Les feux sont remplacés par de la grappe transparente mise en forme. Il y a les deux en bout d'aile et un tout au bout de la queue.





L'hélice est montée , elle est affinée, préparée pour la peinture. Les petites pièces comme les trappes de train les roues sont peintes sur les grappes pour plus de facilité.





Pour terminer, je monte la verrière mais là l'ajustement est très compliqué... Aussi, ni une, ni deux, je décide de découper les deux verrières coulissantes du pilote et de l'observateur, mitrailleur, bombardier. Malheureusement, étant assez épaisses, je ne puis les utiliser ainsi. Tant pis, je les thermoforme. je masque l'ensemble après avoir payer un bain à cette petite bande de joyeux drilles. Les éléments fixes sont collés et mastiqués, assez mal, je l'avoue, l'endroit et la matière n'est pas simple à gérer.
Je mets du mouchoir dans les espaces vides pour ne pas gâcher la peinture du cockpit.



Il ne me reste plus qu'à passer de la laine d'acier n°000, ma fidèle laine d'acier, sur les gravures que j'ai du refaire après mes différents ponçages puis de nettoyer la maquette pour débuter la peinture.
Je n'en reviens toujours pas : une semaine et demi pour en arriver là...
Je vous laisse et je retourne ripailler.
Philippe

Tu t'es bien remis sur les rails, il est sympa comme tout :thumleft:

Un splendide avion,
Et ton montage commence super bien! Vivement la suite!

En attendant la suite, je vous propose un petit historique vraiment très petit, résultat des quelques lectures que j'ai pu trouver sur le net concernant l'avion. J'aurai pu détailler plus mais le plaisir parfois de découvrir au travers de ces lectures les batailles épiques qu'ils ont pu livrer sera plus important pour vous que si je l'avais fait de manière médiocre.

Kugisho D4Y « Judy »

Le Japon avait, selon une méthode éprouvée depuis la fin de la première guerre mondiale, acheté deux appareils allemands Heinkel He-118 pour évaluation. Bien que ce dernier n’eût pas en Allemagne la carrière escomptée (le Junkers Ju-87 lui fut préféré), les japonais développèrent un avion qui lui ressemblait sur de nombreux points, à commencer par le moteur en ligne dérivé du Daimler Benz DB-601 (Aichi Atsuta de 1 200 ch).
Le D4Y était un monomoteur monoplan à ailes basses entièrement en métal, équipé d'un train escamotable et d'aérofreins montés sur les ailes.



Le pilote et le navigateur/radio/mitrailleur prenaient place dans un cockpit recouvert d’une longue verrière assurant une visibilité optimale. Son fuselage profilé et mince lui permettait d'atteindre de grandes vitesses en vol horizontal et en piqué, tandis que sa faible charge alaire lui assurait une excellente manœuvrabilité, bien supérieure à celle des autres bombardiers en piqué tel que le SB2C Helldiver.



Conformément à la doctrine de la Marine Impériale Japonaise concernant la conception de ses avions, le D4Y n'était équipé ni de réservoirs auto-obstruant, ni de blindage. En conséquence, le D4Y était extrêmement vulnérable et avait tendance à prendre feu.
Le D4Y pouvait emporter une bombe de 500 kg ou deux bombes de 250 kg en soute interne et seulement 30 kg de bombes sous les ailes. L'appareil était armé de deux mitrailleuses de 7,7 mm installées sur le capot moteur et une mitrailleuse de 7,92 mm dans le cockpit arrière qui fut remplacée plus tard par une 13 mm.
Le premier prototype du D4Y vola pour la première fois en décembre 1940. De nombreux problèmes, liés notamment à des faiblesses structurelles, retardèrent sa mise en service. Ce ne sont que deux exemplaires qui sont embarqués sur le Soryu qui part pour Midway et destinés à la reconnaissance.



La perte des grands porte-avions de classe Akagi entraîna de nouvelles modifications du nouveau bombardier pour qu’il puisse être embarqué sur de plus petits porte-avions avec, par exemple, des systèmes d’aide au catapultage. Au bout du compte, la plupart des avions servirent à terre…
D’autres soucis survinrent quant à la maintenance même des moteurs en ligne (fragilité, difficulté d’approvisionnement, complexité, etc.). Aussi, une demande pressante fut faite pour qu’il soit équipé d’un moteur en étoile comme il était de règle sur la plupart des avions de la Marine et de l’Armée, excepté, bien entendu du Hien. Une nouvelle variante apparut, équipée avec un moteur à 14 cylindres Mitsubishi MK8P Kinsei 62 et désignée D4Y3.
Cette version vit l’accroissement du plafond maximal qu’elle atteignait plus rapidement mais l’augmentation de la consommation qui en résultait, diminua le rayon d’action. La vitesse de croisière et la vision du pilote était également réduite par ce volumineux moteur... Cependant, la maintenance s’en trouvait facilitée et la disponibilité des appareils n’en fut que bien meilleure.
Les nombreuses versions du bombardier jusqu’au D4Y5 montrent les potentialités de l’avion et les nombreuses hésitations des autorités sur la conduite à tenir devant les revers des différentes Campagnes du Pacifique.
Sa vitesse lui valut le nom de « Suiseï », la comète, tandis que les alliés lui donnèrent le nom de « Judy ». Bien que plus rapide que le Grumman F4F, le D4Y connut le combat au moment même où le F6F, bien plus rapide entrait en service. Si l’on ajoute à cela, les propensions du Suiseï à s’enflammer dès les premiers impacts (le choix de délester les avions de tout blindage et de tous dispositifs anti-incendie comme les réservoirs auto-obturants comme s’était l’habitude alors dans le camp japonais y sont certainement pour quelque chose), explique que dans des batailles comme celle du « grand tir aux pigeons des Mariannes » provoqua des pertes considérables. Est-ce pour cela que le terme « Judy » fut et reste utilisé par les pilotes de chasse moderne lorsqu’ils acquièrent un objectif au radar ou au collimateur ?
Au final, 2038 D4Y furent produits dont un grand nombre finirent dans des missions sans retour.



Cette image impressionnante et très connue nous plonge au cœur même de l'enfer que ces hommes ont vécu.
Parmi les lectures que l'on peut faire, il y a ce manga japonais qui paraît en ce moment en France, "Zéro pour l'éternité". Evidemment, ce n'est sans doute pas de la grande littérature mais j'ai pu y apprendre la manière dont avait été vécu, après guerre, le traumatisme de la guerre et la volonté des jeunes générations pour découvrir cette histoire qui leur a été cachée.
Bonne lecture.
Philippe

Sympa ce montage et surtout très instructif.
On te lit avec toujours autant de plaisir et en plus c'est beau à voir !

Excellent, tout cet affinage sur ce modèle.
Vivement la suite Philippe.

Bonjour,
Suite des réjouissances.
Les hinomaru.
J'avais passé une couche de blanc, puis de jaune parce que le blanc et le rouge, bin, ça fait du rose...mais cela, tout le monde le sait.
J'ai "aérographé" du rouge, un rouge basique, normal, quoi...
Sur les lignes de structure, j'y suis allé avec un rouge sombre tirant sur le roux. Au centre des panneaux, j'ai mis du orange, puis du jaune et enfin, le rouge de base très dilué. Voilà où j'en suis pour ceux ci.
Les échappements et l'hélice ont reçu une base de terre sombre. Je les ai attaqué ensuite à l'huile par petites touches marron, jaune, rouge et noir, lisses avec une brosse plate. Ma foi, le résultat est satisfaisant.
A vous de juger.











La suite pour les meat balls prochainement...
Philippe

c'est du beau boulot je connais pas l'avion mais la couleur des échappements me parait bizarre,trop rouge,

Ah ? Ils ne sont pas en bois ?
C'est rectifié.
Philippe

Bravo Dakota c'est top, vivement la suite.
A+ Philippe.

Dakota 22 a écrit:Ah ? Ils ne sont pas en bois ?

Si fait, mais c'était du chêne, donc pas la bonne couleur
Joli travail, et vivement la peinture !

Ah, d'accord...
J'ai même assombri l'hélice (ça m'a fendu le cœur, j'aimais bien son rendu...) sur les conseils avisés en la matière de Monsieur Jean.
Pour les hinomaru, j'ai tenté quelque chose à la manière d'Olivier Soulleys (pour se faire une idée, il suffit de regarder le wing Master qui correspond...
Bonne soirée.
Philippe

Tu pourrais nous le raconter, c'est toujours intéressant ! Des fois qu'un jour je me mette aux bols de riz ...

Ca va venir, no te inquietas...(je suis un hispanophile averti...)
Philippe

Salut mon Philou !!

Quelle rapidesse !! Toujours un travail de ouf sur la peinture. J'avoue être dépourvu de cette patience...

Bonne suite, l'ami !!

Allons, mon bon Olivier, ta patience n'est pas à mettre si rapidement au rancard...Pour la rapidesse, je le pense aussi, en ce moment, j'en ai besoin, il faut que cela change souvent. D'ailleurs, comme les huiles sont longues à sécher, j'ai attaqué le P-39 RS Models. Autant dire que le Bristol qui, au contraire, demande patience et longueur de temps, me vaudrait bien de la force et de la rage...
Bon, c'est comme ça. La première fois, j'avais laissé le même Bristol presqu'une année avant de le reprendre. Donc...

Suivant les conseils de Tiger64 et de Mlasouris, d'ailleurs plus de Tiger que de M qui n'y connais rien en essence de bois( ) ainsi que sur les conseils avisés de Monsieur Jean, j'ai, donc, revu au plus sombre mon hélice. Adieu, donc, les jolies nuances. Itou pour les échappements.
Du coup, je me suis vengé sur les roues !! J'avoue...



Je vous mets l'ancienne version pour bien faire la différence et la seconde :







De la même manière, les échappements en "bois" et la nouvelle version...



Et, pour terminer, les roues sales...Vous me direz qu'à un "t" près, on a échappé au désastre et la bonne tenue...
Je sais, justement, j'aime bien...



Tiens, faudra que je me fasse les ongles...



Voilà pour cette semaine.
Mince, j'ai oublié les hinomaru. ce sera pour la prochaine fois.
Je vous entends, si, si, pas grand chose cette semaine...
J'attends justement que les huiles sèchent. Du coup, en attendant, j'ai pris le P-39 RS...
Et comme le disait Cendrillon, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...
Pardon, je me suis trompé de registre...
En fait, il faut juste faire attention à ne pas mélanger les pièces. Sinon, effectivement, Houston, on aurait un problème...
J'arrête là...Il vaut mieux.
Philippe, amer indien.

La couleur de l'hélice me parais plus conforme :thumleft:
Vivement la suite

Note que tu aurais pu conserver la version marine, qui elle avait des échappements et une hélice en noyer rouge, là la couleur aurait été impeccable ; mais les perfectionnistes c'est comme ça , on ne se refait pas
Blague à part, il est extra ton tagazou, je languis de le voir peint

Et bien, voilà, te voilà en partie exaucé !!
Deux jours de peinture pratiquement ininterrompue !!
Juste la finale de rugby, hier, c'est dire...Je n'ai même pas regardé l'Eurovision ou the voice...
J'ai commencé par peindre l'intrados comme d'habitude...
Le gris IJN de chez Gunze est tellement peu couvrant qu'en cours de route, j'ai tout arrêté, pris du blanc et suis revenu ensuite sur le gris avec un poil de jaune dedans. Et quand je dis un poil, c'est vraiment un petit poil...
Bref, ce matin, je masque cet intrados et c'est parti pour le vert du dessus. Je pars sur un vert normal. J'y met du blanc et je fais les panneaux en évitant la régularité, as usual aussi. A ce dernier vert, j'ajoute du jaune et hop, sur les bordures des dits panneaux. Pour finir, je repasse un voile du vert d'origine.
Ca, c'est ce que je fais d'habitude...
Je prends un vert IJN qui est légèrement plus sombre que le normal que j'ai utilisé. Pour forcer la dose, j'ajoute une goutte de noir. Je prends mon "scotchbrite" et je pulvérise au travers et de manière aléatoire. Enfin, je termine avec ce vert IJN, sans ajout, bien dilué (50/50), pareil au travers de mon filtre.
Maintenant, je laisse sécher en regardant vos commentaires.
Ah, bin, oui, les photos...Pour un peu, j'oubliais de les mettre.

















Philippe

Je n'ai pas résisté...J'ai ôté les masques des hinomarus de l'extrados...





Hummmm, j'aime...
C'est déjà ça...
Philippe

Sublime
Et quand on pense que c'est du 1:72!!! Bravo,magnifique peinture!

Belle peinture Dakota, ton "petit" bombardier est réussi!