[Eduard] 1/48 - Grumman F4F-4 Wildcat

Bonjour à tous !

Je pars demain pour un mois de vacances en Nouvelle-Zélande, ce premier épisode va donc être bref mais intense... Point de plastique pour l’instant, je vais vous laisser de quoi lire pour vous occuper un peu en attendant mon retour !

Vu que j’ai déjà du mal à finir un concours dans les temps et que je me donne un handicap d’un mois, pas d’exploit à attendre de ma part : je participe juste pour le plaisir avec une boite qui ne me posera aucuns autres problèmes que ceux que je créerai moi-même, le F4F-4 Eduard au 1/48°.


Le F4F Eduard au 1/48° a été passé en revue par tout-ce-qui-colle-du-plastique-et-fait-autorité-dans-le-domaine et l’avis unanime est qu’elle fait oublier tout ce qui l’a précédé.

L’ouverture de la boite confirme ce sentiment…mais ce n’est pas en l’état le kit définitif du F4F-4 : les ailes de cette version se replient, pas celle du kit. Mais j’ai cru voir qu’Eduard se faisait un plaisir moyennant un léger supplément équivalent au ¾ du prix du kit de vous fournir des pièces en résine pour régler ce problème. Faut que tout le monde vive ma pauv’ dame…

Pour ce qui me concerne, le repliage des ailes est hors sujet pour les raisons que je vous exposerai bientôt, donc on va faire des économies !

Vu le nombre d’article récents consacrés aux Wildcat Eduard ou Arma-Hobby, vous devez être gavés de l’historique de cet avion. Mais le règlement du concours prévoit qu’on présente, alors je vais présenter sans pousser trop loin la recopie de Wikipedia.

Le F4F Wildcat perdit deux fois la compétition ouverte en 1935 par l’US Navy pour se doter d’un chasseur moderne face au fameux Brewster F2A Buffalo (fameux pour avoir servi de cible volante aux japonais, pas pour ses performances)…et finit par être produit à 7 860 exemplaires et utilisé en première ligne du premier au dernier jour du conflit. Ce qui n'est pas si mal, il faut bien l'avouer.

Premier jour du conflit pour les américain s’entend, les exemplaires utilisés par les britanniques à partir de la mi-40 ayant manqué le début du match et l’Armée de l’Air française ayant déclaré forfait avant de recevoir ses avions.

Grumman modifia 2 fois son prototype pour aboutir à une version qui finit par convaincre l’US Navy de son intérêt et arriva à ses fins avec le modèle F4F-3. Avant ça, les français avaient passé commande à Grumman de F4F…qui furent finalement livrés à nos amis anglais comme un certain nombre d’autres emplettes faites outre-Atlantique en 1939, le client initial ayant subi un changement d’actionnaire le contraignant à réévaluer sa politique d’achat de matériel étranger…

On notera que les anglais n’aimaient visiblement pas l’idée de voler aux commandes d’un chat sauvage puisqu’ils rebaptisèrent le Wildcat en Martlet qui est le petit nom local de la femelle du merle…
"Je suis pilote de merlette", ça sonne moyen dans une conversation. Mais les anglais se couvrirent de gloire aux commandes de Harpies (traduction approximative de Spitfire), ce qui prouve bien qu’ils ne sont pas obnubilés par les noms de leurs avions.

Le F4F-3 était donc l’épine dorsale de la chasse embarquée US pendant tout le premier semestre de l’année 42 et, malgré ses performances largement inférieures au Zéro dans la plupart des domaines, il fit face avec des résultats somme toute très satisfaisants.

Il fut rapidement remplacé par la version F4F-4, la première à être dotée d’ailes repliables et de 2 mitrailleuses calibre .50 supplémentaires à la demande des pilotes qui trouvaient que 4 pétoires, c’était un peu juste. Du coup, on leur rajouta deux sulfateuses supplémentaires, mais avec nettement moins de munitions pour compenser leur masse et la place qu’elles prenaient. Avec un argument imparable : un bon chasseur ne tire qu’un coup, il ne pilonne pas comme un furieux (phrase à ne pas utiliser dans un autre contexte sous peine de quolibets assurés).

Le génial système de repliage des ailes inventé par Grumman – que l’US Navy avait refusé de financer lors du développement initial - permettait d’accroitre spectaculairement le nombre de F4F-4 stockables sur un porte-avion et d’en mettre 2 sur un ascenseur.

Ces caractéristiques ne furent pas pour rien dans la carrière du Wildcat. Quand Grumman cessa sa production au profit de son successeur le F6F Hellcat, General Motors continua à sortir jusqu’à la fin du conflit des Wildcats sous les appellations FM1 puis FM2 (avec des moteurs gonflés, ce qui n’était pas du luxe pour espérer ne pas faire rire les foules en 1944).

Car le Wildcat, moins grand et moins rapide que son successeur, était le meilleur choix pour doter les porte-avions d’escorte (CVE) aux dimensions et aux performances réduites par rapport aux grands porte-avions d’escadre, mais bien suffisants pour appuyer en grand nombre les flottes d’invasion. Il décollait et se posait plus court (ou avec moins de vent créé par la vitesse du bateau si vous préférez) et prenait moins de place.

Et si le Wildcat, même en version FM2, aurait été bien en peine de rivaliser avec les dernières productions japonaises en 1944/45, il suffisait pour chasser le kamikaze, principal adversaire rencontré à partir de la mi-44.

Il y a des chasseurs qui sont beaux, des chasseurs qui sont impressionnants, des chasseurs qui sont des monstres de vitesse, d’autres des champions de l’agilité. Et le Wildcat ?

Ben…honnêtement, avec ses ailes rectangulaires, sont train d’atterrissage massif et son allure de nabot rondouillard, le F4F fait plus penser à une barrique de pinard dotée d’un moteur qu’à un engin racé fait pour l’acrobatie aérienne.
Comparé au A6M2 japonais, ses performances font presque pitié. Mais le F4F est solide, rustique, bien protégé et solidement armé, en tout cas bien suffisamment pour des avions japonais qui ont la fâcheuse tendance à s’enflammer au premier impact de balle incendiaire.

Si la vitesse ascensionnelle du F4F est notoirement mauvaise, son moteur Pratt&Whitney 1830 reste performant en altitude contrairement à l’Allison du P39/P400, seul chasseur moderne alors disponible dans le Pacifique côté USAAF en dehors du P40. Et en piqué, le F4F laisse sur place le svelte Zero.

Quant à l’endurance du F4F, il n’y a qu’à lire le récit qu’en fait Saburo Sakaï dans ses mémoires pour comprendre. Juste avant de frôler la mort pour avoir confondu des Avengers avec des Wildcats, Sakaï avait transformé en épave volante un F4F…qui s’obstina néanmoins à continuer à voler jusqu’à ce que son pilote l’évacue.

Les pilotes américains comprirent très vite que toute espèce de combat tournoyant contre des Zero conduisait sans coup férir au cimetière des pilotes, mais qu’affronter un Zero dans le plan vertical dans une logique de hit and run s’avérait efficace et ce d’autant que, comme je l’ai dit, une malheureuse cartouche de 12,7 mm pouvait suffire à transformer un fier samouraï en briquet volant.

Ajoutées à la tactique dite « Thatch weave » (la navette – de métier à tisser – de Thatch – nom du chef d’unité de l’USN qui l’introduisit), qui consiste pour les patrouilles de 2 avions à se croiser à intervalles réguliers pour améliorer l’espace couvert et rendre plus difficiles les attaques dans le secteur arrière, les qualités du Wildcat et de ses pilotes en firent les héros de la Mer de Corail et de Midway. Mais, comme nous l’allons voir, pas seulement.

Bon, maintenant qu’on a parlé de l’avion, on va parler de sa décoration. Vu sa longevité, le Wildcat a connu à peu près toutes les robes portées par les avions de l’USN pendant le conflit plus les jolis camouflages de la Royal Navy dans sa version Martlet. La boite Eduard propose 6 décorations dont une concerne un avion ayant chassé le français vichyste lors de l’opération Torch. Mais je ne vais pas choisir les immenses étoiles cerclées de jaune de cette décoration, je vais réaliser volontairement un Wildcat « anonyme » parce que je veux rendre hommage aux F4F-4 basés sur Guadalcanal fin 42.


Ce sera tout pour aujourd’hui, rendez-vous dans un mois pour la suite…si Dieu, les contrôleurs aériens, les inondations et les tremblements de Terre le veulent bien !

Tom91 a écrit:
Il y a des chasseurs qui sont beaux, des chasseurs qui sont impressionnants, des chasseurs qui sont des monstres de vitesse, d’autres des champions de l’agilité.

Ah ça ... y'a le bon chasseur, et le mauvais chasseur ... tu vois le mauvais chasseur il croise un Zéro, il tire . bon.

Désolé , fallait la faire. Comme ça t'es débarassé. Bonne vacances !!