Scratch: 1/16 - Morane-Saulnier MS.475 Vanneau (bois massif sculpté) : début de connexion des flancs de l'habitacle

Bonsoir tout le monde

Si l’histoire de l’appareil que je vais représenter a commencé il y a bien plus longtemps je vais vous raconter ce soir l’histoire du début de sa représentation.

Le samedi 18 janvier 2020 je suis allé à l’Aéroclub des Ailes Basques sur l’aéroport de Biarritz pour y rencontrer son président et lui présenter mon Stampe S.V.4 c juste terminé. Il a apprécié !
Ce n’est pas un hasard, il se trouve que ce président est Réginald Jouhaud éminent spécialiste du Stampe sur lequel il a écrit des ouvrages de référence et il a eu le privilège de rencontrer Monsieur Jean Stampe en personne.



Lors de cette rencontre nous avons énormément discuté de choses et autres mais aussi…d’avions.
Au détour d’une conversation il m’a demandé quels étaient mes premiers souvenirs liés à l’aviation.
J’ai alors évoqué mes premiers jouets et la passion que j’avais depuis tout petit pour les machines volantes et roulantes. Je lui ai parlé de l’avion de Michel Détroyat qui survolait ma (modeste) maison natale de temps en temps car la (riche) maison de la famille Détroyat était proche de la mienne et il ne manquait pas de faire un petit coucou aérien lors de ses venues. J’ai eu la chance d’assister à un meeting ou Doret et lui-même se défiaient amicalement.
Sachant qu’il était l’historien de l’aérodrome de Biarritz je lui ai demandé de m’éclairer sur le pourquoi du comment de son bombardement en mars 1944 par les Américains. L’opinion générale était que cette opération inutile avait tué 117 civils français suite à une erreur de largage en pleine ville de Biarritz. En fait, bien que loin du futur front de débarquement, cet aérodrome et ceux de Pau Tarbes ou Toulouse précisément à cause de cet éloignement servaient en toute impunité de bases d’entrainement pour des centaines et des centaines de pilotes allemands et leur destruction était donc un objectif stratégique. En fait le but était de rendre les pistes inutilisables en les arrosant de bombes à fragmentation. Missions réussies.
Réginald m’a communiqué l’intégralité de cette mission simultanée à laquelle a pris part, sur Pau, James Stewart.
Archi documenté et passionnant.

Mais après cette digression, notre sujet du jour.
Depuis 1955 j’avais dans ma mémoire le souvenir d’un accident d’avion militaire survenu tout près de chez moi. Je lui raconte alors mon histoire.

Nous venions tout juste de terminer le repas de midi lorsque j’entends la sirène d’une voiture de pompiers qui s’approche. Les pompiers dans mon quartier ! Une aubaine pour un gamin de 8 ans et demi à une époque où les distractions étaient rares. J’avais le souvenir du superbe et rutilant camion échelle Delahaye qui était venu l’année précédente éteindre un feu de cheminée chez mon voisin. Je me précipite dehors et, grosse surprise, le conducteur de la Delahaye s’arrête dans ma rue et me demande : c’est par là la route de la ferme du Basté (il n’y avait aucun nom de rue dans ma commune, seulement des noms de maisons). Je réponds : oui, il y a le feu ? et lui : non, c’est un avion qui est tombé !
UN AVION QUI EST TOMBÉ ! Tout près de chez moi et nous n’avions rien entendu !
Le temps de me chausser, de dire à la famille où j’allais et pas question de m’en empêcher, et je cavale vers la ferme, où j’allais quasiment tous les jours acheter les œufs et le lait, de toute la vitesse de mes petites jambes en gueulant à la (rare à l’époque) cantonade : c’est un avion ! c’est un avion qui est tombé !
J’arrive essoufflé sur les lieux, environ 600 mètres de chez moi, premier et quasiment unique par la suite, civil sur place.
Les pompiers me stoppent vite. Arrête petit, ne va pas plus loin, le copilote est mort et le pilote est gravement blessé. A une cinquantaine de mètres se trouvait un avion militaire tout alu coupé en deux et replié sur lui-même, sans aucune trace d’incendie, à l’orée du bosquet de pommiers en limite d’une grande prairie.
Je suis retourné les jours suivants, après l’école, pour voir le démontage sur place de l’appareil ce coup-ci les mécaniciens me laissaient approcher et j’étais fasciné. Par contre, le dernier jour, quand le dernier camion est repassé devant chez moi avec les ultimes morceaux dans la benne j’avais été choqué car les mécanos avaient placé sur la dérive un bouquet, comme sur une charpente de maison terminée, pour fêter ça et partaient en rigolant, alors qu’il y avait eu un mort ! Il faut dire que l’époque était plus sauvage. Quoique !

Voilà, dis-je à Réginald. J’ai toujours gardé ça en mémoire. Depuis ma retraite et que je me suis rangé des voitures pour retourner, en maquettes, aux avions mon autre passion d’enfance, j’ai effectué des recherches internet sur ce crash et je n’ai rien trouvé. Je suis cependant sûr d’une chose. Cet avion était un biplace en tandem et je revois encore dans mon esprit l’inscription Morane Saulnier sur la dérive. Selon moi ce ne peut être qu’un Vanneau. Mais lequel ?
Il me répond alors avec un grand sourire : Michel, j’ai ce qu’il te faut. J’ai l’info dans mon histoire de l’aérodrome de Parme. A l’époque c’était le nom du lieu. Biarritz- Parme.
Je t’envoie ça par mail dès ce soir.

On se quitte alors en se promettant de se revoir vite….et quelques jours après c’est le confinement.
Mais la messagerie marche il suffit d’attendre que ça arrive.

ET …..suspense, enfin presque, vous connaissez déjà la réponse, on va attendre l’arrivée au prochain épisode, en faisant comme si.

Mitch

Bonsoir mon cher Mitch,

Très pris en ce moment avec le montage de mon Broussard dans le cadre du concours Fighters, je passe assez régulièrement mais sans trop poster.
Il ne reste que 15 petits jours, après cela ira mieux.

Mais là tu ouvres le post de ce nouveau montage avec une belle photo de toi en compagnie de mon ami Réginald.  

Tu sais sans doute que nous nous connaissons bien, d'ailleurs sans nous être jamais rencontrés, mais Réginald est un membre imminent de la revue "Le Trait d'Union" que j'ai l'honneur de présider. Il est un des fidèles anciens qui nous a signé nombre d'articles souvent fort joliment illustrés par quelques dessins dont il a le secret.

En tout cas si tu as l'occasion , tu peux le saluer pour moi, et je peux t'assurer que je vais suivre avec intérêt le montage de ton Vanneau.

Et pour finir, j'attends avec impatience la fin de ta belle page d'histoire, mais je sais être patient...


Régis

Hello Mitch, je suis aussi impatient de découvrir la suite de l’histoire qui gamin t’a logiquement tant impressionné… Merci de la partager avec nous !
Quant à Reginald Jouhaud, j’ai usé mes doigts en tournant les pages du fascicule Ouest France sur le Stampe. Inconsciemment, j’imaginais l’auteur Belge…raté!
Bonne suite
JeF

salut Mitch, un Vanneau , très beau sujet , je m'installe , l'histoire commence bien

Ah, oui, chic ça commence. Tu racontes bien Mitch, on s'y croirait. C'est super de prendre le temps de raconter, de détailler, tu as de vrai talents d'écriture en plus de la menuiserie

Vivement la suite !

Très beau bout d'histoire l'ami, même si triste d'avoir perdu un pilote dans ce crash

Tu pense bien que je m'installe pour suivre ton montage

Salut Mitch,

Faute de temps, j'essaie de me discipliner en limitant les sujets que je vais visiter. Mais là, même si méthode et échelle sont très loin de mes critères, un Vanneau est trop rare pour que je le laisse passer !
Merci de cette mise en bouche, à la conclusion logique : LA SUITE !!!!!!!!

Bonsoir tout le monde

Merci les amis pour vos premiers et encourageants commentaires et votre intérêt pour l'appareil, je craignais un peu avec des souvenirs si personnels
@ Régis : je ne manquerai pas de passer ton bonjour à Réginald mais il ne reviendra en Métropole qu'en juillet, j'espère qu'il viendra me rendre visite à l'expo de Saint Palais (au Pays Basque, pas sur mer) début septembre
@ Yan : au final les 2 pilotes sont décédés, lire le deuxième épisode
@ JeF : Réginald est de Biarritz et moi de Bayonne, ce qui ne nous rend néanmoins pas du tout rivaux

En piste pour le 2ème épisode

Le soir-même Réginald me fait passer les infos, texte



Et photos





Pétard !!!!! 65 ans après j’avais sous les yeux exactement ce qui était resté imprimé dans mon cerveau.

Alors dès ce soir-là j’ai décidé qu’avant de canner ou d’être invalide des doigts ou du cerveau il FALLAIT que je le construise. Et maintenant, c’est le moment, les engagements sur mes précédents modèles sont terminés et surtout j’ai la doc qui va bien.

Mais pour exorciser tout à fait ce vieux fantasme je vais vous en dire plus sur la façon dont je pense que se sont passé les choses, je dois probablement être le dernier témoin oculaire vivant.

Auparavant je signale (par e-mail) une chose à Réginald : je suis quasiment sûr que cet après-midi là je n’avais pas école, or si l’accident a eu lieu le lundi 25 ce ne peut être que celui de Pentecôte. Alors, une des bonnes choses du net étant que l’on peut trouver quel jour était Pentecôte en 1955, la réponse est 28 mai !
Alors 2 solutions, soit mes souvenirs sont foireux, soit il s’est trompé d’année. Mais ça ne marche pas non plus pour les années avoisinantes. Après vérification il me confirme que l’accident a bien eu lieu le 25 mai mais que c’était un jeudi. Ça m’arrangeait, ma mémoire n’était pas défaillante, le jeudi d’alors était le mercredi de maintenant ! Finalement la réunion avait eu lieu du lundi au mercredi, au lieu de vendredi à dimanche comme indiqué et ce qui expliquait à Réginald pourquoi il n’y avait pas assisté : il était à l’école.

Donc, mon interprétation des faits
En l’absence de toute information, mais au vu des traces et débris laissés sur le sol et de la position finale de l’appareil j’avais pensé dans ma petite tête (déjà grosse) que l’avion venait « de Paris » et, comme il n’y avait eu aucun bruit, qu’il était en panne d’essence avant d’essayer de se poser à Biarritz
En fait il venait donc de décoller de Biarritz et l’absence de bruit de moteur provenait de sa panne, Réginald m’a dit que c’était un serrage.

Sur la capture d’écran suivante j’ai tracé la trajectoire probable de l’appareil.
La piste est orientée exactement est ouest. Lorsqu’il n’y a pas de vent d’ouest, ou très faible, les décollages se font vers l’est pour ne pas survoler inutilement (si ce n’est le plaisir des yeux) Biarritz en rase mottes. C’était le cas ce jour-là.



Pour vous donner une idée de l’échelle, la distance à vol d’oiseau entre le bout de piste et ma maison natale à Saint Pierre d’Irube, que j’ai habitée jusqu’n fin 1955, est de 4.2kms. Pour votre culture générale j’ai noté les points importants : le stade Jean Dauger, la salle d’expos maquettes et la maison de famille, achevée de construire en 1956, à 500 mètres de la maison natale mais située sur la commune de Bayonne

Sur la vue suivante en plan plus rapproché voici le scénario plus que probable, fin de la trajectoire en rouge



L’appareil est arrivé en vol plané probablement sans assistance hydraulique vu le serrage du moteur.
Le pilote a dû décider d’essayer de se poser et non de sauter en parachute et abandonner l’avion car il se trouvait au dessus du village (900 habitants à l’époque, plus de 5000 à l’heure actuelle, la commune attenante de Bayonne n’étant pas extensible)

Il a sans doute repéré la prairie de la ferme du Basté (ancien emplacement cercle violet, ma maison natale cercle blanc). Toute la section, actuellement habitée, délimitée par le trait vert était une zone agricole prairies et maraîchage Malheureusement son approche a été gênée par les chênes centenaires de la Villa Quiéta (cercle jaune) puis par la rangée de hauts platanes de l’autre côté de la route près de mon école (cercle orange). Ces obstacles ont raccourci sa longueur de terrain disponible. Car le centre du bourg est construit sur une espèce de plateau d’une cinquantaine de mètres de haut au confluent de l’Adour au nord et la Nive au sud, tombant assez abruptement vers leurs vallées. Le pilote a donc réussi à poser l’avion mais l’espace restant était trop réduit pour s’arrêter avant le verger de pommiers plantés en début de descente de la prairie avant l’à-pic de 40 mètres immédiatement après. Il s’est donc littéralement coupé en deux derrière l’habitacle et replié sur lui-même. Le poste du pilote est affreusement comprimé par le moteur.

Reprise de la photo du crash.




Pour la petite histoire dans le cimetière du village, cerclé en bleu sur le croquis, où se trouve le caveau de ma famille se trouvent également les tombes de l’aviateur Michel Détroyat (1956) et de son cousin Robert Détroyat, Compagnon de la Libération (1941)

Puisqu’on parle de tristes nouvelles, par rapport à ce que m’avaient dit les pompiers c’est le pilote, le Lieutenant-Colonel Genest qui est décédé dans le crash et le passager le Sergent-Chef Derobien, très gravement blessé, qui est décédé peu après à l’hôpital de Bayonne, informations données par Réginald.

Voilà, vous savez maintenant pourquoi j’avais un vieux compte à régler avec ce persistant souvenir d’enfance et je vais m’efforcer de rendre hommage à ces courageux aviateurs qui ont choisi leur destin en ne quittant pas leur appareil, sauvant ainsi probablement des vies de terriens ordinaires (et peut-être la mienne) en réalisant le MS 475 n° 328 du CER 301, basé à Villacoublay, aussi fidèlement que possible.

A très bientôt pour vous montrer le début, je dis bien montrer, car j’ai déjà indiqué sur la « revue de kit » à ma façon, que j’avais entamé une ébauche il y a un moment pour vérifier la faisabilité de points cruciaux avant de me lancer aveuglément dans l’aventure

Pour mémoire la « revue de kit façon Mitch « : url=https://fighters.forumactif.com/t104843-revue-de-kit-facon-ex-nihilo-morane-saulnier-ms-475-vanneau-au-1-16-en-bois-massif-sculpte]https://fighters.forumactif.com/t104843-revue-de-kit-facon-ex-nihilo-morane-saulnier-ms-475-vanneau-au-1-16-en-bois-massif-sculpte[/url]

Et l’historique des Vanneaux et de leur emploi seront faits lors du sujet d’exposition en vitrine….dans un certain temps, disons un temps « Mitchien »

Amicalement
Mitch

Bonsoir !

Merci pour ce pan d'histoire émouvant.

C'est passionnant et la suite promet de l'être tout autant !

waroff a écrit:


Sur la vue suivante en plan plus rapproché voici le scénario plus que probable, fin de la trajectoire en rouge
Si la panne moteur a lieu lors de la montée initiale qui suit le décollage, la consigne formelle donnée aux pilotes est de se poser droit devant(école de chasse 1950)
avec une légère altération de direction pour éviter d'éventuels obstacles
on ne saura pas si le malheureux pilote aura tenté de rejoindre la piste en effectuant un demi tour et que son avion ait décroché lors du virage
à basse vitesse et fort facteur de charge.
(il y a très peu  de survivant lors de ces tentatives de demi tour dans des cas de panne au décollage)

L’appareil est arrivé en vol plané probablement sans assistance hydraulique vu le serrage du moteur.
le moteur à l'arrêt, le circuit hydraulique fonctionne toujours grâce à l'accumulateur de pression

Merci Sosthène d'être passé par ici et d'avoir donné ces précisions. Honnêtement je me doutais un peu qu'il existait probablement un système de secours hydraulique mais j'avais la flemme de rechercher dans les 600 pages de la nomenclature.
De toutes façons même avec les volets opérants il n'y avait malheureusement pas la place pour se poser là correctement et pas d'autre endroit disponible.

Si tu veux bien jeter un œil sur ma revue de kit  citée en référence sur mon message précédent, je pose quelques questions en fin de sujet. Au cas où......

Encore merci, amicalement
Michel

Bonsoir tout le monde, merci pour votre suivi, on entre dans le vif du sujet

Comme pour chacune de mes créations tout commence, en amont et souvent très en amont, par une étude de faisabilité. Cette étude est généralement entreprise après acquisition d’une documentation suffisante mais dans le cas présent j’ai commencé à cogiter sévère avant d’avoir tout réuni, car ça m’a pris quasiment 3 ans. En conséquence je n’ai acquis certaines infos que très tard, l’obliquité du caisson central par exemple, ce qui signifie que les premières pièces que je vais montrer plus loin ne sont pas conformes (mais rattrapables)

Avant de commencer d’une manière logique j’identifie les points présentant le plus de difficulté de réalisation. Si ça marche, le reste suivra.
Sur le Vanneau ça m’a semblé être la trappe de trains si particulière et l’entrée d’air de radiateur (voir la « revue de kit »)

Sculpter dans la masse de telles formes posait des problèmes pratiques et les dimensions des éléments d’aile et de fuselage nécessitaient des planches hors dimensions en épaisseur et largeur.

J’ai donc opté pour une fabrication en planches de contreplaqué bouleau aviation de diverses épaisseurs.
J’avais déjà l’expérience de réalisation pérenne d’éléments en planches collées avec le bord d’attaque de mon Corsair, 50 mm de large en 10 plaques de 5 mm collées et qui tient parfaitement 7 ans après réalisation. De plus il accepte les marquages, bien qu’il y en ait fort peu sur le Vanneau contrairement au Corsair

Rappel en photos pour visualiser





Il s’agissait là de collages verticaux, sur le Vanneau ce seront des couches horizontales (et des panneaux simples verticaux)

L’étude préliminaire de faisabilité et de choix de planches et blocs de bois est faite sur divers croquis. Je ne fais jamais de vrais plans, bien que n’étant pas trop mauvais en dessin technique. Quand j'ai visualisé dans l'espace le truc à fabriquer la forme définitive vient d'instinct

Première étude sur un plan existant mis à l’échelle en tenant compte de certaines inexactitudes




Recherches pour les trappes de trains sur cette vue de dessous approximative




Premier croquis encore faux (faits sur papier calque qui passe mal en photo)




Approche d’agencement des planches horizontales du soubassement du fuselage




Vérification d’un point faible, le choix d’une planche supérieure de 6 mm permet de conserver un minimum de matière dans la jonction avec le bord d’attaque sans trop affecter la profondeur du logement de jambe de roue repliée



Suite à ces croquis je trace un gabarit de découpe des 3 planches constitutives du soubassement de fuselage et de l’aile centrale qui doit assurer la continuité et donc la solidité de la construction entre le plastron et la dérive




La terminaison du dessous du fuselage étant relevée un agencement de planches en quinconce pour assurer la rigidité sera effectué selon ce croquis



Les planches sont découpées à la scie sauteuse avec un minimum de 1 mm au-delà de la cote sur toutes les formes, sauf la largeur qui est précisément de 175 mm sur les 3 planches



La planche de 6 mm à gauche sur la photo est celle qui va assurer la continuité
Le bloc de bois à droite est celui dans lequel va être taillé le carter de protection de la nourrice d’essence, on le verra plus loin
Les traits obliques rouges ont été ajoutés sur la photo d’origine car par manque d’info à l’époque du taillage les flancs du caisson central ont été réalisés perpendiculaires à l’axe. A corriger donc

L’empilage de planches vu de dessus montrant l’esquisse de l’ensemble de trappes, le logement de roues recevra un couvercle ultérieurement



Une vue en perspective. C’est du brut ! mais ça va s’arranger



L’objet de ce premier post de fabrication est de montrer ce qui avait déjà été réalisé et montré au salon de Pessac 2023. Je vais donc continuer avec l’entrée d’air du radiateur « façon Mustang »




Je me suis dit que si j’arrivais à sculpter cette chose dans la masse j’arriverais à faire le reste

Pour ce genre de sculpture, mon bois préféré, le hêtre.
On part d’un barreau de 50 mm de large et 20 mm de haut
Pour des raisons de préhension à l’étau le barreau est plus long que nécessaire
On y perce 4 gros trous de 10mm assez longs pour déboucher sur la face arrière une fois la mise à longueur faite



Avant de la couper à la bonne longueur on commence le défonçage entre les perçages et on perce les avant trous des 2 prises d’air cylindriques supérieures



On coupe à la longueur
Face avant



Face arrière




La forme de l’entrée est approchée aux limes et les trous supérieurs percés à la bonne dimension




Ébauche de l’extérieur de l’entrée




Première mise en situation de l’entrée en cours de réalisation et de l’ébauche du carter de nourrice d’essence



La forme définitive est approchée, vues avant et arrière, côté radiateur





L’ensemble tel que montré à Pessac, premier empilage de planches !



C’est moche hein ! va y’avoir du copeau et de la sciure pour faire quelque chose de bien

Je vous rappelle que toutes les recherches documentaires sont ici : https://fighters.forumactif.com/t104843-revue-de-kit-facon-ex-nihilo-morane-saulnier-ms-475-vanneau-au-1-16-en-bois-massif-sculpte

Et que je n’ai pas encore les réponses à toutes mes questions. Je les re-poserai ici au fur et à mesure des besoins si nécessaire

A bientôt pour la suite de la grosse menuiserie

Amicalement
Mitch

ça démarre fort bien

Bonsoir tout le monde

Merci aux fidèles amis et aux visiteurs. On va continuer la partie ingrate du job.

Premier charcutage du tas de planches
Ça va consister à ébaucher la forme de l’aile centrale
Ce croquis montre le dièdre de la partie centrale. L’extrados étant horizontal et l’aile allant en s’amincissant, la pente de l’intrados sera supérieure à celle du dièdre




On va passer à l’assemblage des planches constitutives avant de travailler les formes
La partie supérieure sert de plateforme




La partie centrale inférieure de l’aile est composée de 2 plaques simplement vissées entre elles à ce stade de l’ébauche




Idem pour la partie avant qui comporte les bords d'attaque



En fait les vis sont d’une longueur suffisante pour traverser les blocs inférieurs et venir se visser dans la plaque supérieure. On aperçoit ainsi la forme du logement des jambes de trains avec la cloison arrière oblique. On voit aussi sur la photo suivante une ébauche de limage de l’intrados qui révèle des défauts internes des couches de contreplaqué, pas grave, j’ai l’habitude.



L’approche de la partie arrière d’extrados est faite avec ma bonne vieille scie égoïne, don de mon grand père et qui doit avoir soixante-dix ans d’âge ( la scie, mon grand père aurait 132 ans ) au bas mot . J’en ai acheté des neuves, pas valables à côté de celle-là, j’y reviens toujours
Pour enlever des grosses quantités en oblique, traits de scie verticaux et découpe perpendiculaire pièce triangulaire par pièce pour éviter un trait de scie trop long sur la totalité du profil avec un risque de déviation.
Illustration sur les 2 photos suivantes



Le bord d’attaque a été ébauché directement à la lime. Un gabarit papier de profil terminal de l’aile centrale avait au préalable été collé en bout de planches pour guider les opérations d’ébauche



État du sol en cours de travail



Je vais passer les diverses opérations de limage et ponçage pour montrer directement la fin de l’approche de la forme définitive.
Côté droit seul, la jonction entre les planches apparaît sur l’extrados, aucun problème, on en est à l’ébauche et les planches ne sont pas collées entre elles



Mêmes opérations pour le côté gauche qui apparaît ici. Une extension de la plaque supérieure est réalisée, cette plaque n’avait pu être taillée d’un seul tenant pour des questions de dimensions de matière mais avec un système de quinconces la rigidité est garantie



Vue arrière. La forme du Karman arrière est juste ébauchée, je le rappelle, les raccords définitifs seront effectués une fois les flancs de cockpit en place. C’est-à-dire dans un gros moment.



Vues de dessous pour montrer…..le dessous de l’aile et des bords d’attaque.




Je ne résiste pas au plaisir de m’imaginer (j’ai beaucoup d’imagination, il en faut) le résultat final avec les ébauches du carénage de nourrice d’essence et de l’entrée d’air de radiateur posés en place



A comparer avec la dernière photo de la précédente édition. Y’a eu de la sciure et du copeau et ce n’est pas fini.

A bientôt pour la suite du gros-œuvre

Amicalement
Mitch

Impressionnant ! Et tout ça avec une scie égoïne .... On ne peut qu'admirer; surtout la symétrie entre les deux côtés, uniquement à l'œil j'imagine. les rares fois ou j'ai tenté d'attaquer "dans la masse", j'ai toujours rencontré ce souci de réaliser le coté droit identique au coté gauche.

Bravo en tout cas, vivement la suite !

Très beau début bravo

J'ai pensé tout de suite à la question de la symétrie, aussi, comme frère Clubby.
Il faut des mains d'artiste. Pas donné à tout le monde (et surtout pas à moi !)...

Bonsoir tout le monde

Merci les amis pour vos visites et commentaires et pardon pour mon manque de réactivité, je n'ai pas eu beaucoup de temps à consacrer au forum ces derniers jours

En ce qui concerne la symétrie c'est effectivement essentiellement une question de vision correcte des choses dans l'espace et d'interprétation à partir de plans 3, 5 ou 6 vues.
Pour ce modèle les multiples et donc très fines couches de contreplaqué sont toutefois une aide visuelle précieuse.

Ce soir réalisation d’un élément intégré dans la plateforme de soubassement de la maquette mais qui est la première partie de la réalisation du capotage moteur

L’opération débute par la mise en place d’une planche additionnelle sous le bloc de 3 montré précédemment. Indiqué pour mémoire sur l’ancienne photo ci-après



La planche a été collée et la mise en forme du capot inférieur ébauchée



Vous aurez noté la présence d’un élément alu, c’est que, pendant que mes doigts travaillent, mon cerveau pense à autre(s) chose(s) et qu’il m’était venu l’envie pressante de faire un essai de réalisation du capotage arrière de soute de train (juste un essai pour valider la solution)

La trappe de sortie d’air de radiateur d’huile est taillée dans une planche en gardant une extension de forme pour la préhension durant le charcutage
Vue extérieure



Vue intérieure du dégrossissage




La pièce est mise en longueur et posée en place pour essai d’ajustement




Au cas où des curieux voudraient apercevoir le radiateur, ce sera toutefois difficile une fois tout monté, je vérifie que ce sera (partiellement) possible




La pièce est collée et la forme avant ébauchée




L’arrière est raccordé




Un petit coup d’apprêt pour voir ce que donne le premier jet (il y aura des retouches plus tard)




Une photo « d’en vrai » pour visualiser la forme de raccord du radiateur d’huile




Du mastic pour raccorder




Un petit ponçage et une ébauche du creusement de logement du futur capotage plastique thermoformé qui possédera la découpe d’entrée d’air, selon la photo




Ce sera tout pour cette livraison, prochain épisode : la partie supérieure du capot moteur et le plastron avant, ce sera plus fourni

A très bientôt les amis et encore merci

Mitch

Salut Mitch !

Ben c'est propre, et en plus c'est beau, avec ces strates de CP ou veinages de pin !!
Toujours bluffé par ce travail de sculpture en ronde-bosse !

J'étais déjà scotché par la superbe lèvre en hêtre, mais tu m'as achevé avec l'usinage de cette trappe de sortie d'air radiateur....

Concernant la scie égoïne, je comprends parfaitement, t'as bien fait de la garder.
Si j'osais te conseiller vers du matos neuf, il te faudrait t'orienter vers les scies japonaises (les vraies) ; ce sont de loin les meilleures scies à main !

Bonne suite !!

@+
Fred

Mitch, l'imprimante 3D manuelle sur bois!



PS: Comme promis ton CUNLIFFE ira faire un tour à BRON, merci à Régis de preter un coin de table!

pifortyman a écrit:Mitch, l'imprimante 3D manuelle sur bois!



PS: Comme promis ton CUNLIFFE ira faire un tour à RON, merci à Régis de preter un coin de table!

A RON ? Dadoo Ron Ron ?
Merci pour cette délicate attention.
J'ai dans l'idée d'aller exposer à BRON l'année prochaine avec le Vanneau (terminé ou pas) et les autres pour voir un max de copains que je ne rencontre pas dans mon Sud Ouest. Ce sera une sacrée expédition pour un vieillard qui ira vers ses 79 ans (mon épouse ne conduit pas) mais j"espère que me santé sera au rendez-vous. Par contre j'ai l'impression qu'il faut s'inscrire très tôt.
J'essaierai de soudoyer les organisateurs avec des bouteilles de jus de fruits.

Merci les amis pour vos appréciations. Si ça avance vite c'est que j'avais pris un peu d'avance mais le gros-œuvre progresse.

A bientôt
Mitch

P.S. Fred il n'y a pas de pin, juste du CP bouleau et un peu de hêtre

Ah ouais.... Trop fastoche.

Je dirais même plus : Trop fastoche !

On en prend plein les yeux, encore une fois ! Mais qu'est ce qu'on aime ça